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Revue de presse

Kamal Marhoum El Filali : "un retour à la normale n'est envisageable qu'à partir d'Octobre" - Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd

Maroc Hebdo | Maroc | 12/01/2021

La campagne de vaccination contre le Covid-19 tarde à voir le jour. Les Chinois n’ont-ils pas respecté leur engagement avec le Maroc ? S’agit-il de contraintes logistiques ? Ou de questions réglementaires ? Le point avec Kamal Marhoum El Filali, chef du service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd, qui nous confie que même si la campagne de vaccination débute en janvier 2021, il ne faut pas pour autant crier victoire. Un retour à la normale ne serait envisageable qu’à partir d’octobre, selon lui. Explications.

Le Maroc a été l’un des premiers pays au monde à avoir annoncé, le 9 novembre 2020, une campagne « imminente » de vaccination contre le Covid-19. Deux mois après, les Marocains attendent toujours. Quelles sont, selon vous, les raisons de ce retard ?

La première cause est relative au vaccin. Il n’est pas encore disponible au Maroc. Il faut savoir qu’il faut respecter une certaine réglementation pour l’importation de tout médicament ou vaccin. On exige plusieurs garanties de la part du pays producteur. Apparemment, ça tarde avec nos collègues chinois pour le vaccin du laboratoire Sinopharm. En revanche, pour le vaccin d’Oxford-AstraZeneca, nous avons reçu toute la documentation exigée et, naturellement, après des études, ce vaccin a été autorisé au Maroc.

Quel est le type de documents que nos autorités n’ont pas encore reçus de la part des Chinois ?

Je ne suis pas au courant des détails de ce dossier. C’est la direction du médicament et de la pharmacie qui s’en occupe. Elle doit recevoir un dossier complet concernant le produit qui sera utilisé au Maroc. Vous savez, le processus d’autorisation de mise sur le marché marocain intervient après l’autorisation du vaccin dans le pays d’origine. Chaque pays a sa propre réglementation, mais, à notre niveau, nous avons plusieurs conditions et vérifications à respecter. On ne badine pas avec la santé des Marocains.

Notre réglementation est l’une des plus exigeantes. Nous devons disposer de toutes les études complètes de toxicologie, de sécurité, d’efficacité… Le comité de vaccination doit ensuite étudier tous ces éléments pour décider de son autorisation ou pas.

Pourtant, certains pays se sont fait livrer leurs doses du vaccin Sinopharm, alors que le Maroc a signé un accord avec les Chinois et a même participé aux essais cliniques pour qu’il soit prioritaire pour ces livraisons. Le Maroc a-t-il été lâché par les Chinois ?

Je n’irais pas jusque-là. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un non-respect de l’accord, mais plutôt de questions règlementaires. Si les autres pays ont reçu le vaccin chinois, ils ne disposent peut-être pas de la même réglementation. Et puis, nous sommes en état d’urgence, des pays peuvent ne pas respecter toutes les étapes nécessaires à une autorisation de mise sur le marché. Tout dépend, à mon avis, de là où on met la barre. Au Maroc, c’est la qualité et la sécurité qui priment, et ça risque donc de prendre un peu plus de temps.

Le retard n’est-il pas lié à des contraintes d’ordre logistique ?

Il n’existe pas de problème au niveau logistique. Les conditions de conservation des vaccins choisis par le Maroc répondent à des normes classiques. Le Maroc a l’habitude de gérer cette logistique et la chaîne de froid ne devrait pas poser de problème. Les vaccins d’Oxford-AstraZeneca et de Sinopharm ne doivent qu’être réfrigérés, alors que ceux de Moderna et Pfizer, par exemple, doivent être congelés puisqu’ils doivent être conservés à -20 degrés C pour le premier et -70 degrés pour le deuxième. Leur transport et stockage demande des congélateurs spéciaux. Plusieurs pays ayant opté pour ces deux vaccins ont d’ailleurs fait face à ces défis.

Censé être utilisé pour la première phase de la campagne de vaccination, le vaccin Sinopharm a été remplacé par celui d’Oxford-AstraZeneca. Les cartes seront-elles chamboulées ? Quelles seront les implications de ce changement de dernière minute ?

Il n’y aura pas de chamboulement extraordinaire. Au niveau pratique, les deux vaccins nécessitent deux injections, à 21 jours d’intervalle pour Sinopharm et 28 jours pour Oxford-AstraZeneca. La différence se situe au niveau de la conception. Ce sont deux vaccins différents. Mais le plus important, à mes yeux, se situe dans l’efficacité de ces deux vaccins, efficacité qui a été prouvée.

Quel vaccin est le plus efficace ?

Pour Sinopharm, leur efficacité globale est de 79,34%. Une étude des Émirats arabes unis, suite aux essais cliniques, a rehaussé cette efficacité à 86%. Pour Oxford-AstraZeneca, l’efficacité globale est de 70%. Une étude sur deux groupes a, par ailleurs, affirmé une efficacité de 90% sur le premier groupe et de 62% sur l’autre groupe. Ceci-dit, il faut savoir qu’un taux d’efficacité compris entre 60 et 70% est largement suffisant. Le vaccin du virus de la grippe est efficace, dans les meilleures conditions, à 70%.

Une question que se posent beaucoup de Marocains. Quand est-ce qu’on pourrait retourner à la vie normale ?

Tout dépendra de l’adhésion de la population à la campagne de vaccination. La vaccination n’est pas la baguette magique qui nous sortira rapidement de cette situation exceptionnelle. Les mesures barrières devront encore se poursuivre plusieurs mois. Nous devons respecter ces mesures jusqu’à juillet dans les meilleurs des cas ou au plus tard jusqu’à septembre.

Un retour à la vie normale est donc prévu pour début octobre ?

Peut-être, entre octobre et novembre. Si la campagne de vaccination débute le mois de janvier, elle devra prendre fin d’ici avril. Les derniers vaccinés auront près de 4 semaines pour être protégés contre le virus. Donc, d’ici fin avril, près de 80% de la population cible seront immunisés. On peut ne pas atteindre ce chiffre, il nous restera près de 30% des Marocains qui ne seront pas protégés et qui feront circuler le virus jusqu’à ce qu’il perde de sa capacité de propagation. Il faut se donner le temps que ce virus disparaisse. L’épidémie ne commencera à perdre de l’importance que dans 3 à 4 mois. C’est pour cela qu’un retour à la normale n’est envisageable qu’à partir d’octobre.

Mohamed Amine Hafidi

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