Marquée par l'allocution de Mme Leila Ben Ali et dont lecture a été faite à l'ouverture des travaux, par M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique, la rencontre a permis de faire le point sur la situation en Tunisie et de réfléchir sur les moyens de renforcer la sensibilisation et l'échange de l'information sur cette maladie.

Le Pr Khaled Rahal, Chef de services à l'hôpital Salah Azaeiz, a mis l'accent sur les progrès réalisés en Tunisie en matière de dépistage, de sensibilisation et de dépistage précoce, ce qui a permis de réduire à 39 mm la taille moyenne de la tumeur contre 67,7 mm dans les années 70 et favorisé le recours à la chirurgie conservatrice.

Il a mis l'accent sur l'importance de la détection précoce et des consultations rapprochées.
Le taux d'incidence en Tunisie est nettement inférieur à ceux enregistrés dans les pays occidentaux et en Asie, mais il est, toutefois, en augmentation, et passerait de 1500 à 2000 nouveaux cas par an actuellement à 3700 en 2024, selon une étude réalisée en Tunisie.
Le conférencier a cité comme facteurs le vieillissement de la population, l'augmentation de l'espérance de vie et du niveau de médication, la modification de la vie reproductive marquée par le recul de l'âge de mariage et de procréation, les changements des habitudes alimentaires, le tabac, l'urbanisation etc…

L'expérience de l'Unité de dépistage du cancer du sein de l'Ariana a été présentée, lors de la journée, qui a permis, également, de mettre en lumière les programmes de dépistage mis en œuvre dans les régions du sud et du centre du pays.
L'accent a été mis dans ce sens, sur les problèmes liés au retard de diagnostic du cancer du sein et la faible participation des femmes aux programmes de sensibilisation qui leur sont destinés.

Le cancer du sein touche 30 sur cent mille femmes tunisiennes, dont un nombre élevé de la tranche d'âge de moins de 35 ans.

D'une maladie chronique à une maladie curable

"Il paraît non seulement envisageable de rendre cette maladie chronique comme le diabète et l'hypertension artérielle, mais également de parler dans l'avenir de guérison", a constaté, pour sa part, Dr Joseph Gligorof (Oncologue Paris), dans une communication intitulée "les actualités thérapeutiques dans le monde".
Le conférencier devait passer en revue les avancées réalisées en termes de dépistage et de prise en charge du cancer, ainsi que de l'instauration de la tradition de concertation interdisciplinaire.

Aujourd'hui les patients vivent de plus en plus longtemps, à la faveur de l'accès aux innovations thérapeutiques et à la recherche, a-t-il assuré.

"Nous sommes en train de toucher de plus près la partie d'agressivité la plus intime du cancer. De nouveaux médicaments plus spécifiques et plus efficaces seront ont en train de se mettre en place et pourquoi pas, à l'avenir, des injections sous cutanées comme celles utilisées pour le diabète", a-t-il encore indiqué.