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Revue de presse

Humanisation et modernisation des pratiques professionnelles : santé mentale au Maroc

Albayane | Maroc | 26/02/2014

La santé mentale, voilà un sujet qui apparaît et disparaît au gré du temps, des préoccupations et priorités des différents locataires du département de la Santé. Tous les ministres de la Santé qui se sont succédé depuis plus de deux décennies ont chacun à sa façon manifesté un intérêt certains pour la santé psychique et mentale.

Il est vrai que des efforts sont consentis, mais très peu de réalisations ont pu être concrétisées pour remédier aux nombreuses défaillances et dysfonctionnements que connaît ce secteur au Maroc. Zoom sur la santé mentale entre acquis et perspectives.

La santé mentale a, depuis plusieurs années, posé de nombreux problèmes aux décideurs et responsables du département de la Santé. Il faut dire que les pathologies relevant de la psychiatrie sont très fréquentes au Maroc. En effet tous les chiffres concernant les pathologies mentales nous apprennent qu’un Marocain sur deux présente au moins un signe relevant d’une mauvaise santé mentale. Cela va du simple tic nerveux aux troubles anxieux ou la dépression.

Dire que les maladies psychiatriques et mentales sont nombreuses n’est pas un secret, nous sommes tous conscients que c’est là une réalité, bien plus les Marocains savent que c’est au niveau de la prise en charge que les choses se compliquent. Soyons honnête et disons les choses comme elles se présentent et reconnaissons que la prise en charge de la maladie mentale au Maroc reste en dessous des espérances et ne répond pas totalement aux exigences des malades.

C’est un constat que tout un chacun peut aisément faire, mais il faut dire que tout n’est pas à mettre sur le dos du ministère de la Santé, car cette situation est en partie due à un manque en médecins spécialistes (psychiatres). Ils ne sont pas nombreux ceux qui s’orientent vers cette spécialité. Même chose en ce qui concerne les infirmiers spécialistes en psychiatrie, mais il y a aussi l’insuffisance, voire le manque de structures adaptées pour réaliser dans de bonnes et saines conditions la prise en charge des patients et, à tout cela, il faut ajouter le peu de ressources financières. Quoi qu’il en soi, cela n’a pas empêché le ministre de la Santé, le professeur EL Housseine Louardi de placer et d’élever la santé mentale au rang de ses priorités. C’est même la deuxième priorité après les urgences.

Etat des lieux

La santé mentale au Maroc constitue un véritable problème de santé publique, comme l’a démontré l’enquête nationale de prévalence en population générale âgée de 15 ans et plus (ENPTM, 2003-2006) : 48,9% de la population enquêtée âgée entre 15 ans et plus a connu au moins un trouble mineur psychique au cours de sa vie (insomnie, angoisse, tic nerveux, dépression et autres). La prévalence est de 26,5% pour les troubles dépressifs (5.533.000 Marocains)

Ce trouble est plus fréquent chez les femmes (34,3%) que chez les hommes (20,4%). Il est également plus fréquent en milieu urbain (31,2%) qu’en milieu rural (21,8%). Plus de 200.000 marocains de 15 ans et plus, souffrent d’une pathologie schizophrénique, soit % de la population marocaine. La dépendance à l’alcool est de 2% et la dépendance aux substances est de 3%, soit 2% de la population générale.

Intervenant lors d’une rencontre avec la presse nationale à Marrakech, à l’hôpital psychiatrique Ibn Nafiss, le jeudi 20 février 2014, le docteur Hicham El Berri, chef de division des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, a tenu à préciser aux journalistes présents que ces résultats montrent de manière très claire que les pathologies psychiatriques sont fréquentes, qu’elles touchent une large partie de la population.

Une situation qui est inquiétante surtout quant on sait que l’offre de soins concernant la santé psychique et mentale est en deçà des besoins réels de notre population.

Retard pénalisant

Pour le docteur Hicham El Berri, plusieurs facteurs interviennent dans la situation actuelle de la prise en charge des maladies psychiatriques et mentales. En premier lieu, les consultations spécialisées de santé mentale au niveau des établissements de soins de santé de base (ESSB) ne sont réalisées qu’au sein de 83 établissements, soit 0,25% de l’ensemble des ESSB, alors que la moyenne internationale est de 0,61%. Il y a 30 établissements de santé mentale qui totalisent une capacité litière de 2043 lits. Une réalité qui se traduit sur le terrain par une capacité litière insuffisante pour une population estimée à plus de 30 millions d’habitants, soit seulement 6, 3 lits pour chaque 100.000 habitants, au moment ou la moyenne mondiale est de 8,4 lits pour 100.000 Habitants.

Il y a des régions qui ne disposent pas de structures de prise en charge de la maladie mentale, c’est le cas de la région de Oued Eddahab, Lagouira et la région de Goulmim Smara.

Autre indicateur clé concernant les pathologies relevant de la psychiatrie et qui sont très parlant : il y a au Maroc 273 médecins spécialistes en psychiatrie et maladies mentales, soit 0,85 médecins pour 100.000 habitants, contre 1,25 à l’échelon mondial.

Concernant les infirmiers spécialisés en psychiatrie, ils sont au nombre de 783, soit 2,43 infirmiers pour 100.000 habitants, contre 5,80 au niveau international.

Un plan ambitieux pour remédier à la situation

Le professeur Louardi n’a jamais caché sa préoccupation à l’égard de la situation dans laquelle se trouve la santé mentale, bien plus, il a été franc et honnête et surtout courageux pour dire haut ce que beaucoup pensaient bas, puisque c’est un domaine ou tout ou presque est à refaire.

Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, le ministère de la Santé était pleinement conscient de la gravité de la situation. Il ne s’agissait pas de faire dans la précipitation, de régler tout en un laps de temps record. Le ministère savait ce qu’il fallait faire et c’est ce qui explique la mise sur pieds du plan stratégique 2012-2016, dont les objectifs principaux sont entre autres : la mise à niveau de l’existant, la création de nouvelles structures de soins, la prise en charge et la mise à disposition des ressources humaines formées et en nombre suffisant. Ce plan prévoit également le renforcement de la coordination à tous les niveaux d’intervention, la collaboration intersectorielle et un partenariat plus fructueux avec la société civile.

Lors de son intervention le Docteur Hicham El Berri a tenu à mettre les choses au clair : «Nous agissons en prenant en compte tous les éléments susceptibles de contribuer efficacement à la réussite des objectifs que s’est assigné le plan stratégique 2012-2016 relatif à la santé mentale. Nous allons procéder à l’augmentation de l’intégration des soins de santé mentale dans les soins de santé de base. Nous visons l’amélioration de l’accès aux soins par l’orientation vers une psychiatrie communautaire et de proximité. Nous mettrons 01 médecin spécialiste de santé mentale pour 100.000 habitants, soit au total 340 médecins au lieu de 273 actuellement. Pour combler le déficit en ressources humaines (médecins, infirmiers en psychiatrie), le ministère de la Santé ne fait pas dans la demi-mesure, il entend former 30 psychiatres et 185 infirmiers chaque année, mettre à disponibilité 1 lit pour 10.000 habitants, soit 3400 lits au lieu de 2043 actuellement, 260 établissements de soins de santé de base effectueront des consultations de santé mentale, au lieu 83 actuellement, et 1 hôpital de pathologies psychiatriques et mentales au niveau de chaque région du Maroc.

Toujours dans le cadre des améliorations de la santé mentale, il y a lieu de noter que 35 millions de dirhams ont été accordés à la santé mentale durant l’année 2012, au moment où 52 millions de dirhams ont été alloués aux médicaments pour l’année 2013 en plus du ministère qui assure gratuitement les médicaments à 150.000 patients par an.

Il faut aussi rappeler que le ministère de la Santé a procédé à l’élargissement du programme de lutte contre l’usage de drogues et ce afin d’atteindre 8.000 bénéficiaires à l’horizon 2016, dont 2.000 bénéficiaires du traitement substitutif par la méthadone.
Concernant la mise à niveau des centres de prise en charge des pathologies psychiatriques et mentales, les services de 4 centres seront élargis à l’horizon 2016. Il s’agit en l’occurrence de ceux de Tanger, Larache, Ksar El Kebir et Chefchaoun.

Le financement : le nerf de la guerre

Pour réussir pleinement les objectifs qu’il s’est assigné en ce qui concerne la santé mentale, le ministère de la Santé a tout mis en œuvre pour le financement des différentes rubriques du plan 2012-2016 : achat des médicament (260.000.000 de DH) est prévue, construction et rénovation de certains hôpitaux psychiatriques (290.000.000 DH), centres pédopsychiatriques (9.000.000 DH), construction de centres d’addictologie (53.000.000 DH), convention de partenariat avec le centre de psychiatrie et santé mentale de Casablanca (103.000.000 DH), coopération avec le Fonds monétaire international (33.000.000 DH). Au total, ce sont 749.9000.000 DH qui sont aujourd’hui destinés au plan stratégique 2012-2016 de santé mentale, et ce afin de permettre l’atteinte de tous les objectifs à l’horizon 2016

Enfin, sur le plan législatif, le docteur Hicham El Berri, chef de division des maladies non transmissibles au ministère de la Santé a tenu à rappeler aux journalistes présents au centre psychothérapeutique de jour Ennassim de l’hôpital Ibn Nafiss à Marrakech que

le ministère de la Santé a procédé à l’examen et à la modification du dahir de 1959 relatif à la prévention et au traitement des maladies mentales pour assurer sa mise à jour, conformément aux conventions internationales dans le domaine des droits de l’Homme des personnes atteintes de maladies mentales et que le nouveau texte de loi est pratiquement prêt.

Nous reviendrons plus en détails sur la visite effectuée au niveau de la clinique El Yassamine et le centre psychothérapeutique du jour de l’hôpital Ibn Nafiss, qui sont deux structures exemplaires a tous les points de vue et qui permettent de penser qu’avec de la volonté, une implication de tous les professionnels de santé, on peut réussir à mettre à la disposition de nos citoyens qui présentent des pathologies psychiatriques et mentales, des services ou l’humanisation des soins est une réalité vécue au quotidien, des espaces de vie ou le malade est pris en charge par des équipes qui ont à cœur la santé des citoyens.

Écrit par Ouardirhi Abdelaziz

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