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L'Opinion | Maroc | 20/06/2023 | Lire l'article original
Le mouvement de réforme que connaît le domaine de la santé au Maroc rend plus que jamais impératif le besoin de retenir et de motiver davantage les professionnels de la santé. Pourtant, ces derniers continuent d’opter pour l’étranger pour plusieurs raisons. Le Maroc perd annuellement jusqu’à 700 médecins. D’où la nécessité d’accélérer les réformes structurelles du système de santé dans un sens davantage inclusif.
L’exode des compétences médicales continue, l’inquiétude aussi. Bien qu’il ne soit pas un phénomène nouveau au Maroc, la fuite des soignants devient plus pénalisante, surtout qu’elle intervient dans un contexte de généralisation de la couverture médicale, ce qui susceptible de fragiliser davantage le système de santé.
Ce sujet est revenu sur la scène du débat ces derniers jours suite à la révélation par la Fondation des médecins-enseignants libéraux (FMEL) de chiffres alarmants. Selon son étude intitulée « Exode des compétences médicales au Maroc : Menaces ou opportunités ?», le Maroc perd encore 600 à 700 médecins chaque année, soit 30% des médecins formés actuellement.
Selon la même source, « cet exode concerne toutes les catégories mais le taux le plus élevé est enregistré chez les étudiants, avec plus 61,6% qui déclarent vouloir partir à l’étranger. Le plus souvent, ils veulent s’installer en Allemagne, et même 34% d’entre eux rêvent d’y évoluer. Pis encore, « ce sont généralement les meilleurs qui partent, par conséquent l’impact de cet exode est double, quantitativement et surtout qualitativement ».
Ce constat alarmant inquiète les acteurs du secteur de la santé, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte où le Maroc affiche un déficit important en termes de médecins. Le Royaume ne dispose que de 25.000 médecins exerçants. De ce fait, il lui faut attirer 32.000 autres pour s’aligner sur les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Docteur Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, évoque, dans ce sens, l’expérience de la France qui, malgré qu’elle dépasse de loin les normes de l’OMS, souffre encore de « déserts médicaux » et de manque d’encadrement médical.
Ceci dit, le Royaume se trouvera, dans les jours à venir, lourdement handicapé, et toute tentative de réforme visant à améliorer l’offre de soins reste hypothéquée à la mise à dispositif des effectifs nécessaires.
A la recherche de nouveaux horizons, les compétences du domaine médical fuient le Maroc en quête d’épanouissement scientifique et de bonnes conditions de travail morales et matérielles. Ainsi, « même le secteur privé peine à fidéliser les médecins, sinon ils n’auraient pas quitté le Maroc pour exercer dans d’autres pays », déplore Dr Tayeb Hamdi.
En plus de l’exode externe, l’exode interne n’est pas moins grave et menaçant pour l’offre de soins dans le secteur public. « Plus de 80% des médecins en formation (résidents) sont bénévoles et refusent d’intégrer le secteur public. Bien plus, presque 100% des médecins spécialistes du secteur public refusent de prolonger leur activité dans le secteur public après la fin de leur contrat. Ceci est dû, selon la même étude, aux conditions salariales ou pour des raisons familiales ».
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