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El Moudjahid | Algérie | 10/05/2023 | Lire l'article original
Le Pr Chakali, psychiatre, sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, confie que plus de 27.000 personnes souffrant d’addiction aux drogues se sont présentées aux structures de santé spécialisées durant l’année 2022, alors qu’elles étaient à peine 10.000, dix ans auparavant.
El Moudjahid : Comment se fait la prévention de la toxicomanie au ministère de la Santé ?
Pr Chakali : Le ministère de la Santé a mis en place un programme de lutte contre les addictions. On utilise actuellement le terme d’addiction parce que c’est moins péjoratif que toxicomanie. Nous considérons l’addiction comme une maladie. On peut être addict à des substances, souvent aux drogues, comme on peut l’être à des comportements comme l’addiction aux écrans qui se développe. Le programme de prévention des addictions au ministère de la Santé se décline en trois importants axes.
Le premier consiste en la prévention primaire qui est la sensibilisation, notamment celle qui doit cibler les populations les plus jeunes. Nous avons aussi la prévention secondaire qui cible les sujets consommateurs pour les récupérer et les inciter à arrêter. Dans le domaine de l’axe des soins, notre pays a développé des structures imposantes. On dispose, actuellement, d’un centre ambulatoire par wilaya, en plus des six centres hospitaliers qui se trouvent dans certaines villes, à raison d’un centre à Annaba, un à Tizi-Ouzou, deux à Alger, un à Blida et un dernier centre à Oran, où il y a des unités hospitalières qui accueillent les malades ayant besoin d’une prise en charge pour leur dépendance aux drogues. Je tiens à corriger une idée répandue selon laquelle le sujet dépendant hospitalisé ne quitte l’établissement qu’une fois sevré.
C’est une idée qui est totalement fausse et même très difficile à appliquer. Les séjours hospitaliers pour le sevrage sont de courte durée et ne dépassent pas deux ou trois semaines. Il faut noter que le plus gros du travail se fait avant l’hospitalisation et après parce que l’addiction est une maladie chronique dans laquelle on s’attend à des rechutes.
Peut-on éviter les rechutes chez un sujet qui souffre d’addiction aux drogues ?
Les choses à faire pour éviter les rechutes ne sont pas liées uniquement aux questions sanitaires mais engagent plusieurs acteurs, principalement l’entourage de la personne dépendante à ces substances. S’il n’y a pas une société qui peut l’aider à surmonter sa maladie et une famille qui l’accompagne dans ce processus de guérison et de lutte contre l’addiction, la rechute sera inévitable. Les mêmes causes vont donner les mêmes conséquences.
Les professionnels de santé font en sorte que le sevrage soit assuré et aussi de son maintien. Mais la poursuite des efforts pour maintenir ce sevrage dépend directement de la famille. Si la famille du malade est fragile, décomposée ou absente, les chances de guérison deviennent minimes. La prise en charge d’un dépendant nécessite le concours de plusieurs acteurs, à commencer par le personnel médical composé de médecins, d’infirmiers et de psychologues, l’environnement et la famille mais aussi le malade lui-même.
D’ailleurs, ceci est l’un des messages à passer en matière de sensibilisation et de prévention.
Il y a beaucoup d’idées aussi en matière d’addictions et dire qu’il s’agit d’une maladie incurable est totalement faux, ce sont des malades comme les autres. Actuellement, nous avons un personnel médical spécialisé chargé de la prise en charge de ces personnes qui souffrent de dépendance aux drogues.
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