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Revue de presse

La vaccination anti-Covid perçue entre doutes et certitudes par les diabétiques

Libération | Maroc | 01/03/2021

Sensibiliser encore et encore pour balayer les idées reçues

L’élargissement de la campagne de vaccination aux personnes atteintes de maladies chroniques braque les projecteurs sur des pathologies dans l’ombre depuis des mois, éclipsées par le nouveau coronavirus qui prend un peu trop de lumière, comparé au diabète notamment. On vous l’accorde, il serait incongru et injustifié de comparer les deux pathologies, d’autant qu’il existe un lien entre les deux.

Si le fait de vivre avec le diabète n’augmente pas le risque de contracter la Covid-19, en revanche, il augmente potentiellement celui de développer des symptômes sévères et des complications si la Covid-19 est contractée. Surtout dans le cas des personnes atteintes du diabète de type 2, parce qu’il semblerait que les infections virales, telles que la grippe ou la Covid-19, peuvent être plus difficiles à traiter chez les diabétiques en raison des fluctuations de la glycémie, particulièrement si celle-ci est souvent élevée. Une étude des chercheurs de l’Université de Nantes va encore plus loin en révélant que le taux de décès est élevé chez les patients diabétiques atteints de Covid19. 10% meurent dans les 7 jours qui suivent leur hospitalisation. Cela dit, le diabète n’est pas moins dangereux que le Sars-Cov2.

Pour preuve, au Maroc, selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux de prévalence du diabète dans la population adulte est de 12,4 %. En clair, il est plus difficile de ne pas avoir une personne diabétique dans son entourage que l’inverse. Toujours d’après l’OMS, le diabète ferait plus 12.000 morts dans le pays. Pis, il serait à l’origine de 32.000 décès additionnels, attribuables aux complications dues au niveau élevé de glucose dans le sang. Justement, le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique, autrement dit, un excès de sucre dans le sang et donc un taux de glucose trop élevé. Comme si un seul ne suffisait pas, il existe deux principaux types de diabète : le diabète de type 1 qui touche environ 6% des diabétiques et celui de type 2 qui en touche 92%.

Les facteurs de risque sont nombreux. De la prédisposition génétique familiale, jusqu’à la consommation de tabac, d’alcool et de cholestérol, en passant par le surpoids et la sédentarité. Pourtant, il est difficile d’affirmer avec certitude la prédominance d’un de ces facteurs par rapport à l’autre. Les zones d’ombre du diabète demeurent nombreuses. Ce qui prête à interprétation. Résultat, les infos sont légion, avec de fâcheuses conséquences. Dans ce sens, la sensibilisation est une arme à exploiter massivement.

Ce mercredi matin, la dizaine de patients présents ne la quittent pas des yeux. D’un ton calme et posé, Ghita El Bawi, diététicienne et nutritionniste de formation, dirige une séance d’éducation thérapeutique pour les patients diabétiques. Une habitude hebdomadaire depuis plus de dix ans. Depuis le jour où elle a été certifiée en éducation thérapeutique pour les diabétiques en 2010, en travaillant avec un laboratoire pharmaceutique danois. Séances, par ailleurs, tenues avec la collaboration des médecins traitant pour le plus grand bien de leurs patients, curieux à souhait et avides d’informations sur une maladie qui les accompagnera toute la vie.

Décrite par Mme El Bawi comme une nécessité absolue dans la gestion des maladies chroniques, dont le diabète, cet aparté avec les patients et leurs proches est censée favoriser l’autonomie des diabétiques. Une manière de leur donner de précieux conseils pour appréhender leur maladie et apprendre à vivre avec et à l'apprivoiser. Et il ne nous a pas fallu longtemps pour être pleinement convaincus de l'intérêt de ces séances éducatives.

La plupart des questions posées par les patients étaient basées sur de fausses informations. C’est d’ailleurs l’un des plus grands dangers auxquels font face les personnes diabétiques (voir interview). Par exemple, savez-vous que le sucre n’est pas responsable du diabète contrairement à ce que l’on pourrait croire? Pourtant. Ce n’est pas le cas. La véritable cause est plutôt liée à l’insuline, ou du moins à son absence à cause des facteurs cités ci-dessus. Une fausse croyance parmi tant d’autres, évoquant non seulement l’absence de sensibilisation à grande échelle, mais aussi le peu d’implication des patients quand il s’agit de s’informer sur leur pathologie.

Dr Bennani Abdelilah, endocrinologue privé à Casablanca : Tout diabétique peut se faire vacciner.Il suffit que son diabète soit équilibré

Beaucoup de personnes diabétiques ont encore quelques réticences concernant le vaccin contre la Covid-19. Ces réticences sont-elles justifiées ?
Dr Bennani Abdelilah : Oui, des patients réticents ça existe. Mais ce sont des réticences non justifiées scientifiquement. Il s’agit de convictions personnelles des patients vu le contexte de la pandémie, la hantise d’un nouveau vaccin et la peur des effets secondaires. C'est plus une réticence psychique.

Faut-il se faire vacciner quel que soit le type de diabète ?
Tout diabétique peut se faire vacciner. Il suffit que son diabète soit équilibré et que le patient ne présente pas une autre contre-indication à la vaccination.

Qu’en est-il des personnes diabétiques et qui souffrent d'une autre maladie ?
La majorité des patients diabétiques et surtout ceux de type 2 sont des sujets hypertendus, cardiaques, des patients à terrain fragile et de ce fait, la vaccination est indiquée pour éviter une atteinte sévère et les complications de l'infection au Covid-19.

Comment percevez-vous l'évolution de la prévalence du diabète au Maroc ?
Une prévalence en augmentation. Je ne dispose pas de chiffres exacts, mais je me base sur notre pratique quotidienne et le nombre de patients récemment diagnostiqués diabétiques. En plus, on diagnostique à de plus en plus de jeunes un diabète de type 2, d’où la nécessité du dépistage précoce.

Dans quelles situations devrait-on se faire dépister ?
Les personnes âgées de 40 ans ou plus, celles avec un antécédent de diabète dans la famille, les personnes sédentaires, en surpoids ou obèses. Il faut aussi prévoir des campagnes de dépistage dans les milieux professionnels. Chez les femmes enceintes et en consultation prénatale pour le diabète gestationnel.

Peut-on guérir définitivement du diabète ?
Non, on ne guérit pas du diabète. Le diabète est une maladie chronique. Par contre on peut vivre avec un diabète bien équilibré uniquement sous mesures hygiéno-diététiques et sans avoir recours aux médicaments.

Est ce qu'il y a de nouveaux traitements prometteurs ?
Actuellement, nous disposons de nouvelles thérapies avec des modes d'action différents et dont l'objectif est d'obtenir un équilibre glycémique sur les 24h sans hypoglycémie et éviter les complications de la maladie à court et à long termes. De nouvelles générations d’insuline sont actuellement disponibles dans notre pays. Le patient diabétique reste un patient à gérer au cas par cas. Un suivi régulier par son médecin traitant et un engagement du patient permettent d'obtenir l'équilibre optimal.

Ghita Elbawi, diététicienne : Des complications peuvent survenir à cause de recettes et autres ficelles proposées aux patients

Les idées reçues ne sont-elles pas l’un des pires ennemis des personnes atteintes de diabète ?
Effectivement. Durant toutes ces années passées auprès des patients diabétiques, j’ai vu un grand nombre d’entre eux souffrent de complications à cause de recettes et astuces qui leur ont été proposées. Parmi les idées reçues les plus citées, on retrouve les propositions de plantes médicinales et les fausses croyances concernant les médicaments du diabète, par exemple “les comprimés sont moins nocifs que l’insuline”.

Pourquoi des notions comme indice et charge glycémique ont du mal à être assimilées par le grand public ?
C’est dû à un manque d'éducation et de temps alloué pour approfondir ces notions techniques. Sans oublier que le patient lui-même doit fournir un effort pour faire des recherches et s’informer au sujet de sa maladie.

Quels sont les aliments à éviter à tout prix quand on est diabétique ?
Il ne faut pas s’astreindre à un régime restrictif contrairement à d’autres pathologies. Il faudrait plutôt avoir une alimentation équilibrée, qui consiste à manger de tout mais avec modération. Mais il faudrait tout de même éviter les aliments liquides comme les soupes mixées et les jus de fruits. Il faut aussi faire attention au temps de cuisson. On a tendance à un peu trop cuire les aliments.

Et à l’inverse, quels sont les aliments à favoriser ?
Il faut favoriser les aliments à indice glycémique bas, en l'occurrence les aliments qui sont riches en fibres alimentaires.

En quoi la pratique sportive est-elle importante pour lutter contre le diabète ?
L’activité physique est un pilier de la prise en charge du diabétique. Une demi-heure de marche par jour aide énormément dans la régulation de la glycémie. Comme je le dis souvent, c’est un médicament qui n’est vendu nulle part. Il est à notre portée.

Qu’en est-il des rythmes alimentaires et des écarts ?
Un grand nombre de patients ne veulent pas avouer leurs écarts alimentaires, notamment les goûters copieux lors des rassemblements familiaux. Chose qui influe sur leur prise en charge. Le diabétique est le seul acteur dans la progression de sa maladie. S’il donne de mauvaises informations à son médecin, il va l’induire en erreur au moment de la prescription médicamenteuse.

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