Revue de presse

Dans un état d’agitation intense, le déséquilibré menace le médecin de garde. Un infirmier qui tente de s’interposer reçoit un violent coup de tête et succombe à ses blessures peu après à l’hôpital. Un acte, qui a choqué tous les professionnels de santé a travers le Royaume, des sit-in ont été organisés partout au niveau des hôpitaux pour dénoncer le manque de personnel soignant et la faible sécurité des structures hospitalières et en particulier les centres psychiatriques au Maroc. Ce fait divers récent démontre si besoin est que l’insécurité peut a tout moment aussi s’inviter dans les établissements hospitaliers.

Chaque jour de graves manifestations de violence commises de plus en plus fréquemment dans les services des hôpitaux traduisent l’intrusion, dans ces enceintes, de comportements jusque-là cantonnés dans certains quartiers chauds. Ces expressions de violence nuisent gravement à la sérénité qui doit régner dans ces lieux et visent des personnels chargés d’une mission essentielle et prioritaire de service public ; elles doivent de ce fait être combattues avec la plus grande détermination. La sécurité des services d’urgence en particulier et surtout la nuit constitue déjà une des préoccupations majeures des professionnels qui ne savent plus a quels saints se vouer, il devient urgent de mettre en place des dispositifs adaptés pour dissuader les contrevenants et les fauteurs de troubles.

La pénurie de personnel au cœur de l'insécurité

La baisse des effectifs, l'accroissement de la demande de soins, l’insécurité et le manque ou l’insuffisance de poursuite judiciaire et pénale à l’encontre des agresseurs ont contribué à déstabiliser les équipes soignantes et à aggraver les risques que connaissent les services chauds de nos hôpitaux. Le récent fait divers qui a eu pour théâtre macabre l’hôpital psychiatrique de Salé au cours duquel un infirmier a été tué par un malade mental révèle au grand jour la dégradation des conditions de travail dans nos hôpitaux et au sein l'univers psychiatrique, une dégradation moult fois dénoncée par les responsables de la santé mentale sans que cela ne fasse réagir les décideurs. Aujourd’hui le ministère de la santé appelle l’ensemble des professionnels de la santé à tout mettre en œuvre pour relever les défis auxquels doit faire face le secteur de Yasmina Badou, ministre de la santé, parmi les objectifs que s’est assignée la stratégie 2008-2012 du ministère de la santé figurent en bonne place, le bon accueil, la disponibilité, la communication, le sourire, l’hygiène, la propreté, la moralisation… Tout cela est fort appréciable, justifié pour concilier les citoyens avec les structures de santé.

C’est une stratégie qui dénote le haut degré de responsabilité atteint aujourd’hui par le secteur de la santé, un secteur qui est à l’écoute des citoyens, un secteur qui cherche à rompre avec les attitudes d’un passé révolu. C’est très bien, mais cette stratégie a-t-elle pensé aux principaux acteurs du secteur de la santé, a-t-elle prévu dans le sillage de ses objectifs comment faire face aux charges de travail accrues des personnels de santé (médecins et infirmiers) a-t-elle aussi pensé à garantir la sécurité des professionnels de santé qui sont quotidiennement agressés dans l’exercice de leur fonction, il n’ y a qu’ a voir le nombre impressionnant de PV de police établis chaque jour a travers tout le pays pour se rendre compte des réels dangers qu’encourent ces professionnels.
A cela, il convient encore une fois de plus de rappeler que le problème des sous effectifs est très dangereux, que la pénurie d’infirmiers au Maroc est vécue au quotidien au niveau de tous les services, cette pénurie va aller en s’accentuant avec tout ce que cela représente comme problèmes.
A bon entendeur salut.

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