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L'Opinion | Maroc | 24/02/2024 | Lire l'article original
Il y a quelques jours, plusieurs cas de leishmaniose ont été recensés dans les provinces de Tiznit et de Zagora. Il s’agit d’une famille de maladies qui, selon l’OMS, peut se décliner sous trois formes principales : viscérale (la plus grave dans la mesure où elle est presque toujours fatale), cutanée (la plus fréquente, qui cause habituellement des ulcères cutanés) et cutanéomuqueuse (qui touche la bouche, le nez et la gorge). La leishmaniose est due à un parasite protozoaire du genre Leishmania, transmis par la piqûre de phlébotomes (un moucheron qui ressemble à un petit moustique) femelles infectées.
Selon l’Institut Pasteur, « les leishmanioses représentent un problème de santé publique au Maroc, non seulement à cause du nombre de cas enregistrés chaque année, mais aussi à cause de la large répartition de la maladie sur le territoire marocain, la diversité des espèces de leishmanies et la diversité des formes cliniques ; ainsi que tous les facteurs socio- économiques, climatiques et environnementaux ayant un impact sur la propagation de la maladie ».
Dans une question écrite, le ministre de la Santé et de la Protection sociale a ainsi été récemment interpellé par une députée à propos de la propagation inédite de cette maladie infectieuse. « L’enregistrement de cette maladie dans la province de Tiznit est inhabituel, ce qui signifie que la maladie s’est propagée d’une province à une autre. L’apparition de cette maladie dans la province de Tiznit parmi certains élèves a suscité une grande inquiétude chez les parents et les tuteurs des enfants, qui craignent la propagation de la maladie, en particulier dans le milieu scolaire », précise la députée. « Actuellement, les tendances épidémiologiques semblent changer dans le pays. En effet, on note une propagation de Leishmania tropica et Leishmania infantum vers des zones connues pour être indemnes de toute contamination. On observe un chevauchement des aires de répartition spatiales des trois espèces de Leishmania », confirme par ailleurs une thèse doctorale dédiée à l’évolution de cette maladie au Maroc (soutenue par Dr Abdelkader Zeroual en 2023 à l’Université de Bordeaux).
« La maladie, qui touche des populations parmi les plus pauvres du monde, est associée à certains facteurs tels que la malnutrition, les déplacements de population, l’insalubrité des logements, un système immunitaire affaibli et le manque de ressources nancières », explique l’OMS. Sachant que le principal vecteur du parasite est un moucheron dont la période d’activité des phlébotomes au Maroc est située principalement entre mai et septembre, la question d’un probable impact des changements climatiques est également en point d’interrogation. « Les piqûres à l’origine de ces cas ont eu certainement lieu vers septembre-octobre, car l’incubation est de 1 à 4 mois. Les cas qui sont apparus à Tiznit peuvent être dus à une remontée de l’aire de répartition des espèces vectrices vers le Nord, très probablement à cause du réchauffement du climat et de la sécheresse. Une enquête entomologique est cependant nécessaire pour une meilleure compréhension de la problématique », nous explique, pour sa part, Pr Oumnia Himmi, chercheur à l’Institut scientifique de Rabat.
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