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Revue de presse

La véritable richesse du système de santé : ressources Humaines sanitaires

Albayane | Maroc | 09/07/2013

Le niveau de santé d'une population est intimement lié aux moyens qui sont consacrés pour assurer les meilleurs soins possibles à cette même population. C'est un choix politique, que de nombreux pays ont fait, en consacrant un part importante de leurs richesses à la santé et au bien être des habitants, ce qui est synonyme d'un haut degré de civilisation. Mais quels que soient les moyens financiers, ou la haute technologie, dont on peut disposer pour effectuer des soins, ces derniers ne seront jamais efficaces, performants, de qualité, si on ne dispose pas de ressources humaines en nombre suffisants.

Des professionnels de santé, médecins, infirmiers, techniciens, sage-femmes qui, directement ou indirectement, contribuent à promouvoir, protéger et améliorer la santé de la population, et partant, contribuer a ce que le système de santé soit efficace.

Au Maroc l'un des principaux défis que doit relever notre système de santé est justement celui de la pénurie des ressources humaines.

Des chiffres à connaître

A l'instar de plusieurs pays, le Maroc est confronté depuis plusieurs années à la problématique de la pénurie des ressources humaines et plus particulièrement celles et ceux qui exercent dans le secteur de la santé. Il s'agit d'une problématique importante qui met à mal les efforts déployés par le département de la santé en vue de satisfaire la demande croissante en soins de santé. La pénurie en ressources humaines dans le domaine de la santé concerne toutes les catégories de personnels de santé. Toutefois, cette pénurie apparaît aigüe pour les personnels infirmiers et les médecins.

En effet tous les chiffres et indicateurs relatifs aux personnels soignants montrent que notre pays enregistre un déficit en personnel infirmier estimé à plus de 10.000 soignants, tous grades et profils confondus.

En 2011, le nombre total de professionnels de santé exerçant au sein du des différentes structures dépendantes du ministère de la santé était de 47494 fonctionnaires dont 8869 médecins, 26497 infirmiers et 10757 agents administratifs.

Pour faire face à la demande de santé de sa population, le Maroc dispose en tout et pour tout de 18508 médecins, dont 43 % installés dans le privé.

Comparativement à la Tunisie et à la Jordanie, le Maroc dispose d'un médecin pour 1630 / habitants, pour 1 médecin / 830 habitants en Tunisie et 1 médecin / 392 habitants en Jordanie.

Pour le personnel infirmer, ces chiffres sont encore plus parlant, puisque le Maroc dispose d'un infirmier / 1100 habitants, alors que la Tunisie 1 infirmier / 393 habitants et la Jordanie 1 infirmier / 229 / habitants.

Chronologie d'une pénurie attendue
Le manque en personnel infirmier toutes catégories, profils et spécialités confondus, n'est pas nouveau. Cette pénurie remonte à loin et plus exactement aux années 80, quand le Maroc a fait le mauvais choix de fermer ses écoles de formation des personnels de santé.

La banque mondiale et le fond monétaire international y étaient pour quelque chose, crise oblige, c'était le fameux ajustement structurel, qui n'a servi à rien sauf à compliquer une situation qui demandait des solutions adaptées à notre contexte et non pas des schémas et des projections élaborés et importés d'outre–mer. Les résultats sont aujourd'hui là et on comprend mieux dés lors que notre pays a des spécificités dont il faut tenir compte.

Depuis 1986, le Maroc a commencé à enregistrer la pénurie de personnel infirmier. Les écoles ne formaient plus, les départs à la retraite se poursuivaient, il y a aussi celles et ceux qui préfèrent quitter prématurément cette profession qui est éreintante et peu motivante.

Si on ajoute à cela le fameux DVD qui a eu l'effet d'une véritable hémorragie dans une profession déjà anémique, on peut aisément imaginer l'état dans lequel s'est retrouvé du jour au lendemain notre système de santé : un corps exsangue.

Au début de l'année 2010, les départs à la retraite d'un grand nombre d'infirmières et infirmiers vont connaître une courbe exponentielle, un pic pour 2013 ainsi que les années à venir.

La pénurie n'est pas prête de cesser, mais va s'accroitre d'année en année à telle enseigne que l'OMS situe le Maroc parmi les 57 pays du monde qui, aujourd'hui, souffrent d'une pénurie aigue en personnel.

La pénurie d'infirmiers est aujourd'hui telle qu'aucun hôpital ne peut se targuer d'avoir des infirmiers, infirmières en nombre suffisant.

Cette pénurie risque d'atteindre des proportions alarmantes dans les années à venir au point qu'elle dégradera la qualité des soins infirmiers au niveau de plusieurs établissements hospitaliers qui sont en situation plus que précaire.

Revisiter le passé pour comprendre le présent

Ce qui est inexplicable, c'est que ce manque d'infirmiers, ce déficit n'est pas nait d'aujourd'hui, il a commencé a se faire ressentir depuis plus de 20 ans. Plus grave, c'est la prise de conscience face a ce problème par les responsables et décideurs qui se sont succédés à la tête du département de la santé. Sans chercher à jeter la pierre sur quiconque force est de constater que tous les ministres qui se sont succédé, depuis si Taieb Bencheikh, à ce jour on fait ce constat. Mais qu'ont-ils fait pour remédier à cette anomalie ? Qu'ont-ils entrepris pour combler ce déficit ?

Telles sont les questions qui devraient normalement être posées au lieu de faire endosser la responsabilité de cette situation a ceux qui n'étaient pas là. Concernant la pénurie des ressources humaine que connaît le secteur de la santé au Maroc, il n'y a pas de solution miracle, il ne faut pas croire que c'est facile de solutionner rapidement ce problème au moment où notre pays compte 9 infirmiers pour 10.000 habitants et que chaque année ce sont des contingents d'infirmières et d'infirmiers qui partent à la retraite, ce qui aggrave encore plus la pénurie d'infirmiers. Des mesures urgentes doivent voir le jour si l'on veut réellement atténuer les effets de cette pénurie, mais pour cela, il faut une réelle volonté politique.

Notre pays enregistre à l'heure actuelle un manque en cadres paramédicaux évalué à près de 9.000 postes qui restent à pourvoir si l'on veut réellement faire face aux nombreux et inextricables problèmes que connaissent nos structures de santé, et ce, aussi bien au niveau du réseau des soins de santé de base (S.S.B) qu'au niveau du réseau hospitalier.

Nous ne cessons d'attirer l'attention des décideurs et des responsables sur les conséquences à court terme qui pourront découler de cette grave pénurie. Si rien de concret n'est entrepris aujourd'hui pour juguler le manque d'infirmiers (ères), nous exposerons notre population demain à de véritables problèmes de santé.

Sollicitude Royale

La lettre Royale adressée aux participants à la 2eme conférence nationale sur la santé organisée les 1er -2 et 3 Juillet 2013 à Marrakech a cerné tous les aspects du secteur de la santé. Elle a mis en exergue toutes les réalisations que ce secteur a pu entreprendre, mais elle s'est aussi attachée a rappeler avec force les défaillances auxquelles le Maroc doit faire face dans le domaine de la santé.

Sa majesté le Roi Mohammed VI a réaffirmé dans le message lu par le professeur Louardi , ministre de la santé , sa volonté constante d'inscrire la promotion du secteur de la santé parmi les grands chantiers essentiels de Maroc . »
Concernant les ressources humaines Sa Majesté le Roi Mohammed VI a rappelé que : « ...Partant de notre intime conviction quant au rôle central de l'élément humain pour l'aboutissement des chantiers de reforme, nous vous invitons à entourer la question des ressources humaines dans ce secteur vital , de toute l'attention qu'elle mérite Il convient donc de leur assurer une formation de qualité et , par conséquent , de garantir leur mise à niveau et leur adaptation à l'évolution scientifique et technologique intervenue en matière de traitement , de prévention , de gestion et de gouvernance sanitaire, et ce , conformément aux normes internationales .Il est également nécessaire d'assurer des effectifs suffisants dans toutes les spécialités et tous les métiers de santé pour répondre à la demande croissante en services de santé ,et , d'encourager la recherche et l'innovation dans les domaines de la médecine , de la pharmacologie et de l'industrie nationale du médicament ... »

Tout a été dit , la question des ressources humaines constitue l'un des principaux défis que doit relever notre système de santé si nous voulons réellement progresser et aller de l'avant pour permettre a toute notre population d'avoir accès aux soins de qualité , si nous voulons que la santé soit un droit pour tous conformément à la nouvelle constitution.

Au centre du système de santé

Comme on le voit, la question des ressources humaines dans le secteur de la santé, se situe au centre de ce système et à depuis toujours constitué une priorité du département de la santé.

L'Organisation Mondiale de la Santé reconnait à travers son rapport 2006 sur les ressources humaines du secteur santé, que «Si l'on veut faire sauter les blocages qui s'opposent à la réalisation des objectifs nationaux et mondiaux en matière de santé, il est essentiel de constituer un corps d'agents de santé compétents, motivés et bénéficiant des soutiens nécessaires». Cette perspective place la performance des ressources humaines au centre de l'atteinte des objectifs de toutes organisations et, de façon plus globale, à ceux de tout système de santé.

Pour le ministre de la santé, la question des ressources humaines est la priorité des priorités de son département. Il sait de quoi il parle, lui qui est un spécialiste des urgences et qui dans l'exercice de ses fonctions a toujours du faire face aux situations critiques, c'est avec des professionnels (médecins-infirmiers) qu'il a travaillé pour sauver des vies, il sait mieux que quiconque la valeur réelle des ressources humaines, sans lesquelles aucune amélioration de notre système ne peut être envisagée.

Même son de cloche pour le Dr Balghiti Alaoui, secrétaire général du ministère de la santé, qui dit en l'occurrence : « lorsque des acteurs s'accordent sur le diagnostic des défaillances, c'est que le mode de gestion a fait son temps et qu'il faut rectifier le tir, afin de trouver les solutions les mieux adaptées au système de santé... »

La 2eme conférence nationale sur la santé organisée par le ministère de la santé les 1er -2 et 3 Juillet 2013 à Marrakech , a consacré à la question de la pénurie des ressources humaines dont pâti aujourd'hui le système de santé plusieurs sessions, qui ont connu la participation d'imminentes personnalités du monde de la médecine, d'experts de la santé, de la gestion des ressources humaines, d'ONG qui ont planché sur le sujet pendant 2 jours, consacrant au sujet des ressources humaines des heures et des heures, ce qui a permis de faire le point sur le chemin parcouru en termes de gestion des ressources humaines ces dernières années, et ils ont proposé des actions à entreprendre pour assurer une meilleure performance des actions sanitaires qui pourront être réalisées grâce aux ressources humaines en nombre suffisant.

En conclusion la réussite de toute réforme qui cherche a asseoir sur des bases solides son système de santé dépend en grande partie des ressources humaines (médecins – infirmiers...) qui constituent le principal intrant. C'est de la performance et du nombre du personnel utilisé, que dépend en majeure partie, la qualité des soins dispensés, et le bon fonctionnement des structures de santé.

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