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Maroc 9è Sidaction : Comment la pandémie a impacté la riposte au VIH/Sida au Maroc

Hespress | Maroc | 01/12/2022 | Lire l'article original

L’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS) lance la 9e édition du Sidaction Maroc. Cette campagne de sensibilisation et de collecte de dons, intitulée « le sida est toujours là… Faisons un don ! », se déroulera sur l’ensemble du territoire national du 1er au 31 décembre 2022.

Le lancement de la 9e édition du Sidaction Maroc coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre de chaque année. Pour sa nouvelle campagne de sensibilisation et de collecte de dons, l’ALCS alerte sur les conséquences inquiétantes de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur la riposte au VIH/Sida au Maroc ainsi que sur le recul drastique des financements de la lutte contre ce virus.

Sollicitée par Hespress Fr, Naoual Laaziz, directrice générale de l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS), explique les répercussions de la Covid-19 sur les actions de l’association et l’accompagnement, le suivi des personnes atteintes du Sida.

Hespress Fr : Dans votre communiqué annonçant le lancement de la 9e édition du Sidaction Maroc, vous alertez contre les conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur la riposte au VIH/sida au Maroc. Comment avez-vous vécu cette période de pandémie, en tant qu’association ?

Naoual Laaziz : La crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 a eu raison des systèmes de santé qui ont vu leurs capacités d’accueil et de prise en charge des malades dépassées, notamment lors du premier pic épidémique mondial. Les ressources humaines, matérielles et financières étant orientées vers la lutte contre la pandémie de la Covid-19, toutes les autres maladies – transmissibles ou non- étaient passées au second plan.
L’ALCS, était consciente de la gravité de la situation et du fait que la vulnérabilité à l’infection au VIH est extrêmement augmentée par l’addition de la vulnérabilité à la Covid-19 et que l’addition des vulnérabilités ne ferait qu’augmenter le risque d’infections et réduire l’impact d’années d’efforts inlassables fournis par le pays dans le cadre de la riposte au VIH.
L’ALCS croyait donc fermement qu’en plus de sa mission principale de prévenir les IST et VIH/sida, elle se devait de déployer activement son réseau auprès des populations qu’elle couvre pour réduire les risques liés à la Covid-19 et répondre aux besoins les plus urgents, notamment en fournissant les services essentiels et une aide alimentaire et sociale d’urgence. L’ALCS, en tant qu’association communautaire à l’écoute des besoins exprimés par les populations clés desservies, ne pouvait ignorer ces besoins très urgents.
Ainsi, des mesures ont été prises pendant et après le confinement pour la continuité des services habituels liés à la prévention des IST/VIH/sida et hépatites virales et la réponse, dans la mesure du possible, aux nouveaux besoins engendrés par la crise sanitaire liée à la Covid-19, ceci en respectant les mesures barrières de lutte contre la Covid-19.

L’ALCS a maintenu une communication à travers ses réseaux sociaux, son dispositif de relation d’aide à distance pour les survivant-e-s aux violences basées sur le genre (Plateforme SMS – WhatsApp) et les réseaux des intervenants terrain et pairs éducateurs. Les messages ont été adaptés pour rassurer les PVVIH et les populations clés qu’elle couvre qu’ils ne seront pas laissés pour compte et que les services essentiels leur seront assurés. Aussi, des messages de prévention de la Covid-19 ont été préparés et diffusés à travers les réseaux sociaux et les réseaux des populations clés. En sus des services intra-muros, des intervenants et pairs éducateurs ont été mobilisés, en accord avec le ministère de la Santé, pour assurer la dispensation à domicile des antirétroviraux (ARV) pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et de la méthadone pour les personnes usagères des drogues (PUDI).

Malgré tous les efforts déployés, les objectifs nationaux de 2020 en termes de couverture des populations clés n’ont été atteints qu’à hauteur de 70% avec une sous-performance notable en dépistage VIH qui n’a pas dépassé les 25% des objectifs fixés.

L’ALCS a largement contribué à ces réalisations par :

  • La couverture de 63.462 personnes appartenant aux populations clés
  • L’offre de test VIH à 21.615 personnes et le virus de l’hépatite C (VHC) à 602 personnes dont 380 étaient séropositives au VIH et 26 réactive au VHC.
  • La distribution de 2,8 millions de préservatifs
    • La distribution de 4.500 paniers alimentaires pendant le confinement pour 1.400 personnes démunies.
  • L’appui médical et la prise en charge psychosociale pour 6.904 PVVIH suivies dans les centres déférentes dont 370 enfants
  • La dispensation des ARV pour 2.793 personnes (dont 35 étranger et 23 détenus) et la méthadone pour 15 PUDI.

Hespress Fr : Dans quelle mesure le dépistage contre le Sida est-il important pour la prévention contre le VIH au Maroc ?

Naoual Laaziz : Le dépistage VIH est le seul moyen de savoir si on est porteur-se du VIH avant l’apparition de symptômes évoquant le sida qui surviennent à un stade tardif de l’infection où les défenses de l’organisme sont dépassées. Ainsi, le dépistage à un stade précoce, où la personne vivant avec le VIH à l’air en bonne santé apparente, est primordial pour démarrer rapidement le traitement par les antirétroviraux et éviter les complications et la détérioration de l’état de santé de la personne.
De même, une personne sous traitement ayant une charge virale indétectable dans le sang, peut mener une vie normale, a une espérance de vie équivalente à une personne de son âge et ne transmet plus le VIH. Ainsi le fait de traiter très tôt les PVVIH engendre un gain considérable en productivité et en réduction de la charge économique de la maladie sur les systèmes de la santé et la société.

Selon les estimations du Fonds Mondial de lutte contre le sida au Maroc, pour tout dollar investi dans la prévention et le dépistage VIH, il y a un retour sur investissement de 7 dollars.
Au Maroc, près de 18% des 23.000 personnes séropositives estimées ne connaîtraient pas leur statut sérologique à fin 2021. Ainsi, il faudra multiplier les efforts pour rendre le dépistage encore plus accessible en diversifiant les offres de dépistage et en les adaptant aux populations les plus exposées aux risques d’infection par le VIH.
Le dépistage communautaire, assuré par agents communautaires non-médecins formés à cet effet, mis en place par l’ALCS en partenariat avec le ministère de la Santé depuis 2015, a donné des résultats très probants dans la mesure où ce dispositif dépiste chaque année plus des deux tires des cas dépistés par l’ALCS. De même, les autotests VIH, dont le pilote conduit par l’ALCS a été très probant, sont une stratégie efficiente pour atteindre les personnes éloignées des centres de dépistage ou bien les personnes réticentes à se faire dépister par un agent de santé ou un agent communautaire.

Hespress Fr : On sait que le Sida n’est pas un virus comme les autres. Des individus refusent encore au Maroc d’être dépistés ou suivis en raison de l’impact sur eux et leurs familles et le regard de la société notamment. Comment agissez-vous avec ces personnes lors de vos campagnes de sensibilisation ?

Naoual Laaziz : L’Association de Lutte Contre le Sida a fourni, durant l’année 2021, des services d’appui social et médical à près de 7.000 personnes, dont 94,2% ne disposaient d’aucun revenu stable et 55% n’étaient couvertes pas aucun régime de prévoyance sociale.

D’après l’étude sur l’indice de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) réalisée en 2016 par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, près de 50,2% étaient victimes d’attitudes discriminantes et près de 41,2% s’étaient vues refuser des soins. Les résultats préliminaires d’une étude similaire conduite en 2022 ont montré que près de 19% des PVVIH avaient vécu des expériences de stigmatisation en milieu de soins et près de 58% s’auto-stigmatisent.

Au-delà de ces chiffres, les médiateurs thérapeutiques et sociaux de l’ALCS, qui prennent en charge les PVVIH en leur assurant un appui psychologique et social ainsi que la médiation thérapeutique, remontent régulièrement des expériences très douloureuses de stigmatisation et de discrimination vécues par les PVVIH. Parmi ces expériences, on peut citer des femmes enceintes séropositives à qui on a refusé des soins, des personnes dont le statut a été divulgué contre leur gré et qui étaient obligées de quitter leur travail, de changer l’école de leurs enfants, voire même de déménager et de changer de lieu de vie. Vu la stigmatisation et la discrimination dont elles sont sujettes, vu l’incertitude d’avoir gain de cause à travers un contentieux juridique et vu la peur que leur statut sérologique ne se dévoile encore plus, ces PVVIH n’osent même pas utiliser les systèmes de recours mis à leur disposition en cas de violation de leurs droits humains.
L’ALCS a fait du respect des droits humains et de la lutte contre toutes les formes de stigmatisation et discrimination un axe principal de son action. Elle lutte pour la réduction de la stigmatisation et la discrimination, notamment en milieu de soins, pour garantir un accès aux soins dans la dignité pour les populations clés et les PVVIH.
Elle prône la décentralisation des services, la délégation des tâches liées à la dispensation des traitements antirétroviraux et le suivi des PVVIH par des acteurs communautaires ainsi que la mise en place de services différenciés, tenant compte des particularités des populations clés, pour améliorer le quotidien des populations clés et des PVVIH.
Elle milite pour la mise en place d’un système de recours administratif et juridique, adapté et efficace, qui pourrait être utilisé en cas de violation des droits humains des populations clés et des PVVIH.
Elle plaide auprès de toutes les parties prenantes, notamment les parlementaires, les juges, magistrats et les exécutants des lois pour des lois et un environnement juridique en phase avec les recommandations de la feuille de route émanant de l’engagement politique du Maroc lors de l’assemblée des Nations Unies de juin 2021.

Khadija KHETTOU

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