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Revue de presse

En marge du «Forum de la Santé» organisé par le PPS à Casablanca : La santé reproductive au Maroc

Albayane | Maroc | 04/04/2007

Les problèmes de la santé dans notre pays sont d’un abord complexe, tant ils font intervenir de multiples aspects : économiques, culturels, socio éthiques, et de planification. Au PPS, fidèles à notre tradition de militantisme constructif, nous avons, au sein du Secteur Santé du Parti, organisé notre réflexion sur le développement en matière de santé dans notre pays, en vue de proposer les meilleures stratégies capables d’élever le niveau de bien être de la population. Ainsi aura lieu un «Forum Santé PPS», le Vendredi 06 avril 2007 à 17h (Casablanca. Hôtel Idou Anfa) où seront présentés et proposés au débat les fruits de cette réflexion.

En marge de cet évènement, nous voulons aborder un secteur particulier de la santé, qui concerne en vérité toute la société, celui de la Santé reproductive.
Qu’est ce que la santé reproductive ? Que cache ce vocable qui semble réservé aux initiés ?
C’est la santé de la femme en rapport avec sa vie de reproduction, essentiellement l’accouchement, mais aussi la contraception, l’avortement, la grossesse, la stérilité, la ménopause.

En réalité c’est un volet de la santé qui doit être largement diffusé et expliqué, tant il concerne le développement global de notre pays. Savons nous que, en 2001, selon l’Indicateur du développement humain (HDI), le Maroc est classé au 112e rang, et ceci principalement en raison du fort taux de mortalité maternelle, qui persiste malgré les divers programmes mis en place par le ministère de la santé !

Le Maroc réserve 1,1% de son PIB (et 5% du budget de l’état) aux dépenses publiques de santé contre 2 à 2,5 % du PIB (et 10 à 15% du budget de l’état) dans des pays à revenu par habitant similaire (Jordanie, Tunisie).
Près de 20 % de la population sont privés d’accès à un point d’eau aménagé, environ 31 % de la population rurale est située à plus de 10 Km de l’établissement de santé le plus proche (source : «stratégie de coopération OMS- Maroc 2004- 2007»).

Avec 228 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes, soit un décès maternel toutes les six heures, la mortalité maternelle continue de constituer un problème de santé publique au Maroc. C’est donc cela, le véritable point noir de la Santé reproductive ! Sans pour autant diminuer l’importance des autres aspects de la santé reproductive, où des progrès indéniables ont pu être enregistrés ! Oui, la mortalité infantile est passée de 100 dans les années 70, à 40 pour mille, et c’est encore bien trop ! Oui, la contraception est mieux comprise et appliquée, l’indice de fécondité s’en est trouvé amélioré de façon importante, passant de 7,6 à 2,5 enfants par femme.

Oui, la connaissance des maladies sexuellement transmissible évolue, (80% des femmes interrogées savent ce qu’est le SIDA). Un autre exemple de politique sectorielle de santé qui a connu un succès unanimement reconnu est celui de la vaccination des enfants : 90% de couverture vaccinale.

Mais cette question socialement et économiquement dramatique de la mortalité maternelle représente à elle seule un défi que l’on ne peut relever sans la mise à contribution de l’ensemble de la société, pour trouver les justes solutions à ce fléau. Comme la lutte contre l’analphabétisme, comme la lutte contre l’habitat insalubre, comme la lutte pour les droits humains, la santé reproductive requiert une volonté politique forte, et la mise en action de leviers simultanés pour un résultat durable et palpable.

Quelques chiffres encore pour fixer les idées :

Seule une femme sur deux accouche dans un milieu surveillé (au moins une infirmière). L’autre moitié va se trouver à domicile, avec l’aide d’une «qabla» auto proclamée ou d’une femme de la famille qui s’improvise accoucheuse ! Or, selon l’OMS toujours, il y a 15% de complications qui surviennent au cours d’un accouchement, souvent imprévisible ! Et c’est là qu’intervient la théorie des trois retards qui aboutissent à la catastrophe irrécupérable : le décès maternel. Le premier retard est celui du diagnostic que quelque chose ne se déroule pas normalement, le deuxième retard est celui du transfert dans un centre de soin adéquat (problème d’ignorance, de décision, de transport, d’accès), et enfin le troisième retard, et il n’est pas des moins importants, est celui de la prise en charge médicale adéquate de ce cas qui est déjà en situation grave de par les deux retards précédents. Là se pose également le problème de la réactivité du système de santé : ressources médicales, accès au bloc opératoire, disponibilité de transfusion sanguine etc.

On comprend alors que la disparité entre le rural et l’urbain soit aussi criante. Mais il faut savoir que le système de soins existant est dans une situation paradoxale : soit des centres CHU sont débordés d’affluence de cas dépassés, et les résultats en termes de chiffres de mortalités restent inacceptables, soit des centres en amont, qui auraient pu être l’étape où tout rentre dans l’ordre grâce à des mesures simples (sage femme, médecin généraliste), ces centres sont sous utilisés car peu fréquentés !

C’est dire la complexité de la situation, et les échecs d’investissements matériels en particulier, parfois énormes, mais sans résultats à la clé.

L’analyse de ces différents facteurs, le constat des réalités très diverses appréciées au cours de caravanes médicales de gynécologues dans plus de 80 douars dans les régions les plus reculées du Maroc, nous ont montré que les facteurs de changement ne peuvent être que multiples et convergents : éducation à la santé, médicalisation indispensable de la grossesse : 4 consultations minimales en cours de grossesse, qui seront l’occasion de baliser le comportement pour l’accouchement, qui doit impérativement se dérouler en milieu surveillé. Et en parallèle, les actions de la société civile, de personnel de liaison entre la population et les services de santé, le déploiement de moyens de communication (téléphones, transports, liaison avec les centres hospitaliers d’accueil, les personnels mobiles parfois dans des régions difficiles etc. pourront faire leurs preuves si la motivation de l’ensemble des concernés (population, agents de santé, sage femmes, médecins) est au rendez vous.

Et pour toutes ces raisons c’est une volonté politique au plus haut niveau, mais également au niveau de la base, qui doit se manifester. Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à prendre les mesures décisives si nous voulons faire avancer ce dossier.

Déjà l’AMO et le RAMED devraient apporter une amélioration par le fait de prendre en charge les frais inhérents à la grossesse et l’accouchement, mais cela est loin de suffire.

Nous rejoignons pleinement les conclusions du dernier rapport du cinquantenaire : «L’implication des populations, l’apport que constituent leurs vécu et l’expérience du terrain, la stimulation des énergies qu’elle induit, n’ont pas leur pareil pour le succès d’une stratégie de développement».

Le Schéma régional de l’offre de soins (SROS), émanation de la base, est un outil de travail incontournable pour organiser la régulation de l’offre actuelle de soins.
Les S.R.O.S sont la vision stratégique qui nous semble la plus démocratique sur le plan politique et la plus séduisante en terme d’économie de santé. Nous sommes intimement persuadés que les propositions de solution à des problèmes spécifiques de santé discutés librement au sein d’un groupement régional composé de professionnels et techniciens de la santé, d’élus et représentants de la population, des autorités locales, assistés d’une «société civile» par le biais d’un Observatoire régional de santé seront de loin les plus judicieuses et les plus efficientes.

De même la création d’un Observatoire national de la santé reproductive permettrait de coordonner les efforts, de répertorier les échecs et d’y apporter un éclairage d’experts, pour évaluation des mesures entreprises et leur ajustement. Cet Observatoire pourrait réfléchir aux aspects éthiques et professionnels de santé reproductive (prévention des cancers, diagnostic ante natal, procréation médicalement assistée, avortement médical etc.)

Parce que des vies sont en jeu, plusieurs vies par jour, le projet de l’amélioration de la Santé Reproductive s’inscrit naturellement dans une vision sociétale future plus juste et plus démocratique.
Et cette amélioration ne saura voir le jour sans la lutte parallèle contre la pauvreté, contre l’exclusion de l’accès aux soins, et contre l’ignorance où sont maintenues les femmes et les jeunes filles.

Le renforcement du maillage médicosocial et civique ONG (planning familial, association de lutte contre le sida, associations de lutte contre le cancer), associations féminines, associations de développement régional, partenariat avec les associations étrangères ne peut que participer à cet effort collectif que nécessite l’amélioration de La Santé Reproductive dans notre pays. En un mot, tout faire pour rendre à la femme son droit à la santé, et en particulier à une maternité sécurisée qui ne transforme pas le bonheur d’enfanter en un drame irrécupérable !

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