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Revue de presse

Inès Derbel, psychiatre et sexologue à La Presse : « Avoir un cancer du sein n’est pas une fatalité »

La presse | Tunisie | 07/11/2020

Vivre avec un cancer du sein, avoir un corps malmené par les traitements médicaux, perdre une partie de son corps et de sa féminité dans certains cas, ne sont pas une épreuve facile à vivre et à surmonter. Comment ces femmes touchées par le cancer du sein peuvent-elles se réconcilier avec leur féminité, à s’accepter telles qu’elles sont avec leur nouveau corps ? Quel est le rôle que peuvent jouer entourage, famille et conjoint pour mieux aider les personnes atteintes du cancer du sein à mieux vivre leur maladie ? DrInès Derbel, psychiatre et sexologue, nous donne des conseils pratiques afin de faire face à la maladie.

Comment se réconcilier avec sa féminité après avoir été traitée d’un cancer du sein ?

Il n’est pas facile de se réconcilier avec sa féminité après un cancer du sein. C’est un long chemin de résilience et d’acceptation que certaines pourront faire sans recours à la chirurgie de reconstruction et d’autres pas. Ça dépendra essentiellement du rapport au corps avant la maladie mais aussi du regard et de la réaction du partenaire après celle-ci. Il faudra se réapproprier son corps, l’accepter avec ses cicatrices et imperfections et surtout comprendre que la féminité ne s’arrête pas dans l’apparence physique : l’attitude, l’état d’esprit, le bien-être et la joie de vivre sont tout aussi déterminants.
La nouvelle image médiatique des femmes atteintes par le cancer du sein peut aider : loin des stéréotypes de la femme malade qu’on prend en pitié on voit désormais des femmes très belles le crâne rasé ou qui s’affichent avec leur cicatrice de mammectomie et qui sont très féminines.

Comment aider ces femmes à faire face à la maladie et à mieux la vivre ?

Avec l’évolution de la médecine et des traitements, le cancer du sein est désormais considéré comme une maladie chronique et non pas comme une fatalité. C’est le message qui doit parvenir aux patientes pour leur permettre d’avoir de l’espoir et un état d’esprit combattif. L’accompagnement psychique le plus précoce possible est indispensable pour en faire une épreuve moins lourde et moins douloureuse. C’est un long travail d’expression des angoisses, d’évacuation de la colère, de réassurance, pour en arriver à une acceptation de la maladie et du long parcours qui lui est associé.

Il est aussi primordial pour le thérapeute d’aborder les questions sur la sexualité dès les premières consultations devant le couple qui doit savoir que les difficultés sexuelles existent et qu’elles s’amplifient avec le temps si elles ne sont pas prises en charge rapidement. Le soutien « adéquat » de l’entourage est également très important : ni absent, ni étouffant mais plutôt contenant et respectant les besoins de la femme.

Quelles sont les peurs exprimées par les femmes touchées par le cancer et quel regard portent-elles sur leur intimité, féminité… leur corps suite à un cancer du sein ?

Le cancer du sein est une épreuve éprouvante. Il n’est pas facile d’accepter cette maladie qui non seulement touche à son apparence et à son identité en tant que femme mais met aussi en péril sa vie. C’est une source de plusieurs angoisses : celle de la mort, de la dégradation de l’état physique, la dépendance aux autres, le deuil de son corps et de sa vie d’avant et la question de la transmission génétique probable aux descendants qui est à l’origine d’un sentiment de culpabilité.
Il y a aussi une incertitude sur l’avenir qui va entretenir une anxiété constante qui peut déboucher sur une dépression. De plus, le sein est un symbole de maternité via l’allaitement et de féminité de par son rôle d’organe sexuel et érotique. La chirurgie, premier traitement contre le cancer, va représenter une mutilation et un changement important du schéma corporel. La non-acceptation des transformations physiques modifie la façon dont la femme vit sa sexualité.

Hormis la chirurgie, les autres traitements touchent aussi à l’image corporelle : la chimiothérapie de par la chute des cheveux et la radiothérapie qui modifie l’aspect de la peau. Il devient alors compliqué de se réapproprier ce nouveau corps si différent et surtout de ressentir sa féminité. On ne se sent pas belle, pas féminine, on a peur de la réaction du partenaire et donc on a moins de disponibilité sexuelle et forcément moins de désir sexuel.

L’accompagnement psychologique des femmes atteintes du cancer du sein, pendant et après un cancer, est- il nécessaire ? Quand est-ce qu’il faut consulter ?

On a tendance à négliger le volet psychique car le pronostic vital est menacé, on se dit qu’on a plus important à régler, mais il est tout aussi important que le volet organique. Un accompagnement psychique précoce idéalement dès l’annonce du diagnostic est fortement recommandé afin d’assister le travail de deuil qu’effectuera la femme tout au long de son chemin avec la maladie. L’annonce du diagnostic est une étape cruciale et sensible qui impacte la façon avec laquelle la femme va intégrer puis vivre sa maladie. Son état d’esprit étant déterminant pour ses prises de décision concernant les traitements à suivre et sur sa combativité face à la maladie. Il n’y a pas de moment idéal pour consulter, il faut consulter quand on en a besoin. Parfois les femmes ne savent pas qu’elles peuvent être accompagnées par un professionnel ou elles se disent qu’elles peuvent dépasser tout ça toutes seules ; c’est là où devrait intervenir le médecin traitant pour lui proposer un accompagnement et l’orienter.

Quand on est atteinte d’un cancer du sein, est-il facile de parler de sa sexualité au sein du couple ?

La hiérarchie des priorités allant en général à la survie au cancer, il peut paraître déplacé de parler de la sexualité. Elle est donc rarement abordée spontanément par les patientes par pudeur, peur du ridicule, du jugement et pensant à tort que si personne ne leur en parle c’est qu’elles ne doivent pas l’aborder. Elles attendent souvent l’initiative de la part du soignant mais que ce soit par manque de temps ou de communication, celle-ci reste non systématique ce qui peut être très frustrant. Par culpabilité ou par peur de sa réaction cette difficulté de communiquer à propos de la sexualité existe encore plus avec le partenaire.

Quel rôle peut jouer l’entourage (famille, conjoint…) pour soutenir ces femmes touchées par le cancer et les aider à surmonter cette épreuve ?

L’entourage proche joue un rôle important dans l’accompagnement de par son soutien et son aide dans la gestion de la vie quotidienne surtout si la patiente a des enfants en bas âge. Sa présence au moment de l’annonce du diagnostic et surtout au cours des consultations est fort recommandée, chose qui mettra la patiente en confiance. Sa présence peut jouer un rôle tampon dans l’encaissement du choc émotionnel dû aux mauvaises nouvelles. Il peut également mémoriser des informations médicales que la patiente n’a pu retenir à cause du choc ou aider à la prise de décisions. L’idéal étant que la famille soit éduquée par le corps médical ou du moins qu’elle se renseigne sur la maladie pour pouvoir être efficace dans son accompagnement et éviter les nombreux pièges dans lesquels elle peut tomber (faire du cancer un sujet tabou et tomber dans le silence, une attention exagérée qui peut être étouffante, prendre en pitié la personne atteinte, ne pas être à son écoute)L’accompagnement psychique qui incombe à la famille durant cette épreuve n’est en effet pas simple et le juste milieu sera trouvé avec.

Le conjoint, quant à lui, est souvent spontanément absent ou mis à l’écart. Il a beaucoup d’angoisses non formulées comme la peur d’attraper lui-même la maladie, il peut avoir l’envie de fuir, se comporter par maladresse, ressentir de l’anxiété, être triste, ne pas accepter la maladie ou les changements physiques de sa partenaire, trouver en la maladie une raison de quitter sa compagne …La communication entre les partenaires reste la clé pendant cette étape. Sur la base d’une écoute et d’un respect mutuels, elle permet de redonner au couple confiance et sérénité et d’éviter que des sentiments d’incompréhension ou d’insatisfaction ne s’installent durablement.

Hela SAYADI

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