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El Moudjahid | Algérie | 08/09/2023 | Lire l'article original
Contacté pour s’exprimer, à l’occasion de la célébration de la Journée arabe de la santé, le spécialiste en maladies transmissibles et pathologies tropicales émergentes, Idir Bitam, souligne les répercussions des changements des comportements écologiques et environnementaux sur les maladies émergentes et reémergentes qui prennent, selon lui, de l’ampleur dans le monde.
Entretien réalisé par : Kamélia Hadjib
El Moudjahid : On assiste, ces dernières années, à l’émergence de nouvelles maladies virales. Les changements climatiques sont-ils responsables de cet état des lieux ?
Pr Idir Bitam : Effectivement, les maladies émergentes et reémergentes prennent de l’ampleur dans le monde, ceci est dû aux changements des comportements écologiques et environnementaux. Il n’est plus à démontrer que les évènements climatiques externes ont un impact avéré sur les vecteurs et sur l’apparition de certaines maladies infectieuses et virales.
Parmi les conséquences des changements climatiques, je citerai le cas de la peste, dont l'agent pathogène est « Yersinia pestis », qui est une maladie infectieuse transmise par les puces des rongeurs.
Cette maladie a réapparu, en 2003, en Oranie, après 50 ans de silence épidémiologique. Cette résurgence est due justement à l'apparition des chaleurs caniculaires qui ont marqué la région et qui ont provoqué la sécheresse des zones sauvages où vivaient des animaux sauvages. Par manque d’eau et de nourriture, certains animaux porteurs de parasites ont été poussés à se déplacer vers les zones villageoises, ce qui a provoqué la promiscuité entre les animaux sauvages porteurs des ectoparasites et l'homme, d'où le cycle de transmission épidémiologique complet.
D'autres maladies peuvent aussi émerger tels que la leptospirose qui est aussi transmise par les urines des rongeurs qui provoque des maladies rénales et hépatiques graves et mortelles, la transmission se fait par l'intermédiaire des eaux contaminées par cette bactérie Leptospires. Les moustiques vecteurs des parasites (paludisme) et virus tels que les arboviroses, comme la dengue, chikungunya et zika virus transmis par le moustique tigre Aedesalbopictus qui a investi tout le Nord algérien et 80% des départements français, d'où l'acheminement des larves et œufs de ces insectes par les émigrés venant pour la majorité de France.
D'autres arbivirus sont aussi présents en Algérie tels que West Nile Virus et la fièvre de la vallée du rift transmis par le Culex pipiens, les réservoirs sont des oiseaux migrateurs et les petits ruminants, les migrations des animaux d'un continent à l'autre provoque le déplacement aussi des agents pathogènes vers des continents qui étaient indemnes. On peut citer l’exemple des dromadaires qui sont parasités par des tiques dures Hyalomma qui transmettent des bactéries assez dangereuses comme les Rickettsies et Crimée-Congo qui provoquent des fièvres hémorragiques. Il y a lieu de noter, également, l’impact des changements climatiques sur les maladies respiratoires qui apparaissaient en hiver et qui sont maintenues même en période de grandes chaleurs telles que la pandémie de la Covid-19 qui a causé des ravages au cours des trois dernières années.
(*) Pr Idir Bitam, spécialiste en maladies transmissibles et pathologies tropicales émergentes.
Membre du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies.
Président de la Société algérienne de la recherche médicale.
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