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L'expression dz | Algérie | 06/04/2022 | Lire l'article original
Le personnel médical est le premier à être félicité pour cette belle victoire qui nous permet de retrouver une vie presque normale. Le ministre de la santé annonce que leur prime coronavirus sera versée avant jeudi prochain. Les chiffres sont vraiment étonnants. Depuis une dizaine de jours, l'Algérie n'enregistre presque plus aucune contamination à la Covid-19.
Mieux encore, il y a eu zéro décès depuis une semaine. Du jamais-vu depuis l'arrivée de ce virus dans le pays en mars 2020. « Une situation épidémique rassurante et sous contrôle et ce à la lumière de la décrue enregistrée dans le nombre de nouveaux cas et de décès », s'est réjoui le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Un constat partagé par les professionnels de la santé. Ils peuvent, enfin, respirer après deux ans de rude bataille. « La majorité des services dédiés à la prise en charge de cette pandémie sont vides. Rares sont les établissements où l'on trouve plus de cinq malades hospitalisés », souligne le docteur Omar Haouchine, médecin spécialiste affecté un service Covid-19, dans le cadre de son service civil. « Il y a peut-être encore une dizaine de cas par jour qui ne sont pas détectés, mais majoritairement, ils sont légers. Seuls deux ou trois nécessitent une hospitalisation. Ce sont ceux déclarés par les officiels », explique-t-il en se réjouissant de pouvoir passer un Ramadhan tranquille après deux ans de cauchemars. « J’ai la chair de poule rien qu'en me rappelant des deux derniers Ramadhan, où l'on comptait nos morts, alors qu'on menait une lutte acharnée, sous un soleil de plomb, contre ce virus », se remémore-t-il, les larmes aux yeux. « Des fois, on n'avait même pas le temps de rompre le jeûne, on avait l'impression que tous nos efforts étaient une goutte d'eau dans un océan. Je pleurais toute la journée, ne voyant pas le bout du tunnel pointer à l’horizon », rétorque, de son côté, le docteur Salima Bouhara, résidente en médecine. Aujourd'hui, le cours de la vie semble avoir repris son cheminement normal.
On est en train de vivre un mois sacré, sans avoir la crainte du « corona » qui nous a tant traumatisés. Les Algériens peuvent profiter, en toute tranquillité, des joies de « Sidna Ramadhan. Plus de couvre-feu ni de distanciation sociale. Les longues et belles soirées ramadhanesques sont de retour. Les familles peuvent se réunir, le personnel médical rentrer chez lui. Les dernières mesures sanitaires ont été levées, à l'instar de l'accès aux stades ou la réouverture des frontières. «
La situation a amené l'Algérie à supprimer certaines mesures préventives, notamment au niveau des mosquées, coïncidant avec l'avènement du mois sacré de Ramadhan », a rappelé le ministre de la Santé. La guerre n'est certes pas encore gagnée, on ne sait pas de quoi sera fait demain. Si l'on peut profiter tranquillement de la vie, on doit encore rester prudent, comme le souligne le professeur Benbouzid, qui met l'accent sur la nécessité de maintenir la prudence face à ce virus. « Cela dans le contexte de l'absence de données scientifiques exactes sur lui », a-t-il précisé. Les experts s'accordent sur ce point. Néanmoins, vu les derniers chiffres, beaucoup se demandent si ce n'est pas la fin de la pandémie en Algérie. Il y en a même qui n'hésitent pas à parler d'un passage à une phase endémique, pour ce virus. « Cette phase est atteinte lorsque les nouvelles infections se stabilisent à un faible niveau », expliquent les infectiologues, ce qui paraît être effectivement le cas en Algérie avec la propagation de l'Omicron qui avait battu des records en début d'année. Il n y a pas de chiffres exacts pour savoir combien de personnes ont été contaminées durant cette quatrième vague, mais l'ampleur qu'ont prises les choses laissent penser que la majorité de la population a été « covidée ». Des familles entières ont attrapé le virus durant cette période. Il n'y a presque aucun d'entre nous qui n'a pas eu un proche ou un collègue touché, ce qui, selon certains scientifiques, peut peut-être soutenir cette thèse de passage à un stade endémique. Cela signifierait-il que l'Algérie est l'un des premiers pays au monde à avoir vaincu la pandémie ? Nous n'en sommes pas encore là. Mais une chose est sûre, c'est que nous avons plutôt bien géré cette crise sanitaire, malgré les égarements de la troisième vague, l'été dernier. Aujourd'hui, le personnel médical est le premier à féliciter pour cette belle victoire, qui nous permet de retrouver une vie presque normale. Benbouzid l'a encore une fois mise en avant, tout en leur assurant que leur tant méritée « prime corona » sera versée avant jeudi prochain. « Toutes les procédures relatives à cette opération ont été finalisées, les directeurs de la santé et des établissements hospitaliers, qui n'ont pas encore viré cette prime, doivent la verser, conformément aux délais fixés par le ministère, à savoir jeudi prochain », a-t-il conclu. Une conclusion qui sera celle de ce coronavirus cauchemardesque ! Wait and see...
Walid Ait Said
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