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Le matin | Maroc | 28/07/2023 | Lire l'article original
Le Prix de la meilleure innovation mondiale 2023 dans le domaine de la chirurgie mini-invasive à la compétition «Winners Meeting of Laparoscopy en chirurgie gynécologique» a été remporté par le gynécologue marocain Dr Hamza Ouzaher. Dans cet entretien accordé au «Matin», il revient sur cette consécration et nous dit tout sur son invention.
Le Matin : Vous avez remporté le premier Prix de la meilleure innovation mondiale 2023 dans le domaine de la chirurgie mini-invasive en Espagne. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Dr Hamza Ouzaher : Le Winners Meeting of Laparoscopy en chirurgie gynécologique est une compétition annuelle internationale qui s’est déroulée cette année en Espagne du 15 au 17 juin dernier. Quelque 25 candidats de pays différents ont postulé pour participer à cette neuvième édition et seuls 12 ont été retenus par le jury après étude de dossier, et j’en faisais partie. J’ai remporté à l’unanimité le premier Prix de la meilleure innovation mondiale 2023 dans le domaine de la chirurgie mini-invasive après le vote du jury et du public. Ce prix est le fruit de plusieurs années de travail. Je suis très heureux de pouvoir honorer mon pays, le Maroc, et tout le corps médical ainsi que le peuple marocain.
Vous avez remporté ce Prix grâce à l’invention du simulateur et des modèles d’apprentissage 100% marocains pour la formation des gynécologues pour la cœlioscopie. Parlez-nous un peu plus de cette invention.
Je rappelle que l’enseignement classique en chirurgie par compagnonnage, tel que défini par William Halsted au XIXe siècle, est basé sur trois étapes : d’abord, le chirurgien débutant assiste à une intervention chirurgicale, puis il réalise cette chirurgie en présence d’un chirurgien senior et, enfin, opérer seul. Ce modèle d’apprentissage est devenu limité aujourd’hui. Une nouvelle façon de formation a été développée. Il s’agit de la simulation en santé dans le domaine chirurgical.
L’enseignement par simulation en chirurgie se définit comme un enseignement qui re-créé une situation médicale précise par exemple ablation d’un fibrome ou kyste sur un support autre qu’un patient, et sans risque pour le patient et pour les apprenants.
Cependant, la simulation n’a pas vocation à prendre la place de la chirurgie classique dans l’apprentissage. Toutefois, elle permet de «gagner des étapes» dans la formation notamment sur les gestes techniques et permet, lors de la confrontation avec le patient, d'avoir acquis les bases nécessaires, et de pouvoir s’affranchir de celles-ci pour un meilleur apprentissage.
En ce qui me concerne, j’ai créé le premier simulateur marocain permettant au jeune chirurgien de faire des formations en chirurgie cœlioscopique tout en préservant la sécurité de nos patientes. J’ai modélisé également les différentes procédures chirurgicales en gynécologie telle que l’ablation de kyste, de fibrome et utérus ainsi que d’autres interventions. Ces 14 modèles, brevetés en mon nom, permettront au jeune chirurgien de répéter les différentes interventions chirurgicales en toute sécurité et pas pour la première fois sur la patiente. Ils ont été validés par un jury composé de grands experts en chirurgie laparoscopie et seront adoptés en tant que moyen de formation dans les écoles de chirurgie de par le monde.
Vous êtes également expert en chirurgie robotique, quelle est la différence avec la cœlioscopie ?
En cœlioscopie, au lieu d’effectuer une large incision pour ouvrir le corps et accéder aux organes, le chirurgien ne réalise que de petits trous dans la paroi abdominale, par lesquels il introduit une mini-caméra et des instruments qu’il manipule à l’extérieur du corps. Alors que la chirurgie robotique a vu le jour dans l’espoir de faciliter les interventions chirurgicales et l’exécution d’interventions particulièrement délicates qui seraient impensables selon les techniques usuelles de chirurgie ouverte ou de chirurgie laparoscopique.
Lors d’une intervention, le robot doté de 4 bras articulés et placés au-dessus du patient permet au chirurgien d’opérer à distance, sur une console située également dans la salle d’opération. Le robot retranscrit alors parfaitement chaque mouvement des mains du chirurgien de la console vers les bras équipés de pinces articulées et miniaturisées. Une caméra binoculaire HD placée dans l’un des 4 bras permet le guidage de l’opérateur en retransmettant des images tridimensionnelles. L’utilisation du robot nécessite une formation de pointe de l’ensemble des équipes chirurgicales qu’il s’agisse des chirurgiens, des infirmières de bloc, des anesthésistes ou encore des aides-soignants. J’ai eu mon diplôme de chirurgie robotique en 2010 à Nancy en France « Premier chirurgien Maghrébin » et une Master Class en 2012 à Miami aux États-Unis.
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