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Non remboursables : des médicaments essentiels boudés par les malades

Le quotidien d'Oran | Algérie | 18/10/2008 | Lire l'article original

Non remboursables par la Caisse Nationale d'Assurance Sociale (CNAS), certains médicaments sont boudés par les malades. Même s'ils sont prescrits par les médecins, les assurés préfèrent acheter un produit qui est remboursé plutôt que de respecter ce qui est mentionné dans l'ordonnance. C'est leur santé qui en paie le prix, mais devant le manque de moyens financiers pour la majorité de ces malades, le choix n'est pas difficile à faire. 35,91% est le taux de ces patients qui ont décidé, de leur propre chef, de faire le tri de médicaments en fonction de leur budget. C'est l'enquête effectuée par le centre national de phamacovigilance et de matériovigilance qui a révélé ce phénomène et fait ressortir aussi que l'ensemble des médicaments non remboursés par la sécurité sociale représente 5,63% de l'ensemble des produits disponibles dans les pharmacies.

Cette enquête menée entre le 12 janvier et le 27 février derniers, a montré également que «le taux des médicaments non disponibles dans les officines représente 10,37%. Ce qui conduit à dire que le taux de disponibilité des médicaments essentiels dans les officines est de 89,63%» . Durant cette période, la pénurie de médicaments n'était qu'à son début et par conséquent le taux de disponibilité ne reflète pas la crise dans laquelle a sombré le marché, au courant de cette année, et jusqu'à présent mais à un degré moindre. Le taux de disponibilité avait considérablement baissé mettant la vie des malades en danger et creusant le fossé entre ce qui est recommandé par les institutions mondiales soit 100% de disponibilité et la réalité du terrain.

Le point positif dans cette enquête est le taux de 84% des médicaments choisis comme référence, figurant dans la nomenclature des médicaments essentiels établie par l'Organisation mondiale de la Santé, en 2007. Seize de ces médicaments sur une liste comportant 19 sont inscrits dans la nomenclature. Le manque de certains médicaments destinés au traitement des maladies telles l'épilepsie, le diabète ou l'asthme, notamment, au niveau des centres de proximité appelés à traiter des urgences, persiste selon des spécialistes.

Sur les consultations médicales, l'enquête a révélé que la durée moyenne de la consultation est de 6mn 04sec, alors que la durée de l'auscultation consacrée au patient est de 2mn 46sec. Les professionnels sont interpellés, de ce fait, sur les bonnes pratiques relatives à la prescription des médicaments. Selon le Dr Fethi Benachenhou, médecin généraliste de la santé publique, cité par l'APS, le taux des maladies ORL et respiratoires est le plus élevé du fait que l'enquête a eu lieu en hiver. L'asthénie, l'anémie, les vertiges ou encore l'impuissance sont autant de symptômes dont souffrent les patients, précise M. Benachenhou ajoutant qu'il s'agit de symptômes dus aux problèmes socio-économiques et que le patient a besoin d'être écouté avant tout...

Par B. Mokhtaria

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