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Revue de presse

Journée portes ouvertes de dépistage des cancers du sein et du col de l'utérus à Hammam-Lif : le professeur Khaled Rahal : «Pas de politique de l’autruche. Il faut agir et toujours vite»

Le temps | Tunisie | 30/10/2011

Louable initiative prise par l’Association Tunisienne Aux Malades du Cancer du Sein (ATAMCS) créée en 2005 et ayant comme président le Pr Khaled Rahal chef de service de carcinologie à l’Hôpital Salah Azaiez, comme vice-présidents les Pr Farouk El Benna (radiothérapeute) Hammouda Boussen (chimiothérapeute) et Amor Guamoudi (anatomopathologiste). Une journée porte ouverte pour le dépistage du cancer du sein à l’hôtel de bon repos à Hammam-Lif. Mais dans la foulée, il a été décidé d’un commun accord avec les responsables locaux de l’Office National de Planning Familial d’adjoindre à cette campagne le dépistage du cancer du col de l’utérus.

5 spécialistes en carcinologie de l’hôpital Salah Azaiez associés à 4 sages femmes du planning familial local ont assuré l’examen clinique des quelque 150 femmes inscrites. Sachant que cette association n’est pas à sa première action ; elle a en effet cumulé pratiquement tout le territoire à raison d’une caravane sanitaire par mois : Le Kef, Mhamdia, Siliana, Jendouba, Takelsa, Fouchana, etc. Son budget provenant principalement des dons des particuliers tourne autour de 15 mille dinars. Par ailleurs Dr Bechir Abdelmoula spécialiste en radiologie accorde gratuitement à cette association 10 mammographies par mois aux femmes nécessiteuses. Profitant de la présence de l’éminent Pr Khaled Rahal à cette journée à l’hôtel bon repos à Hammam-Lif, nous avons pris attache avec pour faire un tour d’horizon concernant cette pathologie en Tunisie. Entretien :

Le Temps : si on commençait par situer le cadre exact de votre action aujourd’hui à Hammam-Lif ?

Pr Khaled Rahal : le mois d’octobre correspond pour nous autres spécialistes en carcinologie à la sensibilisation accrue contre le cancer du sein. D’ailleurs nous le nommons octobre rose. Sans pour autant dire que durant le restant de l’année pareille approche soit mise en veilleuse, banalisée. Car j’estime que le meilleur moyen de lutter contre la croissance de ce fléau est de sensibiliser les femmes à se contrôler régulièrement. Un examen anodin consistant à se palper les seins de façon autonome à la recherche de la moindre anomalie nouvellement apparue une fois par mois à la fin du cycle. Pratiquer la politique de l’autruche, entendre ne pas chercher à savoir par peur et crainte est une attitude condamnable car elle nous fait perdre beaucoup de temps par la suite et réduit nos chances d’intervenir avec efficience et réussite totale. Par ailleurs nous venons d’implanter aujourd’hui à Hammam-Lif une cellule de notre association.

Des fruits palpables déjà pour ces innombrables campagnes de sensibilisation que vous menez tambour battant à travers le territoire ?

Absolument et c’est d’ailleurs ce qui nous encourage et nous motive à aller encore et encore de l’avant et sans relâche. A titre d’exemple, dans les années 70, les nodules étaient découverts avec une grosseur de 6 cm. Actuellement on en est à 4 cm et nous aspirons à passer à 2 voire moins très prochainement. Sachant que tout nodule n’est pas « forcément » cancéreux. 95% des masses découvertes sont bénignes et seulement 5% nécessitent un suivi protocole particulier.

Une idée sur la prévalence de cette maladie, de ses régions et catégories de prédilection ?

2000 nouveaux cas par an. Elle prédomine surtout dans les grandes villes où le niveau de vie est relativement élevé.

Quels sont selon votre riche expérience les facteurs de risque, les conditions qui favoriseraient l’apparition de pareille atteinte ?

Le traitement hormonal substitutif que prennent les femmes à l’âge de la ménopause surtout sur une période allant au-delà de 3-5 ans. La prise de la pilule au-delà de 15 ans. L’âge avancé, la nulliparité (le fait de ne pas avoir accouché), les femmes dont la première grossesse se situe vers les 35 ans, l’hérédité sachant qu’un cas chez les ascendantes multiplie par 4-6 le risque. Le niveau socioéconomique élevé : dans ce cas les études s’éternisent, le mariage et la grossesse tardent avec en sus guère plus d’un bébé à concevoir. Le tabac, l’alcool, l’obésité, les graisses animales. C’est en quelque sorte la maladie des riches.

Quels conseils préconisez-vous alors à notre gent féminine dans le dessein de s’en prémunir ?

Allaiter et ne pas avoir peur d’esquinter sa poitrine en donnant le sein à ses petits, une alimentation riche en fruits et en légumes et pratiquer le sport.

Le pronostic de survie ?

Prise à temps, cette maladie guérit à 85%, bien sûr avec le concours de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Un traitement multidisciplinaire qui nécessite la collaboration de tous et la patience et l’adhésion des malades.

Les découvertes volet thérapie étant pratiquement quotidiennes, comment faites-vous pour en être toujours au fait et en faire profiter vos patientes pour une meilleure approche thérapeutique ?

J’assiste régulièrement aux congrès mondiaux dont celui de San Antonio (USA) réservé uniquement au cancer du sein et les autres à la cancérologie générale.

A propos du cancer du col de l’utérus, comment le dépister ?

Les femmes âgées entre 25 et 65 ans doivent se faire pratiquer un frottis annuel. Une fois les deux premiers tests négatifs, un frottis tous les trois ans suffit alors.

Le taux de guérison ?

Au stade zéro (appelé cancer in situ) la guérison est à 100% à 5 ans. Stade 1 : 85%, stade 2 : 70%, stade 3 : 35% et stade 4 : moins de 10%.

L’institut Salah Azaiez érigé par le père de la carcinologie en Tunisie feu Nejib Mourali devient de plus en plus exigu pour l’affluence monstre qu’il draine. Singularité dans l’affaire, il est situé juste en face du ministère de la Santé. Qu’attend-on pour doter le pays d’un centre de carcinologie autrement plus moderne et surtout plus spacieux de nature à pouvoir canaliser aisément tout ce flux impressionnant de malades, hommes et femmes, atteints de divers cancers et convergeant tous des différentes contrées du pays vers Bab Saadoun, encombrant votre centre justement ?

Nous avons déjà implanté des antennes de chimiothérapie et de radiothérapie dans divers gouvernorats : Gabès, Gafsa, Jendouba, Sfax, Sousse.

Soit, mais là vous parlez des traitements adjuvants, complémentaires en éludant le volet principal de la question : L’examen clinique, le diagnostic, la sanction thérapeutique adoptée en staff, la chirurgie et donc l’hospitalisation en post-opératoire chez vous. Avec le nombre relativement restreint de salles d’opération et de lits dont vous disposez, vous êtes dans l’obligation de refuser du monde et donc d’aggraver la situation des malades avec risque de passage de leur cancer d’un stade où le traitement est encore possible à d’autres stades plus avancés faute de place ?

Vous faites bien de mettre en exergue cet aspect de la question. J’ai toujours réclamé la réservation dans les hôpitaux des villes sus-citées où on avait implanté les services de chimio et radiothérapie d’y instaurer la chirurgie carcinologique. D’autant que les chirurgiens spécialistes en carcinologie sont disponibles voire au surplus au centre Salah Azaiez. 12 professeurs et 90 autres en formation qui sont en mesure dès demain de démarrer dans ces hôpitaux avec la réussite la plus totale tellement ils sont compétents. D’ailleurs chemin faisant, j’ai perdu d’excellents chirurgiens hautement performants qui en désespoir de cause et ne trouvant pas de travail ont fini par aller chercher ailleurs en changeant complètement de rayon.

Si on conçoit que l’équipement d’une salle d’opération «normale» revient à 600 mille dinars, à combien estimez-vous la mise en place d’une salle d’opération spécialisée et qui fait tant tiquer et tergiverser la tutelle dans ces villes ?

Absolument rien en ce sens que nous autres chirurgiens carcinologues opérons dans les salles classiques conçues pour la chirurgie générale. Vous voyez que le problème n’est pas au niveau de la logistique déjà en place mais ailleurs !

Recueillis par Mohamed Sahbi RAMMAH

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