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Maroc Développement durable : Des bouches en bonne santé pour une planète en bonne santé

Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 29/03/2022 | Lire l'article original

Cela en surprendra plus d’un, mais le secteur de la santé a un impact considérable sur l’environnement.
Les systèmes de santé sont responsables d’environ 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la santé bucco-dentaire y contribue grandement. En effet, si le secteur de la santé était un pays, ce serait le cinquième plus grand émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Les soins de santé bucco-dentaire contribuent au problème écologique à travers la pollution de l’air – libération de CO2 associée au déplacement et au transport, incinération des déchets, émissions de gaz à effet de serre issues des gaz anesthésiques comme le protoxyde d’azote – et une forte consommation d’eau.

Les emballages représentent la plus grande source de plastique du secteur dentaire, avec plus de 90% terminant leur cycle de vie sous forme de déchets à incinérer ou à mettre en décharge. Il en va de même pour de nombreux produits utilisés au quotidien en odontologie, notamment les articles en plastique à usage unique, tels que les équipements de protection individuelle (tabliers, gants et masques) et autres articles jetables (gobelets rince-bouche ou tuyaux d’aspiration buccale).

Le secteur dentaire a un rôle collectif à jouer pour réduire cet impact.

Un point de départ logique serait la composante industrielle du secteur, avec une refonte de la production, de la distribution et de la transformation du plastique qui favorise la conception de produits recyclables, réduise les emballages inutiles et optimise la logistique de distribution.
Cela pourrait comprendre la conception et le développement de produits issus de plastiques mono-polymères facilement recyclables ainsi que l’engagement des consommateurs et des entreprises de gestion des déchets pour séparer, collecter, recycler et revaloriser le plastique à usage clinique unique non contaminé.
Le Consortium sur les emballages plastiques souples est un bon exemple de la façon dont cela peut être mis en pratique.

Il est de toute évidence nécessaire de comprendre pleinement les impacts environnementaux des produits et matériaux utilisés dans les systèmes de santé pour passer à un approvisionnement adapté sur le plan environnemental. Cela pourrait impliquer la réalisation d’analyses de cycle de vie pour l’ensemble des produits de la chaîne d’approvisionnement ainsi que la mise en place d’un « indice de durabilité » fiable permettant d’indiquer aux acheteurs des références en matière de durabilité des produits. Cet indice pourrait comprendre des informations sur la source environnementale, la fabrication éthique, la distribution de la chaîne logistique et l’approvisionnement.
Pourtant, la gestion des déchets biomédicaux en plastique à usage unique pose de sérieux problèmes.

Les exigences strictes de sécurité et de qualité pour que ces produits soient légalement conformes sont souvent incompatibles avec la récupération et le recyclage. La nature complexe des articles assemblés à partir de différents plastiques rend également le recyclage difficile, tout comme la tendance à considérer le plastique comme un simple déchet et pas comme unressource de valeur.

Des modèles d’incitation et des formations professionnelles peuvent contribuer à résoudre ces problèmes liés aux mentalités actuelles et motiver tout le monde, des fabricants aux cliniciens en cabinet dentaire, à adopter de bonnes pratiques de recyclage. Des initiatives telles que la mise en place d’une formation à la gestion des déchets dentaires, basée sur les compétences à l’université de Copperbelt en Zambie, constituent un premier pas vers la transition.

Enfin, le manque d’une solution « mondiale » pour la collecte, la récupération et le recyclage de ces plastiques reste un obstacle aux efforts de recyclage. Les gouvernements doivent franchir le pas et définir des politiques reflétant cette réalité. Le Pacte pour le plastique au Royaume-Uni qui établit un objectif de réutilisation, de recyclage ou de compostage de 100% des emballages en plastique d’ici 2025, en est un bon exemple. Les problèmes dentaires tels que les caries et les maladies parodontales sont des affections évitables courantes et il sera toujours nécessaire de proposer des contrôles et des soins dentaires accessibles pour favoriser une bonne santé bucco-dentaire et réduire les inégalités en matière de soins de santé. Cela signifie que certains impacts environnementaux sont inévitables.

Par exemple, les obturations colorées génèrent environ 15 kg de CO2e (équivalent dioxyde de carbone) par procédure, tandis que les traitements endodontiques en génèrent 23 kg, les prothèses entre 58 et 71 kg et le protoxyde d’azote (gaz hilarant) 119 kg. Les amalgames d’argent contiennent du mercure qui, bien que sans danger pour les traitements dentaires, a l’impact environnemental d’un rejet de mercure tout au long de son cycle de vie.
La solution consiste donc à trouver le meilleur moyen de réduire au minimum les soins bucco-dentaires pouvant être considérés comme « évitables ». Et cette solution est simple.

Il vaut mieux prévenir que guérir. En effet, la prévention est le moyen le plus efficace et le plus pratique de réduire le besoin de soins cliniques et, par conséquent, les impacts environnementaux ; et la meilleure façon d’y parvenir consiste à la fois à offrir et à maintenir des soins bucco-dentaires de qualité, centrés sur la prévention à travers la promotion de bonnes habitudes d’hygiène bucco-dentaire et alimentaires ainsi que la lutte antitabac. Lorsque le traitement est nécessaire, les soins de santé bucco-dentaire doivent être axés sur la réalisation d’obturations durables, en employant des produits et des matériaux de grande qualité, qui dureront plus longtemps et/ou nécessiteront moins de remplacements.

Par exemple, la législation sur la fluoration de l’eau, complétée par des politiques de santé publique ciblées, peut contribuer à la promotion des soins bucco-dentaires préventifs. L’interdiction récente de la publicité pour la restauration rapide à la télévision et en ligne avant 21 h au Royaume-Uni est un exemple indirect en faveur d’une meilleure alimentation, tout comme la campagne du footballeur britannique Marcus Rashford en faveur de repas scolaires plus sains.
Moins de consultations chez le dentiste permettraient également de réduire les déplacements.
Les soins de santé bucco-dentaire sont associés à plus de déplacements des patients et du personnel que d’autres spécialisations médicales, notamment en raison du besoin de suivi régulier de la santé bucco-dentaire, alors que les autres spécialisations ne traitent généralement que les maladies.

Au Royaume-Uni, par exemple, les déplacements du personnel et des patients représentent environ deux tiers des émissions totales du secteur des soins de santé bucco-dentaire et environ 8% de la pollution totale de l’air attribuable aux déplacements en lien avec le système de santé publique du Royaume-Uni. Cela peut être considérablement réduit grâce au maintien d’une bonne santé bucco-dentaire nécessitant moins de consultations et donc moins de déplacements chez le dentiste.

De simples changements des habitudes de transport peuvent avoir un impact majeur. Par exemple, en octobre 2021, le Comité de durabilité de l’École de médecine dentaire de Harvard (HSDM) a mis en place un « Challenge de pas » dans le but de motiver le personnel, les étudiants et les professeurs à marcher ou à prendre les transports en commun et à ne pas conduire pendant ce mois. Au total, ils ont cumulé plus d’un million de pas et ainsi évité la libération d’environ 0,28 t de CO2.

De même, les campagnes de prévention permettraient indirectement de réduire la consommation d’eau.
La pratique de l’odontologie et l’hygiène bucco-dentaire personnelle impliquent une grande consommation d’eau. À titre d’estimation prudente, le débit d’un robinet de salle de bain est d’environ 4 l/min. En supposant que la moitié de la population mondiale se brosse les dents une fois par jour et laisse couler l’eau pendant une minute, la consommation mondiale d’eau par jour correspondrait à 6.400 piscines olympiques. Ce chiffre s’ajoute à la consommation d’eau non quantifiée sur toute la chaîne de fabrication et de distribution du secteur des soins bucco-dentaires.

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, nous devrions célébrer le fait que le secteur a reconnu son rôle fondamental dans les efforts d’atténuation du changement climatique. Le premier pas est fait. Les prochains seront plus exigeants et auront besoin de bouches en bonne santé. Le code de bonnes pratiques de la Fédération dentaire internationale (FDI) constitue un excellent point de départ pour garantir des bouches en bonne santé pour une planète en bonne santé.

Chronique de :

  1. Ihsane Ben Yahia Echairi
    Présidente de la Fédération dentaire internationale (FDI) et doyenne de la Faculté de médecine dentaire de l’Université MohammedVI des sciences de la santé à Casablanca, Maroc.
  2. Nicolas Martin
    Responsable de l’équipe opérationnelle de la FDI sur la durabilité en odontologie. Il est également professeur clinicien en dentisterie réparatrice à l’École d’odontologie clinique de l’Université de Sheffield, au Royaume-Uni
  3. Steven Mulligan
    Membre de l’équipe opérationnelle de la FDI sur la durabilité en odontologie. Il est également maître de conférences, clinicien en dentisterie réparatrice à l’École d’odontologie clinique de l’Université de Sheffield, au Royaume-Uni.<

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