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Hespress | Maroc | 04/04/2024 | Lire l'article original
Dans un entretien exclusif accordé à Hespress FR, le gynécologue-obstétricien Chafik Chraïbi et président de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, évoque de manière approfondie les enjeux liés aux avortements illégaux, la contraception au Maroc, l’importance de la prévention et la réforme de la Moudawana.
« Nous cherchons à préserver la santé des femmes et à leur permettre de sortir dignement d’une situation de grossesse non désirée, souvent perçue comme un piège social« , nous affirme avec conviction Dr Chraïbi.
Où en est votre combat pour la légalisation de l’avortement ?
J’ai l’habitude de parler constamment sur la problématique des grossesses non désirées et leurs conséquences qui sont l’avortement, les suicides, les crimes d’honneur, les incarcérations de médecins ou de personnes ayant pratiqué l’avortement et les enfants nés qui sont soit tués, soit abandonnés.
La question de l’avortement est importante. Actuellement, le seul article du Code pénal qui autorise l’avortement est l’article 453, qui stipule que l’avortement est permis dans le but de sauvegarder la vie ou la santé de la femme. Cependant, nous demandons une réforme de cet article afin d’inclure la sauvegarde de la santé physique, psychologique et mentale de la femme, comme défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette modification permettrait de résoudre le problème, car notre objectif principal en matière d’avortement est de préserver la santé et la dignité des femmes confrontées à une grossesse non désirée.
De plus, légaliser cette pratique serait bénéfique à bien des égards. Tout d’abord, cela permettrait de garantir des conditions sanitaires optimales lors des avortements, réduisant ainsi les risques de complications et de mortalité. Légaliser l’avortement permettrait également de le rendre plus abordable, voire même accessible gratuitement dans les hôpitaux.
Il est important de noter que l’avortement est malheureusement très répandu au Maroc. Selon une étude réalisée en 2012, environ 600 avortements sont pratiqués chaque jour dans le pays. Malgré son interdiction, cette pratique est courante. Ainsi, légaliser l’avortement permettrait de le rendre plus transparent et sécurisé, évitant ainsi que des femmes se retrouvent dans des situations dangereuses et que des médecins soient criminalisés pour avoir prodigué des soins médicaux essentiels.
Il est donc grand temps de légaliser l’avortement, ne serait-ce que dans certaines situations spécifiques, afin de garantir la santé et la sécurité des femmes concernées.
Pouvez-vous nous expliquer davantage le concept de la pilule du lendemain ?
Aujourd’hui, je voudrais insister sur une chose très importante: la prévention. La prévention est d’une importance capitale. Nous ne voulons pas être confrontés à une grossesse non désirée. Il est donc essentiel de prendre des mesures préventives.
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