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Revue de presse

Entretien avec Oualid Amri, président du syndicat des pharmaciens de Casablanca : «C'est tout un secteur qui est au bord de la faillite»

Le matin | Maroc | 23/11/2011

Les conditions de travail des pharmaciens au Maroc sont de plus en plus difficiles. Oualid Amri, président du Syndicat des pharmaciens de Casablanca et premier vice-président et président par intérim de la Fédération nationale des Syndicats des Pharmaciens au Maroc, nous parle de la situation du secteur.

LE MATIN : Après un «âge d'or», quelle situation vivent actuellement les pharmaciens des officines ?

OUALID AMRI : Aujourd'hui, le secteur de la pharmacie d'officine est sinistré. Nous traversons une crise sans pareil. En 1997, nous avions 2 000 pharmacies au Maroc avec un chiffre d'affaires annuel moyen de 2 millions de DH. Contrairement à ce que l'on croit, le prix du médicament de 1997 à 2011 n'a pratiquement jamais augmenté (nous avons toujours eu les mêmes prix). Pis encore, nous assistons aujourd'hui à une baisse des prix, et en même temps, l'arrivée de beaucoup de génériques pour que le prix du médicament devienne abordable à tous les citoyens. En parallèle, le nombre de pharmacies est passé de 2 000 à 12 000. Sans oublier le coût de la vie qui a explosé à tous les niveaux. En conclusion, et sans être économiste, on peut facilement comprendre que le pharmacien s'est appauvri, le secteur est sinistré et que toute une profession est en péril (le chiffre d'affaires qui était partagé entre 2 000 pharmaciens en 1997 est aujourd'hui divisé sur 12 000, avec un coût de la vie et une inflation énorme).

En 1997, avec un chiffre d'affaires moyen d'environ 2 millions de DH, le pharmacien percevait à peu près un salaire de 20 000 DH. En 2011, la pharmacie ne réalise, en moyenne, que 650 000 DH, soit un salaire de 4 000 DH/mois ! Cela se passe de tout commentaire. Aujourd'hui, la pharmacie marocaine est en difficulté certaine. C'est tout un secteur vital pour la santé dans notre pays qui est au bord de la faillite.

Quelles sont les principales difficultés que rencontre le secteur ?

Les principales difficultés que nous rencontrons sont le manque de visibilité ; la non-application des décrets d'application de certaines lois depuis 2006; la pharmacopée pour mieux définir le monopole du pharmacien et qui tarde à venir; les produits stériles et les dispositifs médicaux qui doivent transiter par la pharmacie mais qui malheureusement se retrouvent un peu partout sauf en pharmacie; les produits pharmaceutiques qui sont vendus directement sans passer par l'officine; des associations qui profitent de certaines situations pour vendre les médicaments; la pharmacie de la CNOPS qui n'a pas lieu d'être. Tout cela fait qu'aujourd'hui, nous avons 12 000 pharmacies mais dont une grande majorité est en difficulté pour ne pas dire en faillite… Un constat amer. Il ne faut pas oublier l'importance du rôle socio-économique que le pharmacien d'officine joue comme garant de la sécurité du médicament au Maroc, rempart important pour tout ce qui concerne la santé, l'hygiène, les épidémies, l'éducation… Des centaines de milliers de Marocains visitent les pharmacies chaque jour pour diverses raisons. Non seulement pour acheter des médicaments, mais aussi pour avoir des conseils... imaginons alors le rôle que joue cet espace en tant qu'acteur de santé. Même dans les régions les plus reculées où on ne trouve aucune structure de santé, le pharmacien est là pour jouer pleinement son rôle. La pharmacie marocaine joue aussi le rôle d'un établissement de crédit. En effet, les crédits représentent en moyenne jusqu'à plus que 10% de leurs chiffres d'affaires. Quand on voit que les établissements de crédits et microcrédits bénéficient de différents soutiens d'organismes nationaux et internationaux, du soutien de notre Etat, on peut comprendre facilement pourquoi notre secteur est en difficulté et qu'il doit supporter d'autres aléas.

Que font alors les syndicats pour sortir le secteur de la crise ?

Le rôle du syndicat est de défendre les intérêts de la profession, du pharmacien d'officine dans son exercice quotidien et d'être une force de proposition pour nos instances pour un meilleur avenir du secteur. Aussi, nous accompagnons le pharmacien dans sa formation continue pour une mise à niveau de ses connaissances scientifiques et tout ce qui peut l'aider dans la gestion au quotidien de sa pharmacie. Avec la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, nous allons démarrer des formations diplomantes dans divers domaines et spécialités pharmaceutiques.
Avec le collège des médecins spécialistes privés du Maroc, nous sommes en train de jeter des ponts pour une meilleure prise en charge du patient et en même temps nous concerter sur des sujets d'intérêt commun dans l'intérêt du développement du système de santé dans notre pays.
Aussi, nous avons ouvert beaucoup d'autres chantiers très diversifiés depuis deux ans pour créer une réelle dynamique, pour essayer d'améliorer le quotidien du pharmacien et l'accompagner au maximum dans ses problèmes et soucis également.

Selon vous, quelles sont les solutions possibles pour que le secteur aille mieux ?

Les pharmaciens vivent une crise sans précédent et si l'Etat n'intervient pas dans les plus brefs délais, ce secteur, qui est d'une importance cruciale, est voué à la faillite. Après les élections, nous allons exposer tous ces problèmes et nous demanderons des mesures d'accompagnement économiques, fiscales et autres, comme cela a été fait avec d'autres secteurs et surtout trouver d'autres moyens de rémunération (marge du générique, acte pharmaceutique, fonction soignante, soins et maintiens à domicile...). Il faut signaler que nos attentes étaient énormes avec l'avènement de l'Assurance maladie obligatoire (AMO). Or, aujourd'hui, nous découvrons que l'AMO n'a amélioré en rien notre situation financière. Sans oublier que le pharmacien, non seulement est plongé dans une situation de crise profonde, mais ne possède ni couverture médicale, ni retraite.

12 000 pharmacies au Maroc

En 1997, le Maroc ne comptait que 2 000 pharmacies alors qu'en 2011, elles sont environ 12 000. En seulement 14 années, presque 10 000 officines ont vu le jour. Sont-elles suffisantes ou en trop ? «Si elles sont nombreuses, ceci est dû à une mauvaise vision du secteur, mais aussi à l'absence d'une politique de santé et d'une carte sanitaire du pays qui aurait permis d'anticiper cette situation, explique Oualid Amri, président du Syndicat des pharmaciens de Casablanca et premier vice-président et président par intérim de la Fédération nationale des Syndicats des Pharmaciens au Maroc.

«D'autres pays voisins appliquent le numerus clausus depuis des années. Certes, avec l'avènement du code 17/04 du médicament et de la pharmacie, nous avons bénéficié de la règle des 300 mètres à vol d'oiseau. Toutefois, nous espérons l'associer dans pas longtemps au numerus clausus».

Par Hajjar El Haiti

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