Présidant l’ouverture des travaux, M. Mondher Zenaïdi, ministre de la Santé publique, a annoncé le démarrage, bientôt, des travaux de construction d’un centre de cancérologie à l’Ariana et la création de pôles interrégionaux d’excellence en cancérologie, au cours du XIe Plan (2007-2011), respectivement à Jendouba pour couvrir le Nord-Ouest du pays et à Gabès pour le Sud-Est.

Ces réalisations viendront s’ajouter aux acquis déjà existant en matière de lutte contre le cancer dont l’Institut Salah-Azaïez qui assure annuellement plus de 70.000 consultations et 60.000 traitements par radiothérapie et chimiothérapie ainsi que les centres de radiothérapie et chimiothérapie à Sousse et à Sfax, a indiqué le ministre.

D’autres mesures récentes ont été prises pour promouvoir l’encadrement des malades du cancer dont notamment la création de la médecine générale spécialisée dans les régions comme à Gafsa et à Gabès pour prendre en charge le traitement par chimiothérapie en coordination avec les équipes hospitalo-universitaires, le renforcement des services de chirurgie dans les hôpitaux régionaux de Sousse et de Sfax par des chirurgiens cancérologues, la promotion du rôle du privé dans le dépistage précoce du cancer, le renforcement des hôpitaux en équipements de pointe, a-t-il poursuivi.

Multiplication des centres d’accueil

Il sera également procédé à l’intensification de l’encadrement des malades, notamment en matière de soins palliatifs, et la multiplication des centres d’accueil des malades en période de traitement.
Le ministre a, en outre, souligné les efforts déployés par l’Etat en matière de prévention à travers la sensibilisation aux facteurs susceptibles de provoquer des maladies cancéreuses dont le tabagisme et la mauvaise alimentation. Il a également évoqué le vaccin contre l’hépatite B et le dépistage précoce du cancer parmi les moyens préventifs.

Le ministre a, par ailleurs, souligné l’importance de la coopération internationale en matière de lutte contre le cancer, se félicitant des liens fructueux établis entre les spécialistes tunisiens, français et suisses. Il a également loué les efforts déployés par l’Atcc en matière d’information, de formation et de sensibilisation à la prévention contre le cancer, ainsi que l’encadrement des malades. La lutte contre le tabagisme, principale cause de décès par cancer, a été au centre des travaux de cette journée scientifique.

Les intervenants ont mis en exergue l’importance du sevrage tabagique qui, pour être efficace, doit être accompagné d’un suivi psychologique et intégré dans une stratégie globale de lutte contre le tabac.

La composante «lutte contre le tabac»

Le tabac doit être interdit dans le lieu de travail, les espaces publics et dans les foyers pour réduire les tentations et, par là, les risques de récidive, ont fait remarquer les intervenants.
Il est à signaler que la Tunisie s’est dotée en 1998 d’une loi contre les méfaits du tabagisme. Cette loi interdit la consommation du tabac dans les lieux publics et la publicité pour le tabac.

Par ailleurs, l’augmentation du prix du tabac constitue l’une des mesures jugées efficace dans la lutte contre le tabac. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une hausse de 10% du prix du tabac contribue à la baisse de 4% de la consommation de ce produit dans les pays développés et de 8% dans les pays en développement.

D’autres thèmes ont été développés au cours de cette journée se rapportant, notamment, au caractère multidisciplinaire de la cancérologie, à l’annonce du diagnostic du cancer au malade et à sa famille, et à la prise en charge de la douleur.

Accueil des malades nécessiteux

Il est à signaler que les travaux se sont déroulés à la pédagothèque de l’Atcc. Cet espace qui est destiné au public, notamment scolaire et universitaire, a pour objectif de contribuer à la promotion de l’information et de la formation en matière de lutte contre le cancer.

A l’occasion de cette rencontre, le ministre s’est rendu au foyer Eddar qu’abrite l’Atcc en vue d’accueillir les malades nécessiteux venant de l’intérieur du pays pour suivre une cure de radiothérapie ou de chimiothérapie. Créé en 1993 à la suite d’une décision présidentielle, le foyer compte 25 lits.
En plus de l’hébergement, l’association apporte un soutien matériel aux malades nécessiteux en leur faisant dont d’appareillage, de prothèses et de médicaments. Elle participe, en outre, aux frais d’hospitalisation et au financement des soins infirmiers à domicile.