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Revue de presse

Quels sont les risques potentiels ? Jeûne du mois de Ramadan et insuffisance rénale

Albayane | Maroc | 23/07/2014

Le jeûne du Ramadan tel qu'il a été prescrit dans l'Islam ne concerne que les personnes en bonne santé. Les malades ne sont pas censés pratiquer le jeûne, car leur état de santé peut se détériorer. Les médecins conseillent à ces malades de ne pas jeûner durant le Ramadan, mais ils sont nombreux à vouloir malgré tout respecter la pratique du jeûne durant ce mois sacré. L’insuffisance rénale figure sur la liste des maladies où le jeûne peut constituer un danger. Qu’elle soit aiguë ou chronique, cette maladie définie comme étant une altération de la fonction des reins risque d’empirer en cas de jeûne.

Pour mieux cerner les réels problèmes de santé ainsi que les différentes complications inhérentes aux affections rénales auxquelles peuvent être confrontés bien des malades qui présentent des maladies rénales et qui tiennent à tout prix à faire le jeûne du mois de ramadan, Al Bayane est allé à la rencontre du professeur Benyounes Ramdani, spécialiste en néphrologie et transplantation rénale, chef du service de néphrologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Al Bayane : Est-ce que la pratique du jeûne de Ramadan peut avoir des conséquences sur l'état de santé des patients atteints de maladies rénales ?

Professeur Benyouness Ramdani : Il convient tout d'abord de rappeler que plus d’un milliard de musulmans jeûnent chaque année pendant le mois de Ramadan.

Ce rite consiste à s'abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil. La durée de ce jeûne varie de 10 à 18 h, elle est fonction du lieu géographique et de la saison à laquelle il se déroule. Le changement brutal du mode de vie et la nécessité de se nourrir la nuit entraîne des modifications du comportement et de vigilance, des habitudes alimentaires et de l'équilibre alimentaire ainsi que des variations biologiques.

Dans notre contexte marocain, ramadan et santé constituent un champ de recherche important.

Malheureusement, très peu d'études ont été réalisées sur le jeûne de Ramadan et ses répercussions sur les maladies rénales. Mais il faut souligner ici que l’insuffisance rénale figure sur la liste des maladies où le jeûne peut constituer un danger pour le malade, car l’insuffisance rénale aiguë ou chronique reste une pathologie qui est synonyme d’altération de la fonction rénale qui s’aggravera en cas de jeûne, ce qui aura pour conséquences l’apparition de plusieurs complications qui peuvent mettre en jeu la vie du malade.

Que pouvez-vous nous dire au sujet des malades qui souffrent de calculs rénaux ou lithiases rénales ?

Un certain nombre d'études ont pu mettre en évidence des changements non négligeables : baisse significative du volume urinaire au cours de la matinée, mais surtout au cours de l'après-midi pendant le mois du ramadan, par rapport à la même période en dehors de ce mois.
Ceci témoigne d'une adaptation, sous forme d'une rétention hydrique au cours de la journée de ramadan. Par ailleurs, le ramadan constitue un facteur favorisant la survenue de coliques néphrétiques chez les patients porteurs de lithiases rénales.

Par conséquent et compte tenu de la restriction hydrique évidente au cours de la journée pendant le ramadan et de la baisse importante de la consommation d'eau par les jeûneurs, il est recommandé aux personnes ayant des lithiases rénales ou sujettes au développement de calculs rénaux de s'abstenir de jeûner.

Chez les sujets ayant des antécédents de lithiases rénales éliminées et qui tiennent malgré tout à jeûner, il est conseillé de boire abondamment au cours de la nuit. Cette recommandation devient plus évidente lorsque le ramadan coïncide avec une saison chaude comme c'est le cas en ce mois de juillet où quand le sujet exerce une activité intense, pouvant accélérer la perte hydrique.

Qu’en est-il des patients atteints de néphropathies ?

Quel que soit le type de la néphropathie, glomérulaire, interstitielle, ou vasculaire, il est conseillé de ne pas jeûner lors de la phase aiguë de la maladie, pour risque d'aggravation ou d'installation d'insuffisance rénale. Par contre, en phase de rémission ou d'entretien de la rémission, le jeûne est autorisé sous surveillance médicale mais également avec prise des médicaments lorsqu'il s'agit de corticoïdes et en raison de leur biodisponibilité, le matin juste avant le début du jeûne (Shor) et non pas lors de la rupture du jeûne.

Et les malades qui sont sous dialyse ?

Chez le patient au stade avancé d'insuffisance rénale ou sous dialyse, il est recommandé de s'abstenir de jeûner, surtout si le patient est âgé, anémique, hypertendu, ou avec un risque cardio-vasculaire élevé. Certaines étiologies de l'insuffisance rénale imposent aussi au malade de ne pas jeûner, par exemple le diabète de type 1 ou le diabète de type 2 insulino-nécessitant.

Les patients polymédiqués qui prennent plusieurs médicaments ou avec une nécessité d'une prise fractionnée dans la journée doivent également s'abstenir de jeûner (exemple les patients insuffisants rénaux chroniques hypertendus nécessitant plusieurs familles de médicaments anti-hypertenseurs). De toute façon, la décision de jeûner ou non sera discutée au cas par cas et il appartient au médecin traitant de faire preuve de vigilance. Un avis néphrologique reste essentiel avant d'entreprendre une telle décision.

Les malades qui ont bénéficié d'une greffe rénale peuvent-ils jeûner ?

Chez les transplantés rénaux, l'autorisation du jeûne est fonction du type de l'immunosuppression et du nombre de prises journalières.

Chez les patients sous immunosuppresseurs à demi-vie longue tels l'azathioprine et les corticoïdes, qui peuvent être pris le soir au milieu du repas pour l'azathioprine et tôt le matin avant le début du jeûne (Shor) pour les corticoïdes, le jeûne peut être autorisé.

Cependant, un contrôle régulier de la fonction rénale les premiers jours est nécessaire surtout pour les patients dont les greffes datent entre 1 an et 2 ans. Par contre, il est recommandé aux patients sous ciclosporine, tacrolimus, mycophénolate moefetil ou rapamycine, de s'abstenir de jeûner, vu la nécessité de fractionnement des doses de ces médicaments, qui doivent être administrés à intervalles réguliers de 12 heures pour une meilleure biodisponibilité (4,5). L'avis du néphrologue reste cependant nécessaire pour discuter au cas par cas une autorisation du jeûne. En conclusion, je dirai qu'il n'existe malheureusement pas de règle générale concernant le jeûne du mois sacré de Ramadan chez les néphropathies, cependant, l'autorisation du jeûne doit être formulée par le néphrologue ou le médecin traitant en fonction de l'état clinique du patient, de la tolérance et des médicaments et leurs éventuelles adaptations. Il faut savoir que certaines maladies rénales n'empêchent pas dans l'absolu de pratiquer le jeûne du mois sacré de ramadan. La prise d'un médicament n'empêche pas de jeûner.

Il y a donc lieu de ne pas généraliser de procéder au cas par cas. Tout doit reposer sur la décision du médecin traitant et des conseils qu'il donnera à son patient, sachant pertinemment que le praticien cherchera toujours à faciliter à son malade la pratique du jeûne tout en procédant a un suivi rapproché pour éviter tout risque éventuel.

Écrit par Ouardirhi Abdelaziz

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