Revue de presse

Un plan national pour le diagnostique et le dépistage précoce de l’insuffisance rénale chronique (IRC) sera incessamment mis en place par le ministère de la Santé, c’est du moins ce qu’a annoncé le Pr T. Rayane,  secrétaire général de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT), qui s’est exprimé, hier à Alger, au cours d’une journée scientifique organisée par les laboratoires Roche, sous le thème «Traitement de l’anémie associée à l’insuffisance rénale chronique par les agents stimulants de l’érythropoïèse».
Ce plan, dira le Pr Rayane, qui est également président du comité médical des néphrologues, comportera, entre autres, l’élaboration d’un fichier national des IRC permettant de cerner cette maladie silencieuse et redoutable.

Insistant sur la prévention contre cette pathologie qui altère la qualité de vie des personnes atteintes, le Pr Rayane a indiqué que le diagnostic précoce chez les sujets à risque, comme les hypertendus et les diabétiques, doit se faire systématiquement pour prévenir les complications fâcheuses d’une atteinte rénale. 
La manifestation a été l’occasion de réunir des experts algériens et étrangers pour présenter les dernières actualités thérapeutiques dans le domaine du traitement de l’anémie. Il s’agit d’un nouveau médicament appelé le Mircera. Cette érythropoïétine (epo) de dernière génération, produite par le laboratoire pharmaceutique Roche, présente, selon les spécialistes, plusieurs avantages, car elle permet de stabiliser le taux d’hémoglobine et diminue le risque cardiovasculaire. De même que sa durée d’action est plus longue et son efficacité est avérée aussi bien par voie intraveineuse que par voie sous cutanée, ce qui entraîne une qualité de vie meilleure aux patients qui sont soumis à une injection par mois au lieu de plusieurs injections par semaine dans le cas des autres EPO. Le Mircera a permis d’atteindre un taux de 95% des corrections de l’hémoglobine et environ 70% des patients, soumis à ce traitement, ont gardé une stabilité de leur taux d’hémoglobine. Son action est identique en prédialyse, seulement le rythme d’injections change.  En phase de correction, le Mircera est prescrit dans un premier temps une fois par semaine puis une fois tous les quinze jours pour atteindre une injection par mois au lieu des autres schémas classiques qui varient de plusieurs injections par semaine. Il est à savoir que le dossier d’enregistrement et de commercialisation de ce produit en Algérie a été déposé au ministère de la Santé.
Pour rappel, près de 80% des malades dialysés en Algérie sont jeunes, alors que dans un pays comme la France, ce sont plutôt les vieux qui sont touchés.

A retenir :
Entre 1.500 à 3.000 nouveaux cas d'insuffisance rénale sont enregistrés chaque année en Algérie. 
Le nombre de personnes souffrant de différentes pathologies rénales en Algérie se situe entre 5 et 6 millions.  
Entre 2,5 à 3% du budget national de la santé, soit l'équivalent de 40 à 60 millions de dollars, sont alloués à la prise en charge de l'insuffisance rénale.  
L'Algérie compte 10.000 personnes atteintes d'insuffisance rénale, soit 327 patients traités par million d'habitants. 
230 centres d'hémodialyse existent actuellement en Algérie, traitant près de 10.000 patients.
Environ 6 millions d'Algériens présentent un risque d'atteinte rénale.
839 patients vivent avec un rein transplanté, dont 389 greffés en Algérie et plus de 400 à l'étranger.
Investir dans la prévention peut sauver la vie de 100.000 personnes dans le monde annuellement. 
Des études montrent que 10% des insuffisances rénales chroniques pourraient être évités et que 30% d’entre elles pourraient être retardés sous réserve d'une prise en charge adaptée.

Kamélia H.

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