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La presse | Tunisie | 07/06/2007
Des sources médicales tunisiennes spécialisées relèvent que ces différents indicateurs reflètent, de manière éloquente, que le nombre de personnes se déclarant prêtes à faire un don d’organe reste en deçà des attentes et ne répond pas de manière satisfaisante au nombre de malades nécessitant la greffe d’urgence d’un organe vital.
Par ailleurs, les résultats de l’enquête nationale révèlent que le citoyen tunisien est conscient de l’existence de règles juridiques et éthiques régissant le prélèvement et la greffe d’organe, garantissant la transparence de l’opération de don et respectant l’ordre de priorité des demandeurs. Plus de 53,6% des personnes interrogées considèrent que le prélèvement d’organe est licite et autorisé par la religion.
Selon cette enquête, le nombre limité de donneurs s’explique
soit par le manque de confiance, soit par des considérations personnelles
ou religieuses. Notons que près de 39% des personnes ont refusé
de s’exprimer sur cette question.
Dans une déclaration à l’agence Tunis-Afrique Presse, Dr
Mylène Ben Hamida, chef de service au Centre national pour la promotion
de la transplantation d’organes (Cnpto), relève que la majorité
des Tunisiens est informée des conditions qui entourent l’opération
de prélèvement et de transplantation d’organe. Cette question
reste, toutefois, précise-t-elle, intimement liée aux convictions
personnelles et à l’influence du milieu social et familial.
Liberté de décision
Dr Ben Hamida ajoute que, dans certains cas, le staff médical laisse
passer l’occasion, pour des considérations humanitaires, de procéder
à un prélèvement d’organe bien que les conditions
médicales soient, matériellement, réunies pour ce prélèvement.
Le législateur tunisien a institué le principe de mentionner la
qualité de donneur sur la carte d’identité nationale afin
de laisser au citoyen la liberté de décision, sur la base d’une
conviction intime et personnelle, à l’abri de toute influence extérieure.
Cette procédure juridique permet aussi d’éviter aux membres
de la famille de prendre une décision difficile dans des circonstances
douloureuses.
La transplantation d’organe est considérée actuellement comme une thérapeutique efficace pour le traitement de nombreuses maladies graves et chroniques qui sont à l’origine d’une souffrance quotidienne pour de nombreuses personnes et qui risquent d’être, dans de nombreux cas, à l’origine d’une mort certaine.
Jusqu’à fin 2005, on a pu réaliser, en Tunisie, 590 greffes
de reins, 13 greffes du cœur et 18 opérations de transplantation
de la cornée, outre 150 opérations de greffe de la mœlle
osseuse.
En Tunisie, l’activité de la greffe d’organe remonte à
1986, date de la réalisation de la première greffe rénale.
Les autres greffes d’organes, cardiaque et hépatique, ont démarré
plus tard en 1993 pour le cœur et en 1998 pour le foie.
Les opérations de prélèvement et de greffe d’organe
sont régies, à l’échelle nationale, par des textes
législatifs et réglementaires, un cadre institutionnel et des
règles éthiques.
Bien que considérés comme avant-gardistes, ces mécanismes
nécessitent d’être dynamisés pour augmenter le nombre
de dons et limiter ainsi au maximum le nombre de malades dont l’état
de santé nécessite une greffe d’organe.
Le manque de donneurs d’organes en Tunisie est à l’origine
du décès, chaque année, de 300 insuffisants rénaux
et de 200 patients atteints d’insuffisance cardiaque et hépatique.
Dr Mylène Ben Hamida a indiqué que tous les efforts sont axés sur la sensibilisation pour persuader et convaincre à l’importance du don d’organe. Elle a souligné qu’à eux seuls, les médecins ne peuvent assurer tout l’effort de sensibilisation au don d’organe.
C’est pour cette raison que l’Association tunisienne de sensibilisation au don d’organe, en collaboration avec le Centre national pour la promotion de la transplantation d’organe (Cnpto) œuvre à associer toutes les parties à cet effort national et en premier lieu les hommes du culte et de culture, les psychologues, les sociologues, les journalistes et les différentes composantes de la société civile.
L’évolution de l’activité de la greffe d’organe est tributaire de la prise de conscience que cette activité ne relève pas uniquement du domaine médical, mais constitue un fait de société qui intéresse toutes les catégories sociales et l’ensemble de la collectivité nationale.
L’espoir est permis
Dr Mohamed Gueddiche, ministre conseiller auprès du Président de la République et président d’honneur de l’Association tunisienne de sensibilisation au don d’organe, a affirmé au cours de plusieurs campagnes de sensibilisation que chaque personne est susceptible de devenir un jour demandeur d’organe.
M.Gueddiche estime que la réticence au don d’organe s’explique
par le fait que les gens ne se sentent pas concernés, écartant
l’idée qu’ils puissent figurer un jour sur une liste d’attente
de personnes nécessitant une greffe d’organe.
Toutefois, l’espoir est permis de voir l’activité de don
d’organe se développer davantage en Tunisie au cours des prochaines
années, à la lumière de l’augmentation du nombre
de personnes ayant inscrit la mention "Donneur" sur leur carte d’identité
nationale. Il y va de la vie de milliers d’insuffisants rénaux
et de celle de plusieurs dizaines de malades atteints d’insuffisance cardiaque
et hépatique.
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