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Professeur Larbi Abid
Responsable éditorial :
Professeur Larbi Abid


Bloc notes

Des médecins cubains en Algérie
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Histoire de l'Algérie médicale

Les hommes et les femmes


DEBAGHINE Mohamed Lamine (1917-2003)

Mohamed Lamine DebaghineMohamed Lamine Debaghine, né le 24 janvier 1917 à Alger, est issu d'une famille relativement aisée pour l'époque. Son père tenait un restaurant à Alger. Lettré en arabe, après des études secondaires, il obtient une bourse lui permettant de s'inscrire à la faculté de médecine où il obtiendra son doctorat.

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Naissance de la médecine algérienne

L’évolution de l’Urologie au Maghreb

Pour avoir une idée de la place de l’urologie par le passé, je rappellerai deux dates révélatrices de l’histoire de l’Urologie. 1731, lors de la fondation de l’Académie Royale de Chirurgie considérée comme le début de l’ère moderne de la chirurgie français, la taille vésicale était l’opération la plus sophistiquée et la plus dangereuse. Son succès était lié à l’habilité du chirurgien et c’est elle qui consacrait sa renommée.

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Histoire de l'Algérie médicale : Naissance de la médecine algérienne


Histoire de la neurochirurgie algérienneEnvoyer cette page par e-mail Ajouter cette page à mes favoris

Par Pr. I. Galli

Juillet 1962

C’est l’indépendance de l’Algérie :

Tous les secteurs de la vie économique, sociale, culturelle sont affectés. Le secteur de la santé ne fait pas exception. Médecins, professeurs d’Universités, personnels paramédicaux en majorité français quittent le pays. Les structures hospitalières publiques ou privées, la faculté de médecine, sont complètement désorganisés. De plus, nombreux bâtiments de soins ont été détruits par l’OAS* parfois avec la complicité de médecins. C’est le cas du service de neurochirurgie, installé à la «clinique Barbier Hugo». Le neurochirurgien et son équipe quittent les lieux après démolition par plastiquage des blocs opératoires. Il ne reste que quelques lits qui seront transportés à l’hôpital Ali Ait Idir : ils équiperont et pour longtemps le service de réanimation du nouveau service de neurochirurgie.

Fin 1962

Le Ministère de la santé envoie des appels à toutes les universités étrangères pour recruter des spécialistes. Cet appel est affiché à l’université de Milan où je travaillais à l’époque : ma candidature est acceptée et je prends mes fonctions dans votre pays début 1963. Sur place, il faut organiser, rassembler, distribuer au mieux et dans l’urgence le peu de moyens humains, matériels et financiers disponibles. Pour la neurochirurgie, spécialité qui ne parait pas prioritaire à l’époque, les difficultés semblent insurmontables. Un petit groupe de neurochirurgiens se rassemble, unit ses forces pour le démarrage de la spécialité.

Les hommes :

Nous serons rejoints un peu plus tard par le Dr Boussalah et le Dr Boutmène.

Les lieux :

Pendant quelques mois (début 1963) : le service d’orthopédie nous prêtera quelques lits et nous confiera les clefs du bloc opératoire, le soir après la fin du programme orthopédique quotidien. On opérait la nuit et on se régalait des somptueux levers de soleil sur la baie d’Alger : C’était notre récompense. Nous discutions sans fin de la nouvelle neurochirurgie algérienne : notre bel optimisme fut souvent mis à rude épreuve.

Notre première victoire fut d’obtenir un service indépendant : ce fut l’aile droite du pavillon ORL de l’hôpital Mustapha. Ce fut dur ! Le bloc avait été plastiqué par l’OAS. L’équipement inexistant. Il a fallu être à la fois, chirurgiens, réanimateurs, diététiciens, éducateurs (le personnel paramédical n’avait pas la formation adéquate !) mais aussi bricoleurs, maçons et peintres.

Par contre le nombre de malades s’accroît rapidement. Sous cette poussée le ministère de la santé décide d’attribuer aux spécialités neurologiques une autre structure. Ce sera l’ancien hôpital de la Croix rouge qui devient l’hôpital Ali Ait Idir. Nous sommes au début de 1964.

L’équipe se divise :

Le Pr. De Rougemont, les Dr Abada et Barge s’installent dans le nouvel hôpital. Le Dr Boussalah (qui prépare une thèse sur le nerf artificiel) les rejoindra plus tard. Ils prennent en charge la chirurgie froide. Le Pr. Giovine, le Dr Abdelmoumen et moi-même et plus tard le Dr Boutmène restons à l’hôpital Mustapha, nous réservant plus particulièrement la traumatologie cranio-encéphalique et spinale. Ainsi le service reste proche des services impliqués dans le traitement des polytraumatisés.

Les Moyens : Au départ : le néant

Puis vinrent les instruments de gynécologie, d’ophtalmologie, les bistouris «lance flamme» et les aspirateurs « cycloniques ». Mais dès 1964 : les crédits, donc des moyens nouveaux étaient mis à notre disposition. L’optimisme était tel qu’on se prit à rêver d’un grand hôpital qui regrouperait les neurosciences. Il y a des rêves tenaces !!!! Il fut encore une fois évoqué avec le Pr. Abdelmoumen lors de nos retrouvailles en juin 2002 !!!

Toutefois, à l’hôpital Ali Ait Idir, en décembre 1964 venait d’ouvrir un service moderne de neuroradiologie dirigé par le Dr Rahmouni et le Dr Hermouche. Dans ce service se pratiquait des angiographies de grande qualité (vertebralographie notamment, examen encore rarement pratiqué en Europe).

L’activité clinique et opératoire dans les deux services est très intense mais l’activité scientifique n’est pas négligée. Ainsi dès Avril 1965 à la réunion des Sociétés de médecine et de chirurgie à Constantine notre équipe présente un travail rédigé par le Dr Abdelmoumen sur une classification des troubles de la conscience chez le traumatisé crânien. Il était à l’époque un outil simple, basé sur des données neurophysiologiques, qui permettaient une évaluation rapide de l’état de conscience du neurotraumatisé et une compréhension tout aussi rapide entre tous les membres de l’équipe (neurochirurgiens, réanimateurs, anesthésistes mais aussi infirmiers voire aides-soignants).

Cette classification de l’état de conscience testée sur des milliers de traumatisés cranio-encéphaliques a été abandonnée dans les années 70 pour laisser place à la "Glasgow-scale" plus précise mais combien complexe.

En 1965 la neurochirurgie algérienne sort de ses frontières et est présentée aux «journées Maghrébines» de Casablanca puis au 3° Congrès international de Copenhague.

1966 fut l’année d’importants changements pour la neurochirurgie ; Le départ des neurochirurgiens français entraîne des modifications dans les équipes en place. Le Dr Abada et moi allons à Ali Ait Idir. Le Dr Boussalah et le Dr Boutmène s’installent à Mustapha.

Le Dr Abdelmoumen emprisonné début 1965 et libéré en Juin, a quitté l’hôpital. Il est admis dans l’équipe de neurophysiologie du professeur Abbe-Fessart à Paris. En 1969 il est de retour à Alger : il passe l’agrégation en physiologie dont il devient titulaire de la chaire l’année suivante. Il est aussi nommé doyen de la Faculté de Médecine. Il a entreprit la réforme des études médicales encore en vigueur dans ses grandes lignes actuellement.

Toujours en 1969 Le Dr Abada devient professeur agrégé, prend la direction du service de neurochirurgie de l’hôpital Mustapha : je deviens son assistant. Le Dr Boussalah dirige le service d’Ali ait Idir.

En 1972, à mon tour je passe l’agrégation et en 1973 le Pr. Boudjelab, ministre de la santé me nomme chef de service de la neurochirurgie de l’hôpital Ali Ait Idir. Le Dr Boussalah part à Rennes pour un long stage.

Une troisième structure est née : le service de neurochirurgie de l’Hôpital militaire (d’abord à l’hôpital Maillot puis à l’hôpital central Ain Naadja nouvellement construit) Il est dirigé par le Pr. Askar qui lui, revient d’un long séjour à Rennes.

Je viens de vous citer l’ossature de la Neurochirurgie Algérienne mais je ne voudrais pas passer sous silence le passage d’individualités importantes venues des quatre coins de la planète.

Le Professeur Federov, chef de service de l’institut Burdenko à Moscou, habile chirurgien vasculaire, il nous a donné de précieux conseils pour le traitement des malformations vasculaires cérébrales.

Le Dr Bekier polonais, le Dr Kourtchev bulgare, le Dr Ramani iranien, Les Dr Vladimir et Vinichtouk russes, furent des collaborateurs efficaces. Leur collaboration nous a permis une activité scientifique et la possibilité de nous consacrer à l’encadrement de la jeune génération.

Je suis particulièrement fier d’avoir eu comme disciples à Alger les Pr. Trémolet, Lehmann, Cheroussel et Perragut dont la réputation internationale n’est plus à faire. Au milieu des années 1970 nous quittons l’adolescence de la Neurochirurgie Algérienne. Sa vie d’adulte vous la connaissez puisque vous êtes partie prenante et d’une certaine manière vous êtes dépositaire de sa destinée.

Le premier de nos élèves fut le Dr Ouahes qui termine ses études dans les anciennes structures universitaires. La nouvelle formule du Résidanat permet à d’autres plus nombreux de s’engager dans la spécialité.

Il y eut d’abord les Dr Bouali, Dekkiche et Djennas et tout de suite après s’avançaient en groupe serré de nouveaux candidats : ils affrontaient les dures lois de l’apprentissage et nous les professeurs (Abada, Boussalah et moi) le « triumvirat » comme nous étions désignés, le difficile équilibre entre sévérité et équité. Pour chaque résident de l’époque, j’ai un regard paternel. Leurs qualités, et leurs défauts, leurs traits de caractère, les replis de leur personnalité : tout m’est resté en mémoire, le son de leur voix comme la façon de tenir la pince à coaguler. J’aimerais les citer tous.

Mais dans les années 80 les 1ers assistants deviennent à leur tour des formateurs qui vont petit à petit mettre en place d’autres services.

Il y a un autre aspect de la neurochirurgie algérienne qu’il ne faut pas oublier.

Jusqu’ici nous avons considéré le point de départ de la neurochirurgie : Alger. Mais d’autres centres de formation prennent naissance parfois avec des neurochirurgiens venus d’horizons différents ; ceux-ci, avec encore plus de difficultés que nous vont conquérir une place honorable dans la spécialité. Au départ, Ils n’avaient que peu de rapport avec l’école d’Alger mais grâce à la création de sociétés savantes, aux journées d’études nationales, à la participation aux congrès nationaux et internationaux ainsi que les rapports personnels, leur isolement va s’atténuer, et rapprocher les neurochirurgiens dans un but commun : relever le défi d’une pratique moderne de la spécialité que « les pionniers » n’avait pas toujours su ou pu leur donner.

J’aimerais pouvoir les citer tous : ceux et celles qui ont la responsabilité d’un service, ceux et celles qui ont choisi l’activité privée. Classer est difficile et souvent injuste. La première vague : les professeurs Djennas, Abdennebi, Ioualalene, Boutlélis, Bouyoucef, Azzal, Benbouzid, Gherbas, ne peuvent être séparés des Docteurs Messerer, Kadir, Hamdi ou différencier des Dr Amzar, Iguertzira, Sidi Saïd, Hadj Boussad, Yacoubi, Sabrou, Barbara, Hadji et aussi Dr Lalam, Bouada, Benrezkallah. Mais aussi Benaissa, Hammoudi, Abdelbaki. Il ne faut pas oublier les expatriés : Ouahas, Bouali, Hamlat, Chabane, Bendib, Hattou. Enfin je voudrais rendre un hommage particulier au Dr Mazouni El Hadj qui nous a laissé un souvenir de ténacité et de courage. Mon âge et ma mémoire peuvent excuser les oublis. Mes correcteurs auront soin d’insérer les manquants auprès desquels je m’excuse par avance.

En guise de conclusion :

Que sont devenus ceux que j’ai appelé le « triumvirat » ?

Le Pr. Abada quitte son service fin 1990 pour une activité privée : actuellement il jouit de sa retraite sur une colline d’Alger. Le Pr. Boussalah, devient chef de service en 1978 à l’hôpital Ali Ait Idir, en 1991 il a exercé au Burkina Faso et repose maintenant sur une colline face à la mer. Quant à moi : je quitte l’Algérie en 1989 et je rejoins à l’OMS à Genève l’ami et complice de toujours : le Pr. Abdelmoumen. Mais grâce à mes anciens élèves et le Pr. Bouyoucef en particulier je sors de ma retraite pour revoir en 2002 ce que je considère ma patrie, l’Algérie, et ma famille : tous les neurochirurgiens algériens.

*OAS : Organisation armée secrète (OAS) était une organisation française politico-militaire clandestine, dont l'action concrète a principalement relevé du terrorisme en Algérie. Elle regroupait les partisans du maintien de l'« Algérie française » par le biais de la lutte armée.

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