Alors que les systèmes de santé africains sont confrontés à d’importants défis, pénurie de personnel médical, accès limité aux soins, infrastructures fragiles, l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un atout majeur pour renforcer leur efficacité. Qu’il s’agisse d’améliorer le diagnostic, d’optimiser la gestion hospitalière ou de faciliter la télémédecine dans les zones reculées, l’IA ouvre des perspectives inédites.

Mais ces avancées ne sont pas sans soulever des questions éthiques, techniques et humaines. Pour qu’elle bénéficie réellement aux populations, cette technologie doit être rigoureusement encadrée, adaptée au contexte local, et demeurer un outil au service du soignant et du patient.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com, Pr Intissar Haddiya, médecin néphrologue et autrice marocaine, évoque les avantages mais aussi les risques liés à l’utilisation de cette technologie dans un domaine aussi stratégique que celui de la santé.

Guineematin.com : Quels sont, selon vous, les principaux avantages de l’utilisation de l’IA dans les systèmes de santé, notamment en Afrique ?

Pr Intissar Haddiya : L’intelligence artificielle offre une opportunité unique de renforcer les systèmes de santé africains en palliant certaines de leurs limites. Elle permet d’améliorer l’accès aux soins dans les zones éloignées grâce à la télémédecine et à l’analyse automatisée des données. Elle facilite aussi la gestion des ressources, optimise les prises de décision cliniques et peut contribuer à la formation continue des professionnels de santé. En Afrique, où les effectifs médicaux sont souvent insuffisants, l’IA peut jouer un rôle de levier puissant, à condition qu’elle soit bien encadrée et adaptée au contexte local.

Quels sont aujourd’hui les principaux domaines de la santé où l’IA est utilisée ?

L’IA est déjà utilisée dans plusieurs domaines :

• Le diagnostic médical assisté, notamment en radiologie, en dermatologie ou en ophtalmologie.
• La prédiction des risques et la détection précoce de maladies chroniques comme le diabète ou l’insuffisance rénale.
• La gestion des hôpitaux et des flux de patients.
• La recherche biomédicale et la découverte de nouveaux médicaments.
• Enfin, l’éducation médicale, avec des outils d’auto-apprentissage et de simulation pour les étudiants en médecine.

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