Tenu sur le thème général «Psychologie du travail et développement des personnes et des organisations», les travaux du colloque, comme l’a précisé M. Claude le Moine, président de l’association, se sont articulés autour de trois types de contributions, à savoir des symposiums qui rassemblent de trois à six communications distinctes, des communications orales en sessions thématiques et des communications en sessions affichées.

Pour M. Kridis, président (du 14e congrès : «Le congrès 2006 sera d’abord un moment fort dans le développement de la psychologie en Tunisie, et plus précisément de la psychologie du travail. Il correspond ensuite, sur le plan international, à un moment, où plus que jamais, le travail constitue un problème majeur, et ce, tant au niveau personnel qu’organisationnel.»

L’homme, une entité indivisible

Dans sa conférence qui ouvrait la série des quelque 350 communications et qui avait pour intitulé «Psychologie du travail et développement : une question de forme ou une question de contenu»?, le professeur Pierre Salengro, de l’Université libre de Bruxelles révèle que le développement peut se concevoir à trois niveaux différents: le niveau global, le niveau organisationnel et le niveau individuel…

«L’homme, ajoute-t-il, ne partage pas avec l’organisation le privilège de pouvoir être divisé, segmenté, identifié en sous-groupes, son intégrité personnelle doit être entière. Ce qui signifie que son intégration est différente de celle qui régit l’organisation.»

Psychologie du travail en Tunisie : encore du chemin à parcourir

La contribution tunisienne aux travaux du 14e congrès a été consistante de par le nombre des communications émanant principalement d’universitaires relevant de plusieurs facultés nationales, et particulièrement de la faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis. Les thèmes abordés ont porté sur la psychologie du travail dans plusieurs domaines tels que la santé publique, le sport, le sens du travail chez les jeunes lycéens, l’impact du métier d’enseignant sur la santé physique et mentale des enseignants, etc. Un collectif d’universitaires a présenté une «analyse des causes des difficultés rencontrées par les psychologues dans leur pratique professionnelle». Cette communication rappelle que «la psychologie était limitée dans les années 70 au secteur de l’éducation et qu’elle s’est développée peu à peu en s’ouvrant sur des secteurs tels que la clinique, le travail et, tout récemment, la neurocognition.»

L’on remarque, toutefois, que malgré cette évolution, les psychologues sont aujourd’hui nombreux à exprimer leur insatisfaction et à déclarer ne pas disposer de moyens adaptés pour répondre à la demande. Et de souligner aussi que ceux qui recrutent manifestent également leur déception. Dès lors, fait-on remarquer, on se retrouve, aussi bien pour le psychologue que pour l’employeur, devant une inadéquation entre l’exercice et les attentes.

Rafik SOUABNI