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Revue de presse

Quelles solutions pour y faire face ? Pénurie en personnel de santé

Albayane | Maroc | 03/04/2014

Le problème de la pénurie des personnels de santé au Maroc est une réalité qui doit inciter les responsables et les décideurs politiques à chercher toutes les voies possibles pour remédier à ce déficit, surtout en infirmières, qui va aller en s’accentuant au cours des prochaines années et qui bien entendu aura des répercussions négatives sur notre système de santé. Qu’avons-nous préparé pour faire face à cette pénurie ? Quelles solutions envisager ?

Le problème du déficit en personnel de santé (médecin-infirmier) n’est pas nouveau. C’est une vieille histoire qui remonte à loin dans le temps. En effet, il faut souligner que le Maroc connaît depuis plusieurs années et plus exactement depuis la fin des années 80, une pénurie de personnel infirmier qui n’a pas cessé depuis de s’aggraver et qui a pris des proportions très inquiétantes lors du départ volontaire à la retraite de plus de 1.000 infirmiers. Une décision irresponsable qui à eu l’effet d’une hémorragie qui saigne toujours.

Le problème auquel il faut prêter très attention et qui doit être la priorité des priorités, c’est celui des ressources humaines dont le déficit va s’accroitre dans les prochaines années. Les décideurs et responsables sont donc interpellés sur les conséquences à court et moyen termes qui pourront découler de cette grave pénurie. Si rien de concret n’est entrepris aujourd’hui pour juguler le manque d’infirmiers, la population sera exposée demain à de véritables problèmes de santé. Mais la pénurie en infirmiers dont pâtit notre pays aujourd’hui n’est pas une mince affaire qui va se régler rapidement comme par magie. Il s’agit d’une problématique importante que tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Santé n’ont pas réussi à contenir. Depuis 1986, le Maroc a commencé à enregistrer le manque de personnel infirmier. A cette époque, le Maroc traversait une période difficile. Les bailleurs de fonds avec leur plan d’ajustement structurel ont exigé du Maroc qu’il réalise des économies qui ont été faites au détriment des écoles de formation des infirmiers entre autres. Les écoles ayant fermé, le Maroc ne formait plus d’infirmiers, alors que les départs à la retraite se poursuivaient. Il y a aussi celles et ceux qui préfèrent quitter prématurément cette profession qui est éreintante et peu motivante. Si on ajoute à cela le fameux DVD qui a eu l’effet d’une véritable hémorragie dans une profession déjà anémique, on peut aisément imaginer l’état dans lequel s’est retrouvé du jour au lendemain notre système de santé : un corps exsangue. L’année 2010 a connu de grands départs à la retraite d’infirmières et infirmiers. Le pic a été atteint en 2013 et va se poursuivre durant les années à venir.

Il faut savoir que l’OMS situe le Maroc parmi les 57 pays du monde qui, aujourd’hui, souffrent d’une pénurie aigue en personnel surtout les infirmiers.

Cette pénurie est aujourd’hui ressentie ici et là et elle met à mal les efforts déployés par le département de la Santé en vue de satisfaire la demande croissante en soins de santé.

Un déficit croissant

Quand nous parlons de pénurie de professionnels de santé, nous voulons en réalité parler de plusieurs pénuries, car aux carences de médecins spécialistes qui ne cessent de défrayer la chronique en faisant la une des journaux, viennent s’ajouter une pénurie d’infirmières polyvalentes, de kinésithérapeute, de techniciens, d’infirmiers anesthésistes, de radiologie, de laboratoire... Cette pénurie d’infirmiers (ères) se fait sentir au niveau de tous les services, mais elle est plus ressentie et plus exacerbée dans les unités des soins intensifs (réanimations), bloc opératoire, radiologie, traumatologie, oncologie, maternité, et bien entendu au niveau des zones enclavées, là ou il y a un désert médical, Il ne faut pas se voiler la face et dire que la pénurie d’infirmiers dans notre pays n’est pas si dramatique que ça, ou qu’elle n’est qu’une simple vision de l’esprit. Il y a donc lieu de s’alarmer de l’évolution de la situation au moment où aucune stratégie gouvernementale cohérente n’est entreprise pour pallier ce manque de personnel. Il est vrai que le ministère de la Santé tente tant bien que mal de faire face à cette situation puisque des paramédicaux ont été recrutés en nombre important grâce aux postes budgétaires que le ministre de la Santé en personne a réussi à obtenir des finances, mais cela reste insuffisant en regard des réels besoins auquel le ministère de la Santé doit faire face à l’échelon national, sans oublier qu’entre temps plusieurs centaines d’infirmiers (ères) partent à la retraite chaque année ?

On a l’impression que nous faisons du surplace et qu’avec les quelques postes budgétaires accordés au ministère de la Santé chaque année, on fait juste du colmatage.

Une situation qui interpelle

Soulever aujourd’hui l’épineux problème de la pénurie des ressources humaines dont souffre le secteur de la santé et plus particulièrement les infirmiers (ères) découle d’un réel souci amplement justifié, car après tout, il y va de la santé de nos concitoyens et en tant que tel on ne saurait assister en spectateur passif face à une telle situation.

Sans chercher à acculer quiconque, puisque ce qui est fait est fait, nous devons reconnaitre que le problème de la pénurie d’infirmiers (ères) ne date pas d’aujourd’hui. Cette pénurie était programmée par les responsables et les décideurs qui avaient en charge la santé des citoyens dans les années 80. Ceux qui avaient pris la décision de fermer les écoles de formation des infirmiers endossent particulièrement une grande part de cette responsabilité.

C’est donc une situation héritée. Mais cela ne doit pas pour autant justifier la situation actuelle. Une situation caractérisée par des sous-effectifs en infirmiers (ères) polyvalents (es) et techniciens de santé. Nous avons besoin à l’heure actuelle de près de 10.000 infirmiers, chose qui a été à maintes reprises reconnue par le ministre de la santé qui est très sensible a cette réalité.

Avec l’ouverture des nouvelles facultés de médecine dont celles de Marrakech, Fès, Oujda et bientôt celles de Tanger et Agadir, qui signifie l’existence de nouveaux CHU, de personnels infirmiers en nombre suffisant pour permettre à ces structures de 3e niveau de fonctionner convenablement. Puisqu’en principe on y pratique une médecine de haut niveau dans des services de l’excellence, les besoins en infirmiers devront être à la hauteur des ambitions, des missions et objectifs de ces établissements hospitaliers. Mais face à la réalité et au manque flagrant des ressources humaines qualifiées, il y a lieu de se poser des questions : est-ce que les choix qui sont opérés aujourd’hui en termes de priorités relèvent de l’urgence ? Doit-on construire des structures, les équiper, au risque d’être contraint de les fermer par manque d’effectifs (une situation qui existe déjà) ou doit-on privilégier l’ouverture de nouvelles écoles de formation et augmenter les effectifs d’étudiants en fonction des réels besoins de chaque région, en prenant en compte les départs à la retraite des infirmières et infirmiers ?

A l’évidence, on est devant une situation qui devient de plus en plus sérieuse, qui inquiète et qui doit inciter à la vigilance, surtout que nous assisterons à une grande vague de départs à la retraite et il n’est pas exagéré de prédire un reflux qui videra de près d’un tiers les effectifs actuels de personnels infirmiers. Actuellement, et selon les estimations, il y a près de 26.400 infirmiers toutes catégories confondues au Maroc. Si le 1/3 de ces infirmiers part à la retraite, on peut aisément deviner les drames qui y découleront. Les 21 ou 23 instituts de formation aux carrières de santé que compte notre pays arrivent à former 1500 lauréats chaque année, mais c’est insuffisant pour pallier les déficits.

Il faut aussi tenir compte du grand nombre d’infirmiers qui préfèrent s’exiler dans des pays qui accordent à l’infirmier une grande importance (Canada, Etats-Unis, France, Italie… pour ne citer que ces pays).

Des solutions existent

Dans ces conditions, on ne comprend pas le paradoxe qui caractérise le département de la Santé : d’un côté il y a une pénurie d’infirmiers (ères) et de l’autre côté on ne recrute pas les infirmiers qui sont formés au niveau des instituts privés pour pallier les sous-effectifs avec une main d’œuvre précieuse qui ne coûte rien au ministère en termes de formation et dont les lauréats sont prêts à travailler là où le besoin est durement ressenti et fortement exprimé par les populations. C’est à n’y rien comprendre.

Pourtant, c’est là une solution aux problèmes des sous-effectifs. Ces auxiliaires et ces infirmières polyvalentes formées au niveau des instituts privés disposent en règle générale d’une formation en soins infirmiers qui respecte le contenu du programme officiel du ministère de la Santé. Ils effectuent des stages au niveau des hôpitaux du ministère de la Santé.

En outre, il faut cesser toute polémique autour des réticences de certains syndicats qui exagèrent en avançant des arguments à dormir debout pour disqualifier ces jeunes filles et ces jeunes hommes qui ont des droits conformément à la nouvelle constitution, dont celui de l’emploi. En toute honnêteté il n’y a aucune crainte à se faire, aucune inquiétude car les lauréats des IFCS ont leur place. Les auxiliaires et infirmières des instituts privés devraient pouvoir travailler à leur côtés et être de précieux aides, il faut privilégier la complémentarité entre ces deux catégories, le plus grand gagnant sera le malade. On peut comprendre et admettre que ces jeunes lauréats des écoles privées puissent recevoir - compte tenu de la pénurie de personnel qualifié, une qualification complémentaire avant leur intégration.

Les centre hospitaliers ont là une main-d’œuvre prête à l’emploi et il n’est pas pénalisant de planifier des cycles de formation continue dont pourront bénéficier ces auxiliaires et infirmières du secteur privé qui graduellement vont pouvoir acquérir une large qualification, la question reste posée. Par ailleurs, le ministère de la Santé peut aussi envisager de former dès à présent des aide-soignant avec un cursus (théorie et pratique) ramené à deux ans pour les jeunes qui ont le niveau du bac, qui une fois bien formés seront affectés là ou le besoin est urgent

Dans le cadre de la régionalisation avancée, il n’est pas exagéré de penser que les régions pourront, avec l’aide du ministère de la Santé avoir leur propres écoles de formation d’infirmières et en assurer le recrutement, les salaires, l’évolution des carrières et donc une autonomie administrative comparable à celle qui existe au sein des entreprises privées.

Autre solution qui mérite amplement une réflexion aussi, c’est que la pénurie que l’on connaît à l’heure actuelle est probablement le résultat de l’institution d’un quota limitant le nombre annuel d’entrées dans les instituts de formation. Si on fait un calcul rapide on peut aisément comprendre que les estimations des besoins réels à l’échelon national n’ont jamais été respectés ou pris en considération ou même constitué une priorité des décideurs, ce qui fatalement à fini par conduire comme on le constate aujourd’hui à cette situation de pénurie.

C’est pourquoi, on ne peut qu’espérer voir les quotas d'entrée en première année d'études d'infirmier révisés à la hausse si l’on veut remédier un tant soi peu a cette pénurie, une solution qui mérite aussi un intérêt. Pour finir je voudrai dire aussi que la profession infirmière au Maroc reste à ce jour mal connue et insuffisamment reconnue, l’image que l’on a des infirmiers (ères) est encore loin de la réalité, cette profession à besoin d’être revalorisée dans tous les sens du terme.

Écrit par Ouardirhi abdelaziz

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