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Revue de presse

Personnel paramédical : la profession d'infirmier toujours dans l'ornière

Le matin | Maroc | 10/05/2014

Le secteur de la santé souffre de nombreux maux. Parmi les principaux points qu’il faut améliorer figurent les services des urgences défaillants dans les hôpitaux, la difficulté d’accès des citoyens aux soins, l’insuffisance des infrastructures et le manque en ressources humaines au niveau des médecins, mais aussi des infirmiers. En effet, ces derniers, qui célèbrent aujourd’hui leur Journée internationale, souffrent d’un manque chronique d’effectifs.

Selon les derniers chiffres officiels, le Maroc compterait 1 infirmier pour 1.000 citoyens. «Il faut trouver une solution à ce problème. Actuellement, il n’y a qu’un infirmier pour une vingtaine de malades. Ce n’est pas normal. De cette façon, nous n’arrivons pas à bien nous occuper des patients. Il ne faut pas oublier aussi que les infirmiers tombent souvent eux-mêmes malades, puisqu’ils enchaînent les heures de travail et sont parfois en dépression», fustige Rahma, infirmière à l’hôpital Moulay Youssef à Casablanca. À cause de la surcharge de travail, de la fatigue, de la frustration, du stress et malgré les efforts de motivation des infirmiers, l’impact de ces mauvaises conditions de travail se ressent rapidement, le patient ne peut que percevoir ce qui se passe au sein de l’hôpital et en souffre aussi quand il vient se faire soigner. Il est obligé d’attendre son tour pour être pris en charge, que ce soit pour un prélèvement, une injection, une perfusion, un changement de pansement ou une radio.

«Il faut savoir que le travail qui devrait être effectué par 20 infirmiers est aujourd'hui assuré par quatre seulement. Les infirmiers fournissent un effort colossal, mais ils sont débordés. Des accidents surviennent facilement. Des agressions sont vécues chaque jour. Je tiens aussi à souligner que les infirmiers ont besoin d’aides soignants. Une catégorie qui n’est pas réglementée et qui est jugée très utile dans la chaîne de prise en charge des patients», souligne Mohamed El Habib Bellakha, IDE (infirmier diplômé d'État) polyvalent, surveillant général au CHU Mohammed VI de Marrakech et président de l’Association des infirmiers du CHU (AICHU).

D’après Hakima Himmich, membre de la commission des affaires sociales du Conseil économique, social et environnemental, les causes de cette pénurie ne dépendent pas que du ministère de la Santé. «Les principales causes sont l'insuffisance de formation de médecins et d’infirmiers au regard des besoins du pays, la fermeture d’un grand nombre d’écoles de formation d’infirmiers, à la fin des années 80, comme conséquences des mesures imposées par le Programme d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI).

Ces écoles n’ont pu être rouvertes qu’au début des années 2000 ; le programme de départ volontaire des fonctionnaires, mis en œuvre par le gouvernement entre 2005 et 2006, à l’occasion duquel un grand nombre de médecins, d’infirmiers et d’enseignants des Facultés de médecine ont quitté la fonction publique ; l’émigration, notamment vers l’Europe, de médecins et d’infirmiers. Cette émigration ne pourra que s’amplifier en raison des déficits en personnel soignant enregistrés dans un certain nombre de pays particulièrement attractifs», explique-t-elle.

De son côté Hajji El Mahdi, IDE polyvalent, infirmier-chef du centre de santé Tamesna, trouve que la situation des infirmiers au Maroc est catastrophique à tous les niveaux. «Le plus grave problème des infirmiers reste celui du manque d’effectif. Et qui dit manque, dit bien sûr en contrepartie “surcharge de travail”. De plus, nous travaillons dans des conditions déplorables à cause de l’état actuel des hôpitaux et des centres de santé. S'ajoute à cela la situation sociale et économique des infirmiers, en raison de la non-reconnaissance légale et administrative et du déficit d'image de l'infirmier auprès de la population malheureusement», déplore-t-il.
Pour améliorer cette situation, le ministère de la Santé ne cesse d’augmenter le nombre de postes budgétaires.

Le département a annoncé en octobre dernier avoir recruté quelque 1.430 infirmiers. «Le déficit en termes de médecins et de personnel paramédical n’est pas spécifique de notre pays, le monde entier fait face à une pénurie chronique de personnel de santé. Mais il faut avouer que le Maroc fait partie des 57 pays en situation de déficit important en personnel de santé.

Ce déficit est estimé à 9.000 infirmiers», souligne Abdelghani Dghimer, chef de la division de communication au ministère de la Santé. «Pour lutter contre le manque de ressources humaines, le ministère essaye, dans le cadre de sa stratégie, de développer sa capacité de formation, de motiver et d'impliquer les personnels de la santé, de régionaliser la gestion des ressources humaines…», ajoute-t-il.

Projet de loi

Par ailleurs, le ministère de la Santé a déposé un projet de loi qui régit l’exercice des professions infirmières, en octobre dernier au secrétariat général du gouvernement. Ce projet de loi consacre les professions infirmières qui n’étaient jusqu'à présent pas réglementées et regroupe en un texte unique les règles d’accès et d’exercice de ces professions. «La profession infirmière au Maroc disposera finalement d’un arsenal juridique qui régit le métier après une longue période de militantisme à l’échelle nationale».

Le projet de loi introduit la notion de soins infirmiers en précisant que «la fonction d’infirmier recouvre non seulement les soins effectués sur prescription médicale, mais également des soins de nursing que le professionnel accomplit de sa propre initiative». C’est une reconnaissance restaurée des actes infirmiers qui souvent passaient inaperçus.

Ce projet de loi concerne l’exercice de six professions infirmières : infirmiers polyvalents, en anesthésie et réanimation, en psychiatrie, en gériatrie, en soins d’urgence et soins intensifs et en pédicure-podologie. L’exercice de l’une de ces professions est subordonné à l’obtention d’une autorisation délivrée après examen du dossier de la demande», affirme Mohamed El Habib Bellakha. Et de poursuivre : «Les nouveautés introduites par le système LMD (licence, master, doctorat) ont fait évoluer la profession infirmière sur le plan académique et scientifique et ont permis sa reconnaissance dans le système de santé et dans la planification stratégique du ministère de la Santé et la réussite des programmes sanitaires. Cela annonce un avenir marqué par la reconnaissance et l’implication du personnel infirmier dans les plans stratégiques du ministère.

En tant qu’association, on souhaite que l’évolution de la profession sur le plan scientifique et une bonne réglementation aient des répercussions sur la qualité des prestations fournies aux citoyens marocains à l’échelle nationale».
Questions à : Mohamed El Habib Bellakha, IDE polyvalent, surveillant général au CHU Mohammed VI de Marrakech et président de l’AICHU

«Il existe seulement 1 infirmier pour 1.109 habitants»

Comment pouvez-vous décrire la situation des infirmiers au CHU Mohammed VI de Marrakech ?

Le CHU Mohammed VI accorde de plus en plus d’attention à notre catégorie, du fait de l’ouverture sur notre association et la gestion des différents problèmes, même si, à l’instar de toutes les formations sanitaires, nous souffrons d’une pénurie aiguë en personnel de santé. Il existe seulement 1 infirmier pour 1.109 habitants, soit 9 infirmiers pour 10.000 habitants. Avec de tels chiffres, la région, et même tout le pays, est loin de répondre aux standards de l’OMS. Les besoins s’élèvent à 9.000 et bien sûr les répercussions sont importantes sur la charge de travail et les conditions de travail en général.
Il est également important de noter que les nouveaux infirmiers (recrutés) du CHU s’inquiètent beaucoup pour leur avenir du fait qu’ils sont affiliés à un régime de retraite (RCAR) différent de celui de leurs collègues et qui est très désavantageux par rapport au CMR, ce qui ne respecte pas le principe d’équité et d'égalité des droits et des devoirs dans la même institution. Il serait injuste que des gens qui effectuent le même travail, pendant la même durée, reçoivent à la fin une retraite qui diffère de 30 à 40%.

Que pensez-vous de la situation des infirmiers au Maroc, en général ?

Le manque en personnel infirmier est effroyable. Le Maroc ne dispose que de 26.000 infirmiers, toutes spécialités confondues, dont 13% à 15% travaillent à des tâches purement administratives. Ce manque flagrant d'infirmiers au Maroc ne suit pas l’ouverture de plusieurs centres dans le milieu urbain et dans le milieu rural. Parfois, nous sommes obligés de fermer un service par manque de personnel, hélas, même si ce service est totalement équipé.

Si le besoin existe et la pénurie est bien installée, les infirmiers ne sont pas toujours recrutés, par manque de postes budgétaires. Un grand nombre part s’exiler dans des pays qui accordent une grande importance à l’infirmier (Canada, États-Unis, France). Nous n’arrivons pas à comprendre le paradoxe qui caractérise le département de la Santé. D'un côté, il y a une pénurie d’infirmiers (ères) et, de l’autre, on ne recrute pas les infirmiers qui sont formés au niveau des instituts publics pour remédier aux sous-effectifs, une main-d’œuvre précieuse qui coûte cher au ministère de la Santé en termes de formation et dont les lauréats sont prêts à travailler là ou ils seraient affectés.

Forum des infirmiers

Le Comité national de coordination des infirmiers a organisé la sixième édition du Forum des infirmiers, du 9 au 11 mai à Tanger, sur le thème «les infirmiers et infirmières, une force pour le changement, une ressource vitale pour la santé». Les intervenants ont discuté de plusieurs thématiques, à savoir l'enseignement supérieur et universitaire des infirmiers (ères) et techniciens de santé ; le droit à la santé, la réglementation, l'éthique et la déontologie de la profession infirmière et de sage-femme ; la pénurie en ressources humaines et son impact sur la qualité des soins, la sécurité des malades et sur les conditions de travail des infirmiers et des sages-femmes ; l’échange d’expérience et d’expertise entre les acteurs syndicaux de santé dans la défense des droits socio-économiques des infirmières et infirmiers.

Hajjar El Haiti

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