D'après le nouveau rapport 2011 du Programme conjoint des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), le nombre de personnes vivant avec le VIH est estimé à 34 millions pour l'année 2010, soit une augmentation de 17 % par rapport aux estimations de 2001. Cela reflète un nombre important et continu de nouvelles infections à VIH, mais aussi une expansion significative de l'accès au dépistage et au traitement antirétroviral. Près de 50% des personnes qui sont éligibles à la thérapie antirétrovirale ont désormais accès au traitement salvateur. De même, les infections à VIH auraient diminué de 21 % depuis 1997. Ainsi, le Secrétaire général des Nations unies a précisé dans son message à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida 2011 « Les progrès accomplis jusqu'ici prouvent que nous pouvons réaliser notre objectif, à savoir zéro infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. Au bout de quatre décennies, nous sommes finalement en mesure de mettre fin à l'épidémie de sida ».

Pour prolonger cette amélioration et accélérer les résultats, l'ONUSIDA vient d'établir un nouveau cadre pour les investissements destinés au sida fondé sur des stratégies à forts impacts et sur six activités programmatiques essentielles. Cependant, l'utilisation de ce cadre pour réaliser l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH à l'horizon 2015, demande un élargissement du financement à 22-24 milliards de dollars US.

À la fin de 2010, seuls 15 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Etant donné les difficultés actuelles du contexte économique mondial, le financement de la riposte au sida reste un enjeu principal de la riposte.

La situation de la riposte au niveau du Moyen-Orient est plus fragile qu'au niveau des autres régions. D'après le rapport de situation 2011 publié par OMS/UNICEF/ONUSIDA, le nombre de nouvelles infections à VIH estimé en 2010 (59 000) aurait progressé de 36 % par rapport à 2001 (43 000), avec un nombre d'enfants vivant avec le VIH qui aurait presque doublé.

Le nombre de décès liés au VIH aurait également accusé une importante augmentation. La couverture pour les interventions essentielles du secteur de la santé contre le VIH reste parmi les taux les plus faibles.
Le cas du Maroc au Moyen-Orient apporte espoir.

Certes, une augmentation progressive du nombre de cas notifiés peut être notée, mais ceci résulte du renforcement du dépistage volontaire et de la décentralisation de la prise en charge au niveau de certaines régions. Le Maroc, avec l'adoption de plans stratégiques quinquennaux de lutte contre le sida (PSN 2007-2011/2012-2016) qui résulte d'un consensus des principaux acteurs, a su développer les moyens pour réaliser l'ambition de concrétiser l'accès universel à des services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui de qualité en matière de VIH en 2015 et converger vers l'atteinte de zéro nouvelle infection VIH, zéro décès et zéro discrimination liés au sida.

Par Dr Kamal Alami