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L'Opinion | Maroc | 01/06/2006
Une augmentation de 1,3% a été enregistrée par rapport à 2004, beaucoup plus faible que précédemment, souligne-t-on dans le rapport « ce qui montre que l’incidence des piqûres de scorpion commence à se stabiliser et même à diminuer ». Ceci est d’autant plus significatif qu’on a de plus en plus de provinces déclarantes car l’on est passé de 18 provinces dans le passé à 53 aujourd’hui. L’augmentation des déclarations d’année en année est due à la mise en place du système d’information et à la formation des professionnels de santé sur ce système, apprend-on du même rapport, mais aussi à la sensibilisation de toutes les provinces médicales pour la déclaration systématiques de leurs cas et à l’intégration en 2002 du thème « PIQURE de SCORPION » dans le plan d’action de la formation continue de la direction de la formation pour toutes les provinces médicales. Les enfants âgés de 15 ans et moins représentent en moyenne 30% de la population piquée, ce qui correspond parfaitement à la projection de la population infantile au Maroc. Ils sont les plus touchés par la mortalité.
Le rapport parle d’une diminution du taux de létalité du moment qu’on a déploré 99 morts sur 15.571 piqûres des scorpions déclarés en 2001 soit 0,63% contre 67 décès sur 4.327 piqûres déclarées avant le lancement de la campagne soit 1,54%.
Durant les quatre dernières années ce taux s’est stabilisé à moins de 0,4% même pourcentage de décès de 0,36% en 2002 (65 décès sur 17.802 cas de piqûres déclarées) et en 2004 : 91 décès sur 24.902 piqûres de scorpions. Taux de létalité de 0 ,37% en 2003 avec 87 décès sur 23.196 piqûres. Pour l’an passé 2005 : 0,39% avec 98 décès sur 25 239 piqûres de scorpions.
Selon le même rapport la diminution du taux de létalité, quoi que relative par rapport aux objectifs définis montre que le personnel médical et paramédical commence à maîtriser la prise en charge mais reste limité par l’absence des réanimateurs et des médicaments nécessaires, en effet les délégations se plaignent de l’absence de Dobutamine, de matériel de réanimation et de l’insuffisance de formation du personnel dans le domaine de la réanimation et des soins intensifs.
Rappelons qu’en 2004 selon les données du Centre Antipoison, il y eu 91 décès déclarés en majorité des enfants. Selon les statistiques au moins 90% des décès suite aux piqûres de scorpions concernent des enfants. Une situation qui n’est pas propre du Maroc puisqu’elle est vécue aussi bien dans les pays du Maghreb que dans d’autres pays chauds d’Asie et d’Amérique.
Il faut croire que ce qui est déclaré ne concerne que les cas arrivés dans les hôpitaux de la Santé. Il est en effet fort probable que d’autres cas échappent au recensement notamment pour des régions éloignée et enclavées.
Le détail complet par région pour toute l’année 2004 est le suivant :
Il faut rappeler qu’en 2003 il a été enregistré au Maroc plus 23 mille cas de piqûres de scorpions déclarés (plus exactement 23.186 personnes piquées) et 87 décès répertoriés dans 44 provinces. En 2001 il y avait 15.559 déclarations pour personnes piquées par les scorpions et 88 cas de décès dans 26 provinces. En 2002 il y a eu 17.802 déclarations concernant des personnes piquées et 65 morts d’après des déclarations parvenues de délégations de la Santé de 38 provinces.
Certains chiffres interpellent beaucoup plus que d’autres et requièrent un examen plus approfondi quant à la spécificité des cas présentés. Dans la région d’Essaouira par exemple il y a eu 9 morts par piqûres de scorpions en 2001 contre 3 en 2002 et 11 en 2003. Des chiffres qui ont de quoi donner matière à interrogations. Par contre les chiffres qui viennent de la province de Khouribga seraient apparemment plus « logiques ». Ainsi si en 2001 il y a eu 15 décès dans cette province, en 2002 il n’y a eu que 3 et en 2003 seulement 2. Au Centre Antipoison on explique cette baisse de la mortalité par le fait que les services de soins à Khouribga ont connu un développement relativement important pour la prise en charge des victimes avec un service hospitalier doté de médecins réanimateurs formés pour cette prise en charge spécifique. Après l’amélioration de ce service de prise en charge sanitaire et de réanimation les choses n’ont pas manqué d’évoluer positivement apprend-on des mêmes sources.
Toutefois l’explication des cas de morts reste toujours en rapport avec l’état de la victime (les enfants sont plus vulnérables), la distance entre le lieu de l’accident et le centre hospitalier, la dotation de ce dernier ou pas de personnel qualifié pour ce genre de prise en charge, la sensibilisation de la famille sur la gravité de la piqûre pour les enfants et la nécessité pour eux de ne pas laisser le temps passer, car moins le temps passe entre la piqûre et l’hospitalisation plus il y a de chance de sauver la personne piquée. Pour donner la mort à l’enfant plusieurs paramètres se mobilisent : le manque de sensibilisation des parents, l’éloignement de l’hôpital et l’absence dans ce dernier de médecins réanimateurs etc. Ce qui complique les choses c’est qu’il n’y a pas d’antidote contre le venin de scorpion et que le sérum anti-scorpionique qu’on emploie à tort et à travers s’avère uniquement une « fausse sécurité » selon la déclaration d’un médecin. Les trois millions de dirhams qu’on verse chaque année pour l’achat du sérum anti-scorpionique sans efficacité thérapeutique est comme de l’eau qu’on jette dans le désert.
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