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Revue de presse

Quand la pénurie de médicaments devient préoccupante...

La presse | Tunisie | 02/07/2018

Par ailleurs, dans toutes les pharmacies, la pénurie touche surtout les produits importés, dont les antibiotiques, les anti-épileptiques et beaucoup d'autres médicaments concernant la gynécologie, le diabète, l'oncologie et l'anesthésie. A côté de cela, les pharmacies des hôpitaux et des dispensaires ne servent qu'une partie infime des médicaments inscrits sur les ordonnances médicales à charge par les patients, ce qui les oblige à acheter les autres médicaments dans les pharmacies.

Notons que cette grave pénurie est due au non-paiement des dettes des établissements hospitaliers publics au profit de la PCT et à la hausse des opérations de contrebande vers l'étranger. D'ailleurs, comme la Pharmacie centrale de Tunisie n'a pas pu payer ses fournisseurs dans les délais impartis, cela a entraîné le ralentissement d'approvisionnement en médicaments importés et même la suspension de livraison par certains laboratoires.

Notons dans ce contexte que le CMR du 11 juin 2018 a permis de prendre une série de mesures en vue de pallier les lacunes observées et redresser la situation de la PCT en payant ses dettes dues aux impayés de la Cnss et de la Cnrps.

Recours aux génériques

En faisant le tour de quelques officines dont celle de Taoufik Dhib située à l'entrée des souks, de Moncef Ahoudi à Kairouan-Sud et celle de Hend Guith à Kairouan-Nord, nous avons constaté que beaucoup de médicaments sont en rupture de stock; on citerait, à titre d'exemple, les traitements de l'hypertension (Aprovac, Tritazid, Aldactazir, Physioter à 0,4mg), du diabète (Lantus injectable, Januvia, Glucore à 100), des psychotropes (Abilyfi 15mg, Depamid Depakine 500, Gardenal à 100, Phénobartical) en anesthésie (l'unicaire) et en ophtalmologie (lumigan, Duotrav).

Il va sans dire que cela a beaucoup perturbé les patients qui sont, souvent, obligés d'aller revoir leur médecin traitant afin qu'il leur prescrive un autre médicament de substitution.

M. Taoufik Dib nous confie dans ce contexte : « Personnellement, il m'est arrivé de contacter par téléphone des médecins à Sousse et à Monastir pour leur demander de changer tel ou tel remède par un générique, et ce, afin de ne pas mettre la vie des malades en danger. Et puis, la loi de substitution des médicaments existe depuis longtemps mais les textes d'application ne sont pas encore apparus.

Il serait donc souhaitable d'activer les textes définissant les groupes des génériques, ce qui permettra aux pharmaciens de pallier les problèmes de pénurie pour les produits substituables. L'autre problème concerne la peur et la réticence de certains malades qui refusent le changement et qui veulent à tout prix acheter le médicament qu'ils ont l'habitude de prendre depuis des décennies. En fait, il y a un côté affectif dans cette situation. Alors, on essaie de leur expliquer calmement et avec diplomatie que cette pénurie peut durer encore plusieurs mois... ».

Et pour connaître le calvaire des citoyens qui souffrent de cette situation dramatique, nous avons recueilli les témoignages de quelques-uns d'entre eux.

Messaouda Rebhi, 37 ans, nous dit que son médecin traitant est à Monastir, ce qui l'a obligé à faire des déplacements coûteux pour se faire changer de médicaments qui ont disparu des officines : « Pour moi, c'était la galère à cause des frais de déplacement, de la perte de temps et du côté psychologique car cela fait plus de 10 ans que je me suis habituée à un médicament efficace. Alors, aujourd'hui, je ne sais pas si avec le générique ça va être la même chose ! ».

Ali Meftah, 50 ans, en a ras-le-bol de faire le tour des pharmacies dans toutes les délégations pour essayer de trouver le Depakine, ce remède qui prévient les crises de convulsions et d'épilepsie : « Heureusement que j'ai fini par trouver dans une pharmacie à Chrarda un seul paquet, jusqu'à quand cela va-t-il durer ? ».

Mahmoud Fersi, 63 ans, renchérit : « Franchement, cela devient difficile de vivre dans un pays en crise économique et où les prix augmentent de jour en jour et qu'on a fini par accepter à contrecœur. Mais ce qui est insupportable, c'est qu'on soit privé d'acquérir les médicaments dont on a besoin pour vivre ou plutôt pour survivre. Si j'avais 20 ans de moins, j'aurais choisi l'exil... ».

- Quant à Mohamed Harrathi, 75 ans, il est plutôt optimiste et a opté pour la médecine traditionnelle pour se faire guérir des petits bobos quotidiens : « Après tout, nos arrière-grands-parents ne disposaient pas de tout cet arsenal de nouveaux médicaments et, pourtant, ils ont vécu en bonne santé physique et mentale malgré quelques épidémies. C'est pourquoi j'ai choisi d'oublier les hôpitaux et les pharmacies et de me procurer des extraits de plantes aromatiques, des huiles essentielles, des tisanes et toutes sortes d'herbes et de graines. Au moins, je suis sûr qu'ils ne risquent pas de provoquer des allergies ou des urticaires. Evidemment, il faut que l'individu accepte psychologiquement ce genre de remède traditionnel pour que ce soit efficace. C'est comme les remèdes homéopathiques... ».

Enfin, Khadija Rammah, 37 ans, mère de 3 enfants, se fait du souci, étant donné que ses pilules contraceptives préférées sont introuvables : « Et comme je n'ai plus envie d'avoir d'autres enfants, je m'inquiète énormément quant à un éventuel avortement. J'espère qu'on assainira la situation financière de la PCT, des caisses sociales et des structures hospitalières pour s'éloigner du spectre de la pénurie. Et puis, il faut que les génériques de substitution et les solutions alternatives ne mettent pas la santé du malade en jeu... ».

Par Fatma Zaghouani

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