Accès aux sites pays Santé Maghreb en Algérie ALGERIESanté Maghreb au Maroc MAROCSanté Maghreb en Tunisie TUNISIE



encart_diam

Ce site utilise des cookies afin d'améliorer la navigation et mesurer la fréquentation. Pour en savoir plus, cliquez ici


encart_diam_strides

Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays


vig_viral_facts


Vous souhaitez vous abonner à Médecine d'Afrique Noire, Médecine du Maghreb ou Odonto-Stomatologie tropicale ? Consulter des articles ? Rendez-vous sur le kiosque d'APIDPM - Plus d'informations


LE KIOSQUE APIDPM

Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue

Médecine du Maghreb
Consulter la revue

Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue


NEWSLETTER

Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.

Inscriptions et désinscriptions


Revue de presse

Trier les actualités par :

Algérie Absence d’une politique de formation médicale en Algérie

El Watan | Algérie | 01/02/2009 | Lire l'article original

En moins de deux décennies (1988-2008), 14 ministres de la Santé se sont succédés à la tête de cette institution, dont 7 techniciens de la santé. Ces derniers ont plus parlé de formation continue du corps médical et certains l’ont même inscrite dans leurs programmes. Mais dans la réalité, leurs discours n’ont pas été suivis d’effets à cause des directeurs de la formation qui se sont succédé dans la même période.

Ces responsables ont tous brillé par leur incompétence en matière d’élaboration et de gestion d’un programme de formation continue. Enfermés dans leur tour d’ivoire, ces responsables ont de notoriété publique saboté l’action de la formation médicale continue. La formation continue est une nécessité durant la vie professionnelle et son utilité se ressent particulièrement dans le domaine des activités techniques. Suivant le profil du technicien et ses besoins pour se tenir à jour, cette formation différera dans ses modalités et dans son contenu. Cela est parfaitement illustré dans les sciences pharmaceutiques et biologiques. Pour spécialiser un simple ouvrier et lui permettre d’accéder dans le temps à un certain niveau technique, il n’y a pas de difficulté particulière si le niveau scolaire de départ de cet ouvrier n’est pas vraiment trop bas.

La formation continue prend, en effet, le relais de la formation classique pour combler des lacunes. Un programme d’enseignement technique, davantage axé sur l’aspect pratique, est généralement suffisant pour donner à cet ouvrier indifférencié un premier niveau technique minimal. C’est ce qui est appliqué dans de nombreux pays, soit par l’institution de cours du soir, en dehors des heures de travail, soit au cours de périodes spéciales où les candidats à cette formation bénéficient de congés spéciaux, dits congés de formation. A cet effet, des réglementations existent dans de nombreux pays, encadrant très bien dans ce cas particulier la formation continue essentiellement destinée à favoriser la promotion technique des travailleurs. Des exemples peuvent être cités dans de nombreux secteurs technologiques : travaux publics, construction, industries mécaniques, etc.

Au niveau des sciences de la santé, cette formation continue est encore à l’état embryonnaire. Elle a démarré au niveau des cadres intermédiaires et c’est elle qui permet à des laborantins, des préparateurs ou des infirmiers de devenir des techniciens supérieurs, ce qui leur permet d’élargir leurs compétences et d’améliorer leur traitement. Cette formation est en général très recherchée par des travailleurs soucieux d’améliorer leur situation matérielle et sociale. Lorsque l’on passe aux cadres supérieurs au niveau de la santé, à savoir les médecins, les pharmaciens, les dentistes, les biologistes, etc., les choses se présentent d’une manière différente, car si la motivation est toujours aussi forte, les moyens à mettre en œuvre et les méthodes sont encore à définir. Pour progresser, a dit le médecin et philosophe français G. Le Bon, « il ne suffit pas de vouloir agir, il faut d’abord savoir dans quel sens agir. »

Dans le cas de travailleurs d’un niveau intermédiaire ou inférieur, la formation continue doit être envisagée comme une prolongation plus ou moins longue d’une scolarité et elle peut se faire à la mode scolaire, selon les modalités de la formation classique. Par contre, il n’est plus question de convoquer des cadres dans un amphithéâtre pour leur administrer un cours, car ils sont adultes. Ce dont ils ont besoin, c’est un complément d’informations théoriques et pratiques destinées à consolider leur savoir sur des points précis et à les mettre à jour des acquisitions récentes dans leurs domaines respectifs d’activité. Par exemple, des questionnaires peuvent être adressés à des confrères de différentes spécialités, leur soumettant un choix de sujets susceptibles de les intéresser et de leur apporter vraiment des informations utiles sur le plan professionnel.

A la réception des réponses, un ou plusieurs thèmes peuvent être programmés dans le temps et traités dans un cadre plaisant qui rompt avec l’austérité de l’environnement universitaire. Il est évident que dans ce cas, l’organisation de cette formation continue sera onéreuse ; mais ceux qui sont intéressés n’y verront pas, je pense, d’objections à apporter leur contribution équitable aux frais d’organisation, car on ne voit pas d’autre possibilité, à moins de trouver un mécène ou une institution philanthropique qui prendrait en charge les dépenses. Quelles sont maintenant les particularités de cette formation continue, pour nous, thérapeutes ? Je pense, qu’à nos stades professionnels différenciés, elle ne peut être envisagée sous l’optique de l’unicité qui a prévalu lors du cursus scolaire. Je pense que la formation continue pour nous est nécessairement multiforme et multidirectionnelle, car nos collègues travaillent dans plusieurs secteurs : administration et gestion, officines, hôpitaux, biologie clinique, contrôle et expertise, industrie pharmaceutique et tous ses secteurs.

Il nous faut apporter quelques précisions sur la définition de la formation continue. A notre sens, elle signifie un apport continu d’informations scientifiques nouvelles pour permettre une mise à jour régulière des connaissances. Elle est donc différente de ce qu’on appelle le recyclage qui est une révision active de ce qui a été plus ou moins bien enseigné, plus ou moins bien retenu. Un recyclage peut aller de pair avec la formation continue, car des rappels permettent d’asseoir le niveau de départ d’une formation continue. La post-graduation, sous toutes ses formes, qui permet d’accéder à un diplôme plus élevé, n’entre pas dans ce cadre. Elle n’est que la poursuite d’un cursus universitaire généralement orienté vers une spécialisation dans le cadre réglementaire d’un enseignement officiel. La formation continue suppose également un cheminement des connaissances toujours vers l’avant, vers la nouveauté scientifique.

Ce qui exclut, à notre sens, un retour en arrière, tel que l’initiation à des matières qui appartiennent à l’histoire pharmaceutique. A chaque profil d’activité pharmaceutique, il faut pouvoir adopter une formation continue adéquate. C’est cette multitude d’objectifs qu’il faut pouvoir totalement un jour inscrire aux programmes de cette formation. Deux points épineux doivent être résolus lorsqu’il faudra établir les programmes : -1) La question du contenu de ces programmes pour éviter le plus possible la répétition de cours ordinaires déjà entendus ou déjà lus. -2) Le niveau du conférencier ou de l’informateur scientifique : un académicien a comparé un jour la transmission des connaissances au déplacement d’un fluide dans des vases communicants. Pour qu’un déplacement conséquent se produise, il est de la plus haute nécessité qu’un des vases soit à un niveau beaucoup plus élevé que l’autre. Autrement dit, la formation du formateur doit être nettement au-dessus de celle du candidat à la formation. Après avoir soulevé quelques points conditionnant le succès de cette formation, essayons d’imaginer maintenant un schéma possible d’adaptation de la formation continue aux différents secteurs de notre profession.

Le pharmacien d’administration, opérant dans l’inspection ou la gestion, se tient généralement à jour par simple auto-formation et grâce à la confrontation avec les problèmes rencontrés sur le terrain. Il s’agit, pour lui, de s’imprégner le plus rapidement possible des textes législatifs nouveaux et des nouvelles méthodes de gestion. Une formation continue sous forme d’exposés peut lui être assurée sur quelques points particuliers par d’autres professionnels, pharmaciens ou non, particulièrement rompus aux questions touchant à ce domaine. Le pharmacien d’officine ou assimilé doit se tenir ou être tenu au courant régulièrement des progrès de la recherche thérapeutique, des aspects positifs et négatifs apparus dans la dispensation des médicaments anciens ou nouveaux utilisés. La formation continue peut être assurée dans ce domaine par la distribution des brochures récapitulatives ou des exposés faits par des conférenciers de haut niveau. C’est la pharmacovigilance qui a acquis une place prépondérante lors de la dispensation des médicaments.

La pharmacovigilance concerne principalement le prescripteur de médicaments, à savoir le clinicien et le pharmacien ; elle n’est qu’un garde-fou contre une erreur d’utilisation de médicament. Le travail efficient et pratique qui lui est demandé est de découvrir rapidement lorsqu’il exécute une prescription, un abus ou une association dangereuse de médicaments qui aurait échappé au clinicien lorsqu’il rédige son ordonnance. Un pharmacien doit fonctionner comme un filtre d’ordonnances. Il ne faut pas lui en vouloir s’il ne sait pas avec précision ce qu’un médecin doit savoir, que c’est un effet inducteur, inhibiteur, synergique ou de fixation compétitive qui peut déclencher la réaction indésirable. Ce rôle de filtre doit aussi être assuré, en son absence, par son personnel technique. Ce comportement est maintenant très facile à acquérir, car une multitude d’excellents ouvrages existent sur le marché. Mieux encore, des laboratoires distribuent gracieusement des brochures, des répertoires ingénieux ou des tableaux qui illustrent parfaitement les nouvelles règles de la pharmacovigilance, contribuant efficacement et gratuitement à la formation continue du pharmacien d’officine.

Dans ces deux secteurs de notre activité professionnelle, administration-gestion de dispensation, la mise en place d’une formation continue est relativement aisée : les moyens matériels nécessaires ne sont pas énormes et l’on peut trouver des formateurs compétents dans ces domaines. Nous entrons dans les difficultés lorsque l’on aborde les problèmes de la formation continue des biologistes cliniciens et des cadres de laboratoires de contrôle et d’expertise. Les difficultés proviennent : -1) de ce que les pharmaciens opérant dans ces secteurs mettent en œuvre, plusieurs dizaines de techniques diverses dans leur travail, techniques qui peuvent subir des changements importants du fait des progrès de la recherche ; -2) de ce que la formation continue cesse d’être, si j’ose dire à dominante verbale pour devenir essentiellement technique. Non seulement des spécialités variées caractérisent la biologie et le contrôle, mais de plus en plus de super-spécialistes ne se consacrent plus qu’à une seule technique dans un domaine précis. Nous allons ici déjà affronter quelques-uns des problèmes posés par le transfert de technologie. La formation continue dans ce domaine visera quelquefois à compléter et à remettre à jour les données fondamentales remaniées par la recherche dans les diverses disciplines que comporte la biologie, mais surtout à initier les candidats à cette formation, aux nouvelles techniques d’analyse. Si la mise à jour sur le plan théorique peut être plus ou moins assurée par des journées d’enseignement post-universitaire, l’initiation aux techniques nouvelles d’analyse fait complètement défaut.

Cette initiation a été plus ou moins prise en charge par des laboratoires commerciaux qui ont donc occupé ce vide et ont trouvé un excellent moyen de faire connaître et d’écouler leur production : réactifs prêts à l’emploi, appareillage divers, robots analyseurs, etc. Elle ne peut se faire que par à-coups, à l’occasion de la présence d’un spécialiste qui, lorsqu’on a de la chance, traitera un aspect technique précis et pratique car, le plus souvent, ce sont des travaux plus ou moins clairs de recherche qu’il exposera, sans répercussion pratique immédiate. Lorsqu’on n’a pas de chance du tout, on subira un exposé sur une question plus clairement traitée dans les livres classiques. C’est ici que pour les cadres spécialistes, l’auto-formation continue prend complètement le relais de la formation continue classique.

Cette auto-formation peut être efficace, si la motivation est suffisante. « Volonté, ordre et temps, tels sont les éléments de l’art d’apprendre », a dit mon enseignant universitaire et jongleur de la chimie clinique à la faculté de médecine d’Alger, Ali Gherib. Elle s’appuie sur différents moyens : principalement acquisition de publications spécialisées, d’ouvrages techniques récents, et accessoirement stages à l’étranger, congrès, journées scientifiques. L’auto-formation continue reste le seul moyen sinon de se tenir régulièrement à jour, du moins d’éviter que le fossé ne s’élargisse dans ce domaine entre nos pays et les pays développés. On se heurte, dans nos pays particulièrement, à de grosses difficultés pour se procurer l’indispensable documentation technique de travail. Quelquefois, avec de la chance, on la rencontre à l’occasion de flâneries dans les librairies. Quelques publications consacrent quelques lignes pour informer leurs lecteurs de la sortie de nouveaux ouvrages, sans informations plus précises quant à leur contenu ou utilité pratique.

Il serait souhaitable que lors d’un congrès pharmaceutique, le thème important d’une documentation appropriée pour le travail du pharmacien soit suscité au programme. Cela permettrait de faire le point de la question et peut-être lors des débats de trouver une solution à ce problème. Quant au dernier secteur d’activité du pharmacien, à savoir l’industrie pharmaceutique, le problème d’un réel décollage nous paraît pour le moment insoluble. Il ne peut trouver de solution que le jour où le transfert de technologie, comme dans d’autres secteurs techniques, sera accepté et possible. Le problème de la formation continue dans l’industrie pharmaceutique ne peut viser pour l’instant qu’à améliorer le façonnage de la qualité des produits confectionnés, en développant les contrôles. Notre industrie pharmaceutique ressemble pour le moment à un gros préparatoire d’officine mécanisé et plus sophistiqué, toutes nos matières premières sont importées, et notre recherche n’a pas encore accompli de miracles dans ce domaine.

Les grands laboratoires sont peu enclins à se dessaisir de leurs secrets de fabrication, pour initier des recherches maghrébines par exemple. C’est parfaitement compréhensible qu’ils ne veuillent pas se dessaisir de leurs sources de gains au profit de tiers qui constituent leur clientèle et qui risquent, de ce fait, de devenir un jour leurs concurrents. C’est lorsqu’une sincère coopération s’établira entre les pays développés et les nôtres, que l’industrie pharmaceutique et la formation trouveront leur plein essor chez nous. Cela suppose un changement radical dans la politique du médicament.

En conclusion, nous pouvons dire que les objectifs de la formation continue s’échelonnent dans un intervalle qui empiète à la fois sur la réalité et le rêve. Nous pensons qu’il faut procéder d’une manière réfléchie et méthodique et réaliser ce qui est à notre portée, grâce aux moyens matériels et humains dont nous disposons, et penser ensuite aux moyens de rattraper notre retard par rapport aux pays très avancés, par la mise en place de bonnes structures de recherche à l’échelle du Maghreb pour s’attaquer aux secteurs lacunaires ou vides, car c’est par notre seul travail et non par charité scientifique que nous progresserons. La formation médicale continue est reconnue de par le monde comme étant un des moyens essentiels de maîtrise des dépenses de santé.

Va-t-on laisser pérenniser cette situation ? Ou pour parodier un film western : « Sartana, si ton bras gauche te gêne, coupe-le » ? Le ministre de la Santé va-t-il abandonner le corps médical à la gangrène ou amputer le membre condamné.

*Yahia Dellaoui : Service de thérapeutique Faculté de médecine d’Oran

Lire l'article original

Toute l'actualité


CONTACTEZ-NOUS

Adresse

  • Espace Santé 3
    521, avenue de Rome
    83500 La Seyne sur mer - France

Téléphone

  • +33 4 94 63 24 99

Contactez-nous


APIDPM

Qui sommes-nous ?

Droits d'utilisation

CARTE DU SITE

Actualités

Bibliothèque

Multimedia

Web médical


Site éditeur :

Valid XHTML 1.0 Strict CSS Valide !