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Responsable éditorial :
Professeur Larbi Abid
Des médecins cubains en Algérie
Note du 14/11/2019 17:46:32.
Le 1er Prix « Tedjini Haddam » décerné au Pr Jean-Paul Grangaud
Note du 05/11/2019 11:03:27.
Ouverture des inscriptions au Certificat de sur-spécialisation en hépatologie, gastro-entérologie et nutrition pédiatrique
Note du 30/07/2019 16:07:29.
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Comme toutes les franges de la population, le corps de la santé a participé à la lutte pour l’indépendance du pays. BEDJ Messaouda, née le 7 mai 1933 à Chlef (anciennement Orléansville), est l’une des représentantes de ce corps. A l’âge scolaire, sa famille l’inscrit à l’école de filles de la ville, ce qui était assez rare à l’époque. Studieuse, elle passe sa 6ème est on la retrouve en 1945, à l’âge de 12 ans au lycée où elle apprend les événements sanglants du 8 mai 45 à Sétif, Guelma et Kherrata.
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En 1940, les étudiants marocains et tunisiens qui allaient habituellement faire leurs études supérieures en France (médecine, pharmacie, lettres) viennent s'inscrire à l'université d'Alger, unique université alors pour tout le Maghreb dit "Afrique du Nord". Novembre 1942 : nommée au concours des hôpitaux d'Alger et, peu après, élue présidente de l'association des internes et anciens internes des hôpitaux d'Alger, la plupart de mes condisciples ayant été appelés sous les drapeaux, j'étais ainsi la première étudiante en médecine algérienne et premier élément algérien interne des hôpitaux...
Professeur Larbi Abid - Algérie - Juin 2018
Très souvent, les médecins hospitalo-universitaires algériens assistant à une manifestation scientifique internationale ou séjournant dans un service de pointe pour acquérir une technicité, reviennent frustrés car ne pouvant développer dans leur service la technique qu'ils ont acquis ou l'introduction d'une nouvelle molécule dans le traitement d'une affection donnée.
Cela n'est pas propre à l'Algérie mais concerne la majorité des pays de l'hémisphère Sud voire même certains pays de l'hémisphère Nord.
Je me rappelle d'un séjour effectué, dans les années 90, au CHU Lyon-Sud (Pr. Gilly) pour acquérir la technique de chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP) associée à la péritonectomie dans le cadre du traitement de la carcinose péritonéale. A mon retour à Alger, il a fallu dans un premier temps convaincre mes collègues tant chirurgiens qu'oncologues médicaux qui étaient à l'époque très réservés (pour ne pas dire pas du tout convaincus). Mais l'obstacle principal à la mise en application de cette technique au niveau du service que je dirige était d'ordre financier. En effet, et jusqu'à ce jour, je n'ai pu convaincre l'administration tant de l'hôpital que l'administration centrale pour l'acquisition de l'appareil permettant de réaliser la CHIP. Et c'est « la mort dans l'âme » que dans le service, on se contente, devant une carcinose opérable de réaliser, outre la péritonectomie, une chimiothérapie intrapéritonéale périopératoire immédiate (CIPPI), du moins lorsque nous pouvons disposer des drogues antimitotiques classiques (ce qui n'est pas toujours le cas d'une part, et avec des résultats moins bons que ceux obtenus avec la CHIP). Le même problème s'est posé pour une éventuelle acquisition d'un appareil d'électroporation (Nanoknife). Je suis heureux que le chef de service de chirurgie du CAC de Batna ait pu profiter de l'équipement de ce nouveau Centre Anti-Cancer pour acquérir aussi bien l'appareil pour la CHIP que l'appareil « microwaves ». Cela lui permettra de traiter des patients métastatiques alors qu'un traitement antimitotique seul n'aurait été qu'à visée palliative. Ces innovations technologiques améliorent l'efficacité des soins mais elles sont coûteuses. Leur diffusion génère des dépenses supplémentaires et leur efficacité contribue à augmenter le nombre de patients qui en bénéficient.
Dans le domaine de la cancérologie, les résultats des thérapies traditionnelles (chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie) sont modestes, en particulier ceux de la chimiothérapie qui n'amélioreraient la survie globale, en générale que d'un peu plus de 2% selon Greane Morgan et col. « The contribution of cytotoxic chemotherapy to 5-years survival in adult malignancies, Clinical Oncology ».
Mais ces dernières années, l'émergence des thérapies ciblées et de l'immunothérapie a bouleversé le traitement de nombreuses localisations néoplasiques ainsi que celui de différentes maladies chroniques (polyarthrite rhumatoïde, asthme allergique, maladie de Crohn …). Ces nouvelles thérapeutiques permettent une personnalisation des traitements et une chronicisation de la maladie cancéreuse en allongeant la durée de survie mais font exploser les coûts des soins.
Selon le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), sur l'ensemble de la facture de la PCH (qui gère 80% de la facture du médicament), « la part des médicaments anticancéreux est de 43%, tandis que 20% vont aux médicaments d'hématologie. Sur une facture donc de 88 milliards de dinars, les traitements liés à ces deux maladies coûtent la bagatelle de 45 milliards de dinars ». Le budget de la santé et donc celui de la PCH n'est pas 2 extensible : une augmentation de la part revenant aux médicaments anticancéreux se fera nécessairement aux dépens de la part revenant aux produits pharmaceutiques destinés à toutes les autres pathologies. Les coûts de ces médicaments anticancéreux innovants peuvent également avoir des effets sur l'économie du pays dans la mesure où leur contribution au coût total du système de santé devient potentiellement inacceptable. La maîtrise des dépenses publiques de santé demeure une préoccupation centrale tant du ministère de la santé que du gouvernement. La « demande sociale » qui est reliée à Internet et qui est donc informée des dernières avancées de la science médicale, doit « comprendre que ce qui est techniquement possible, n'est pas financièrement réalisable. Il faut des outils de choix collectifs pour savoir ce que la collectivité finance prioritairement ».
A l'heure où plusieurs indicateurs macro-financiers sont dans le rouge, où le FMI recommande à l'Algérie d'abandonner le recours à la planche à billet en 2019 et de poursuivre le plan de réduction du déficit budgétaire (8,8% en 2017), réduction qui est déjà palpable dans l'équipement de nos hôpitaux ces dernières années, peut-on demander l'introduction de l'hormonothérapie dans l'arsenal thérapeutique ?
Certes l'immunothérapie recèle un énorme potentiel et des bénéfices significatifs ont été enregistrés pour certaines localisation cancéreuses à des stades bien précis.
Quel est le juste prix d'une intervention qui peut prolonger la vie ?
La question est morale mais aussi politique.
Si les médecins et à fortiori les chefs de service d'oncologie médicale peuvent interpeler la tutelle pour l'introduction de ces molécules, il me semble quand même qu'une présidente d'association de malades n'a pas à « insister sur la nécessité de délivrer des Autorisations Temporaires d'Utilisations (ATU) pour certains produits non disponibles et non encore enregistrés en Algérie. » L'enregistrement de tout médicament obéit à un nombre de conditions, dont le service médical rendu sur la base du rapport coût /efficacité, entre autres, ce qui n'est pas dans les compétences ou les prérogatives d'une association de malades ! Pour l'association Médecins du monde, "L'Etat est soumis à la pression des soignants, des prescripteurs, en particulier à l'hôpital, qui veulent utiliser ces nouvelles molécules.
En dehors des médicaments anticancéreux, les dépenses de santé ne cessent d'augmenter. Avec l'inflation et l'augmentation du déficit budgétaire (9,7% en 2018 et 10,1% en 2019), arrivera forcément le moment où l'accès des patients aux traitements innovants ne sera pas possible, si les multinationales du médicament maintiennent les prix exorbitants actuels. Il faut le reconnaitre, la hausse des prix des médicaments innovants, en particulier des anticancéreux, est devenue insoutenable non seulement pour l'Algérie et les pays de l'hémisphère Sud mais même pour les pays riches :
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