Revue de presse

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire qui touche les articulations. De nombreuses personnes en sont atteintes sans la nommer, se disant victimes de simples rhumatismes. Mais la polyarthrite rhumatoïde est une pathologie grave, chronique, qui évolue par poussées. Les premiers symptômes apparaissent souvent entre 30 et 45 ans, majoritairement chez les femmes, qui sont 3 fois plus souvent atteintes que les hommes. Ce sont tout d’abord des douleurs articulaires, principalement dans les mains. Si rien n’est fait surviennent ensuite les gonflements, l’ankylose et la déformation jusqu’au blocage total. Il est courant de rencontrer des déformations caractéristiques du type «mains en coup de vent» ou «doigts en col de cygne».

La CNSS a élargi ses prestations. Elle a étendu sa couverture médicale des Affections Longues et Coûteuses (ALC) et Affections de Longue Durée (ALD) à 95 ou 100%. Avec cette révision des taux de remboursement, nombreux étaient ceux qui ont cru que la suppression du ticket modérateur de 30% imposé à ses affiliés était du domaine de l’acquis. Fausse illusion ! Puisque certaines pathologies entrant dans la catégorie des ALD comme la polyarthrite rhumatoïde n’ont pas été concernées par la nouvelle décision de cet organisme.

Pour Dr Mohamed Saleh Bennouna, Président de l’Association marocaine de lutte contre le polyarthrite rhumatoïde (AMP), «la CNSS continue de cantonner dans les coins les plus sombres de ses préoccupations la situation tragique des malades qui en sont atteints. Pourtant, il n’est de secret pour personne que cette maladie pose un réel problème de santé publique.»
En effet et selon les estimations actuelles, elle touche entre 0,25 et 1% de la population, soit 87.000 à 350.000 personnes au Maroc. Il s’agit d’une maladie grave qui provoque chez les personnes touchées un handicap à vie puisqu’elle détruit les articulations si elle n’est pas traitée à temps.

Cette maladie se caractérise par des douleurs qui s’accompagnent d’un gonflement des articulations, d’une gêne dans les mouvements, puis d’une déformation et parfois même d’un blocage complet. Elle engendre une détérioration considérable de la qualité de vie des patients. Pis encore, elle diminue l’espérance de vie de 5 à 10 ans.
Outre cet énorme handicap, elle représente un énorme poids social. Des personnes ont arrêté leur activité professionnelle dans les 3 premières années de la maladie, des enfants de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ont arrêté leur scolarité et des mariés divorcent souvent à cause de cette maladie.

Dans le contexte marocain, de tels problèmes s’aggravent davantage en l’absence d’une couverture médicale adéquate de la maladie diagnostiquée - par méconnaissance de la maladie - à un stade trop avancé. D’où le coût excessivement onéreux de prise en charge médicale, naturellement hors portée des adhérents de cet organisme dont les tranches de salaires sont basses.
Selon les décideurs de la CNSS, les trois critères qui ont présidé à l’arrêt de la nouvelle liste de maladies bénéficiaires, sont d’ordre médical, social et financier. Toutefois, la polyarthrite rhumatoïde n’a pas été retenue dans cette liste bien qu’elle remplisse les trois critères. Nous n’arrivons pas à comprendre cette aberration. Mais nous restons confiants que la CNSS fera le nécessaire dans les plus brefs délais. C’est en tout cas le vœu du Dr Mohamed Saleh Bennouna, Président de l’Association marocaine de lutte contre le polyarthrite rhumatoïde (AMP) et nous sommes de tout cœur avec lui.

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