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Maroc Le service de cardiologie de l’hôpital Ibn Rochd : nouveau fleuron de l'hospitalisation

Albayane | Maroc | 05/01/2009 | Lire l'article original

Les maladies cardiovasculaires sont en nette augmentation dans notre pays. C’est là une réalité que personne ne peut remettre en cause. Les chiffres sont de plus en plus alarmants. Quand on sait que le tiers de la population marocaine est hypertendu (33%), qu’il y a plus de 3 millions d’obèses dans le pays et que le diabète toucherait plus de deux millions et demi de Marocains, on pourrait dire que le Maroc est un pays de cardiaques.

A cela plusieurs explications. La société marocaine a tendance à s’occidentaliser. On bouge moins et on mange plus. Le poids moyen des Marocains a augmenté durant ces dernières décennies. L’invasion de l’alimentation rapide (fast food, sandwicheries, chawarma…) en est un facteur déterminant. L’obésité ne touche pas uniquement les adultes, mais aussi les enfants. Cette obésité est d’autant plus menaçante qu’elle expose le futur adulte au diabète et aux complications cardio-vasculaires.

En outre, les maladies cardiovasculaires trouvent des terrains de prédilection au sein des populations qui présentent des facteurs de risques tels le tabagisme, le diabète, la sédentarité, l’obésité, le cholestérol et l’hérédité. Ce sont là les véritables ennemis du cœur car ils entraînent le vieillissement artériel et favorisent le dépôt de graisse sur les vaisseaux. Tout cela va entraîner des maladies liées à l’athérosclérose, pathologie où des plaques d’athérome (dépôt graisseux) rétrécissent l’orifice des artères et (avec la formation d’un caillot) finissent par l’obstruer. Les artères du cœur qui se bouchent provoquent un infarctus du myocarde ou une angine de poitrine, celles du cou et de la tête entraînent un accident vasculaire cérébral et celles des jambes, une artérite. Les maladies cardio-vasculaires constituent aujourd’hui chez nous la première cause de mortalité

Un service High tech et aux normes

On comprend dès lors que pour faire face à de telles pathologies lourdes, il devenait urgent, voire vital, pour notre pays de se doter en infrastructures spécialisées dans la prise en charge des maladies cardiovasculaires. C’est dans ce cadre que le nouveau département de cardiologie de l’hôpital Ibn Rochd a vu le jour. Tel qu’il se présente aujourd’hui, ce service permet d’offrir aux patients des locaux confortables et fonctionnels et aux équipes soignantes un outil de travail très performant à la mesure des exigences d’un hôpital du 21e siècle.
le Service de cardiologie n'a eu de cesse de se perfectionner depuis son inauguration par SM le Roi Mohammed VI afin d'offrir au patient une qualité de soins optimale en se basant sur une technologie de haut niveau associée à la préservation de la dimension humaine indispensable à toute médecine de qualité.

C'est dans ce sens qu'au fil des années, le Service s'est étoffé de jeunes médecins apportant à chacun une connaissance pointue dans les techniques évoluées que nous connaissons actuellement, et c'est également avec l'aide d'assistants spécialistes ainsi qu'avec l'aide d'un staff infirmier motivé et performant qu'un suivi au jour le jour, proche du patient, est réalisé dans le service d'hospitalisation.

Appartenant au CHU Ibn Rochd de Casablanca, le service de cardiologie mesure à sa juste valeur les responsabilités qui sont les siennes, grâce au soutien, à l’écoute et aux encouragements de la direction et à l’engagement du personnel médical et infirmier qui est motivé pour en faire une référence tant sur le plan régional, national que continental. Nous nous sommes fixé comme objectifs de mettre aux normes internationales le niveau de la cardiologie dans notre CHU. Le département s’est doté d’une nouvelle salle de cathétérisme cardiaque. De nouveaux équipements sont arrivés : VO2 max, monitoring des unités de soins, ballon de contre pulsion, ECMO.

Echanges de missions et de savoir-faire

La cardiologie peut à juste titre se prévaloir de nombreuses avancées thérapeutiques majeurs, au premier rang desquelles l'infarctus du myocarde et l'insuffisance cardiaque, véritables enjeux de santé publique. C'est dans cette optique de développement que l'ensemble de l'équipe médico-chirurgicale a abordé la nouvelle structure mise en place. Un certain nombre de jeunes médecins sont partis dans des centres de références internationales apprendre les techniques de pointe pour les appliquer une fois de retour dans leur centre. Par ailleurs, le professeur Ahmed Bennis et son staff ont pu publier dans des revues référencés et communiquer dans des congrès de haut niveaux leurs travaux de recherche (Congrès européen de cardiologie, Journées européenne de cardiologie, Congrès mondial d’échocardiographie).

En outre, le département de cardiologie entreprend également des missions humanitaires en collaboration avec le Professeur Gilles Grollier et le Dr Paolo Roche, missions qui ont permis de faire bénéficier des patients démunis de dilatation mitrales et coronaires.
Ces missions ont permis également de former l’équipe du cathéterisme cardiaque à ces nouvelles techniques et de mener des travaux de recherche sur les effets de la dilatation mitrale sur la fonction ventriculaire droite. 

Dans le même ordre d’idée, le service de cardiologie a reçu au mois de novembre 2008 l’équipe de l’hôpital Fayçal Ibn Abedlaziz (Arabie saoudite), qui a réalisé une mission de cardiologie pédiatrique avec les professeurs Zoheir Al Halees (chirurgien cardiovasculaire pédiatre) et Al Jaffal (cathétérisme pédiatrique). La mission s’est déroulée du 25 au 31 décembre 2008. Le programme a permis de réaliser des interventions de chirurgie cardiaque pédiatrique, du cathétérisme cardiaque interventionnel et des cours de formation en échocardiographie pédiatrique. L’année prochaine et dans le cadre d’un partenariat qui lie le CHU Ibn Rochd de Casablanca et la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca au North Shore Hospital (USA), le département de cardiologie recevra d’éminents cardiologues américains pour nous faire partager leurs expériences sur les techniques de pointe et en faire bénéficier les patients marocains.
Tous ces éléments font qu’aujourd’hui le service de cardiologie est devenu aujourd’hui une plate-forme incontournable en matière de cardiologie de pointe contemporaine, aussi bien sur le plan national que continental dans la mesure où nous disposons du plateau technique le mieux étoffé du royaume et formons des cardiologues africains talentueux très appréciés dans leur pays d’origine.

Par Abdelaziz Ouardighi

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