Le business des anti-infectieux génère un investissement additionnel de 15 à 20 millions de DH. L’industriel conclut un pacte avec le ministère de la Santé de la Guinée-Bissau. C’EST une percée majeure dans l’industrie pharmaceutique au Maroc. Le recours à une biothérapie orale pour le traitement de l’hépatite C. Galenica, le laboratoire 100% marocain, lancera prochainement deux médicaments : le Isof 400mg et Daclar 60mg à base de deux molécules (Sofosbuvir et Daclatasvir).

Objectif : maximiser les chances de guérison de cette infection lourde. Le nouveau traitement se substitue à l’ancienne association (Ribavirine et Interféron) dont l’injection présente de nombreux effets secondaires indésirables tels que l’anémie ou encore la grippe. « Le nouveau mix propulsera le taux de guérison de 40 à plus de 90% », fait valoir Dr Mustapha Benazzouz, spécialiste en gastro-entérologie. Autre argument avancé, le passage d’une durée de traitement d’un an à 3 mois seulement. « La recherche a fait un pas de géant pour arriver à un tel protocole. Grâce à une équipe R&D locale, nous avons pu mettre au point ce traitement révolutionnaire au Maroc », insiste Abdelghani El Guermai, président-fondateur de Galenica.

Plus de 130 références

Au Maroc, les deux produits seront commercialisés en septembre dans un premier temps, puis dans une quinzaine de pays en Afrique. Le virus fait, rappelons-le, des ravages sur le continent noir. Les exemples de contagion ne cessent de se multiplier du fait notamment du recours à la réutilisation massive des seringues.
Sur le continent, l’annonce du lancement des antiviraux par Galenica suscite déjà un grand engouement auprès de nombreux pays africains. Justement, le groupe vient de conclure hier lundi, en présence du ministre de la Santé de la Guinée Bissau, un accord bilatéral selon lequel le groupe fera bénéficier la Guinée-Bissau, dans des conditions avantageuses, de toute la gamme de ses produits et en particulier ceux impliqués directement dans la lutte contre des pathologies chroniques et coûteuses.
Sur le plan technique, le groupe pharmaceutique dispose d’une capacité de production annuelle de l’ordre de 50 millions d’unités. Basée dans la zone industrielle d’Ouled Saleh dans le district de Bouskoura, l’usine draine le marché avec plus de 130 références. La production au niveau local a pour objectif de réduire les coûts de traitement de cette maladie chronique. Pour les adeptes de la médecine virale, l’hépatite C est réputée pour son implication, entre autres, dans la réplication de l’ARN viral et le clivage de polyprotéine. Au fait, il s’agit du virus le plus répandu au monde. Selon l’OMS, 130 à 150 millions d’individus sont porteurs chroniques de la pathologie, loin devant le VIH qui en compte 40 millions.

La classification par génotypes de la pathologie laisse ressortir 6 sous-types génomiques. Au Maroc, les génotypes 1 et 2 prédominent à parts égales. « La stratégie thérapeutique développée localement répond parfaitement aux génotypes existants au Maroc et ceux prépondérants sur le continent africain », explique Benazzouz.

Ayoub IBNOULFASSIH