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29/10/2025 - scidev.net/ - Afrique
Depuis juillet 2024, la Côte d’Ivoire a introduit avec succès le vaccin contre le paludisme dans son programme élargi de vaccination de routine, devenant ainsi l’un des tout premiers pays africains à administrer ce vaccin nouvellement développé.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest se distingue également par l’implémentation de la couverture maladie universelle (CMU) qui est l’un des exemples les mieux réussis en Afrique subsaharienne francophone.
En tant qu’actrice et observatrice privilégiée du système de santé ivoirien, Raymonde Goudou Coffie, ministre de la santé de Côte d’Ivoire de 2012 à 2018 dévoile les clés de ces performances.
Dans cette interview qu’elle a bien voulu accorder à SciDev.Net, l’actuelle gouverneure du District autonome des Lacs évoque aussi l’initiative « Voix africaines de la science » dont elle est l’un des ambassadeurs.
J’ai vécu cette réticence quand j’étais ministre de la Santé, à l’occasion de la vaccination contre la poliomyélite. J’avais décidé de lancer la campagne dans une ville de l’est de la Côte d’Ivoire. Il y avait une rumeur qui circulait selon laquelle si un enfant, surtout une fille, recevait ce vaccin, elle allait devenir stérile plus tard.
Deux ou trois jours après, on m’annonce qu’une famille a fait un scandale en disant que sa fillette qui avait reçu le vaccin faisait de la fièvre et que nous venions de lui créer des problèmes. Et tout le village était en émoi. J’ai demandé à mes services d’aller voir de quoi il s’agissait et en fait, la petite faisait une rougeole tout simplement.
Par la suite, j’ai dû moi-même me rendre là-bas parce que je me suis dit qu’il fallait qu’on puisse se parler. Je suis partie avec un de mes collaborateurs, originaire de la région. Cette proximité avait permis de dialoguer plus facilement. Nous leur avons expliqué en langue locale que cette rougeole n’avait rien du tout à voir avec le vaccin que l’enfant venait de recevoir.
C’est pour dire que c’est très important que l’on puisse entretenir cette communication de proximité avec les populations pour prendre le temps de leur expliquer.
Avec le paludisme, la forme est différente parce qu’on voit le moustique. Et lorsqu’on tue le moustique, on voit qu’il y a du sang. Donc, en termes de communication, c’est nettement plus facile de faire comprendre aux parents que ce moustique a ponctionné le sang de l’enfant ; et qu’en même temps qu’il a ponctionné ce sang, il a injecté la maladie.
Quand on l’explique ainsi, tout de suite, le parent adhère. Et pour la deuxième, la troisième et la quatrième doses, il vient spontanément avec l’enfant. C’est pour cela que ça a été un succès...

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