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Revue de presse

Première médicale tunisienne à l’Institut national de neurologie

La presse | Tunisie | 19/03/2006

Un malade parkinsonien traité chirurgicalement avec succès Le jeudi 2 mars 2006, monsieur N.A., âgé de 54 ans, chauffeur de louage, atteint d’une forme évoluée et sévère de la maladie de Parkinson échappant à tout traitement médicamenteux, a subi une opération neurochirurgicale dénommée «pallidotomie». Son état s’en est trouvé amélioré avec de meilleures performances motrices et la disparition des dyskinésies gênantes.

Il a été opéré par un jeune assistant hospitalo-universitaire, le Dr Karim Ben Hamouda, appartenant à l’équipe dirigée par le Pr Moncef Khaldi au sein du service de neurochirurgie de l’Institut national de neurologie. L’intervention, qui constitue une première chirurgicale en Tunisie, a consisté en une pallidotomie du côté droit, c’est-à-dire une destruction par radiofréquence d’un petit groupe de neurones de volume millimétrique (le GPI) entrant dans la constitution des noyaux gris centraux du cerveau qui, entre autres fonctions, veillent à l’initiation, la régulation, la souplesse et l’harmonie des mouvements chez l’individu mais qui se trouvent chez le malade parkinsonien en état d’hyperactivité pathologique.

La maladie de Parkinson, deuxième cause de handicap chez le sujet âgé, atteint en moyenne 2 sujets pour 1.000. La grande majorité des cas surviennent entre 40 et 70 ans avec un âge de début moyen de 55 ans. Elle est due à la dégénérescence d’une zone profonde du cerveau (la substantia nigra) qui sécrète un médiateur chimique : la dopamine. Que celle-ci vienne à manquer et c’est toute une cascade de dérèglements des zones présidant à la régulation du mouvement qui se met en place : le patient a du mal à bouger (akinésie), ses muscles s’enraidissent (hypertonie) et un tremblement s’installe essentiellement au niveau des mains.
Vers les années 70, les médecins neurologues ont cru trouver le traitement salvateur de cette pathologie : la L Dopa. Après quelques années, on se rendit compte des limites de cette thérapeutique : épuisement de l’effet thérapeutique, qui devient fluctuant, obligeant à augmenter les prises médicamenteuses avec apparition de mouvements anormaux très gênants dénommés dyskinésies. On se tourna alors vers la chirurgie qui offre actuellement deux possibilités :

1- La création de lésions au niveau des noyaux gris centraux
2- La stimulation par électrodes implantables dans des zones profondes du cerveau.

La deuxième solution donne des résultats légèrement supérieurs, dans certains cas, à la première, mais elle pose un problème économique (coût très élevé des stimulateurs). Ces deux méthodes ne s’excluant pas.

Pour revenir à ce qui a été fait, il faut préciser que si les neurochirurgiens ont pu mener à bien leur intervention, c’est grâce à la collaboration de l’équipe du Pr Fayçal Hentati, chef du service de neurologie, qui doit procéder pour chaque patient à un travail d’évaluation neurologique et neuropsychologique long, délicat et précis pour une sélection draconienne des patients candidats à cette chirurgie (une mention particulière revient dans ce travail au Dr Samia Ben Yahmed). En effet, la proportion de parkinsoniens chez lesquels cette chirurgie est indiquée n’excède pas 10%. Enfin, il ne faut pas oublier le travail accompli par les neuroradiologues de l’Institut national de neurologie qui, en réalisant des IRM très précises, ont permis de localiser au millimètre près la cible à traiter. Le Pr Moncef Khaldi, qui souligne que «le traitement chirurgical d’un parkinsonien est un travail d’équipe avec des participants de diverses disciplines», nous a confié qu’il «compte bien asseoir ces techniques de lésions des noyaux gris centraux du cerveau», et qu’il «se promet avec l’ensemble de son équipe de réaliser une chirurgie encore plus sophistiquée, à savoir, cette fois, la stimulation cérébrale profonde», tout en formulant le vœu de voir se construire un service spécialement dédié à la neurochirurgie fonctionnelle.

S.R.

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