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Revue de presse

Santé publique : l'école par excellence ... Mais une école saturée

Le temps | Tunisie | 03/10/2008

Malgré l'attrait du privé, et le confort matériel, les compétences préfèrent le secteur hospitalo-universitaire... Sauf que la création de postes se fait au compte-gouttes. Dans le domaine de la santé, le secteur public reste, et de loin, la première orientation des Tunisiens. Le choix massif des prestataires sociaux de la filière publique estimé à 70% est éloquent à ce propos. La santé publique couvre plus de surface du pays que le privé qui, lui, ne s'implante que dans les agglomérations à fortes populations, c'est seulement dans les grandes villes qu'on trouve des cliniques. Par conséquent, la capacité d'accueil des hôpitaux dépasse de beaucoup celle de ces dernières. Le secteur public ne surclasse pas le secteur privé seulement sur le plan de l'infrastructure, mais aussi au niveau de la formation et de la recherche scientifique. Ce qui veut dire que les grandes compétences c'est là qu'on les trouve, dans les centres hospitalo-universitaires.

La médecine est un domaine où l'évolution suit une cadence rapide grâce aux nombreuses découvertes qui se relayent sans cesse : la médecine ancienne est corrigée, améliorée voire même supplantée par la nouvelle. Dans ce domaine, tout évolue, rien n'est définitif, voilà pourquoi nous avons besoin de centres hospitaliers bien équipés en matériel et en compétences humaines pour que la formation de nouveaux cadres et la contribution à l'effort humain dans le domaine de la recherche scientifique soient assurées.

Nous disposons en fait d'une vraie richesse sur ce plan, nous sommes vraiment enviables grâce à cette pléiade de médecins très enthousiastes qui ne voient pas dans la médecine un moyen d'enrichissement mais plutôt un sacerdoce, un métier au service de l'humanitaire qui reste leur but suprême. Ils ont refusé de passer au privé où des collègues moins compétents qu'eux font fortune, ils ont préféré l'homme à l'argent dans ce monde où l'on se prosterne devant la matière, et les prouesses qu'ils sont en train de réaliser en sont la preuve irréfragable malgré les conditions de travail qui ne sont pas toujours avantageuses.

Cependant, ces grands sacrifices consentis dénotant la magnanimité de ces hommes ne sont pas récompensés par des promotions professionnelles à la hauteur de leurs sacrifices de la part de l'administration. On se limite à ouvrir des postes d'assistanat, de professorat et d'agrégation au compte-gouttes. Pourtant, ces médecins ont renoncé à la grande fortune pour avoir un meilleur grade professionnel, le sceau de leur savoir scientifique. Ils y tiennent fermement, car, à part le fait que c'est leur droit le plus légitime, ils y voient un stimulant ; comme tout le monde, ils ont besoin de se faire encourager pour pouvoir donner le meilleur d'eux-mêmes, ce qui profiterait à nous, les prestataires. Ils veillent à ce que le secteur public de la santé reste la référence.

Le concours national de passage de grade qui est organisé chaque année dans les différentes spécialités reste le repère pour ces médecins hospitalo-universitaires afin d'évaluer l'intérêt qui est accordé à leur promotion professionnelle par l'administration. Or le nombre très réduit de postes ouverts par catégorie, en particulier en agrégation, les laisse sur leur faim. En orthopédie par exemple, il y a un seul poste par faculté. Si le problème ne se pose pas pour celles de Sousse et de Sfax, comprenant aussi le centre de Médenine, ayant respectivement un et deux centres orthopédiques, il n'en est pas de même pour la faculté de Tunis qui en comprend neuf, Charles Nicolle, La Rabta, Ben Arous, l'hôpital d'enfants, celui des Forces de Sûreté Interne, celui de Nabeul et l'Institut Med Kassab où se trouvent trois grands services : adultes, enfants et traumatologie. Ouvrir un concours pour un seul poste dans une faculté de cette importance est trop peu et ne reflète pas le principe d'égalité des chances prôné par l'administration.

Car un candidat modeste des deux premières facultés, où la concurrence est quasiment inexistante avec un poste pour un postulant ou deux au maximum, a des chances réelles pour être admis au titre d'agrégé, alors que d'autres beaucoup plus compétents que lui - se trouvant à Tunis - risquent fort de ne pas y réussir que plusieurs années plus tard. Cette année, si les choses restent telles qu'elles le sont actuellement, Il y a un risque que les concours de promotion professionnelle fassent beaucoup de déçus à la faculté de Tunis ; l'écart entre le nombre de postes offerts et le nombre de candidats est très sensible et beaucoup plus important que celui du concours précédent. C'est même pratiquement le double : dix postulants contre quatre, ce qui veut dire que la lutte va être très serrée.

Les assistants ne comprennent pas qu'on n'augmente pas le nombre de postes à créer qui, pourtant, n'entraîne aucune charge supplémentaire, aucun investissement au niveau de l'infrastructure, puisqu'ils continuent à exercer leur métier dans les mêmes services et avec les mêmes moyens, à moins qu'elle ne craigne les augmentations de salaires qui n'entraînent pas une grande enveloppe. Et, ils ne saisissent pas non plus la raison de la création de trois postes pour l'assistanat et un seul pour l'agrégation, cela est de nature, d'après eux, à provoquer une saturation dans la deuxième catégorie et un manque dans la seconde, alors qu'il faut observer une certaine synchronisation entre elles pour éviter le déséquilibre. D'ailleurs, ils se demandent pourquoi on n'organise pas de concours sur dossier, comme en France par exemple, ou bien tout simplement comme c'est le cas dans la fonction publique dans notre pays, d'autant plus que le jury ne serait pas toujours exempt de tout reproche en matière de coterie et de népotisme.

Le docteur Maherzi, un médecin assistant qui a déjà une carrière derrière lui ne cache pas son souci face à cette situation « qui risque, si elle se perpétue, selon lui, de marquer un tournant décisif dans sa carrière, un tournant qu'il regrette fort, puisqu'il serait comme un coup de frein donné à ses ambitions scientifiques », mais qu'il ne pourrait malheureusement pas éviter. Notre interlocuteur est décidé de quitter le public et d'intégrer le privé s'il n'est pas admis dans le prochain concours prévu pour décembre prochain. Notre jeune médecin n'a pas encore digéré son élimination dans le concours d'agrégation de l'année dernière, lui le lauréat de sa promotion dans celui d'assistanat. D'ailleurs, il n'est pas le seul à avoir pris cette décision, plusieurs de ses collègues sont aussi décidés que lui à changer de secteur et d'ambition.

L'exemple de l'orthopédie n'est pas unique, il est un échantillon d'une situation générale touchant toutes les spécialités. Imaginez un peu le devenir de la santé publique si elle est désertée par des médecins de cette trempe. Dans ce cas, il faudrait attendre des années pour en former d'autres qui, plus tard, passeraient au privé pour les mêmes raisons, ainsi le public se transformerait en un simple tremplin, un pourvoyeur de compétences pour son concurrent. S'ils perdaient ce potentiel humain qui fait leur richesse, les hôpitaux ne pourraient plus dispenser les soins qu'ils sont sensés offrir.

On attend de l'administration qu'elle intensifie les promotions professionnelles pour encourager les praticiens à rester dans les établissements publics de santé, berceau du savoir académique et professionnel. Un effort à ce niveau en vaut vraiment la chandelle. La réforme du système de concours en vigueur serait à coup sûr salutaire à toutes les parties, les prestataires, l'autorité de tutelle elle-même, et bien évidemment les médecins concernés. Les médecins hospitalo-universitaires méritent un tel geste.

Faouzi KSIBI

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