Pour une meilleure gestion de la santé reproductive de la femme au Maroc, le Groupe d’Experts Maroco-Européens sur la Contraception (GEMEC) vient d’être créé. Il est composé d’un collectif d’enseignants chercheurs hospitaliers nationaux et internationaux. L’objectif d’une telle initiative est de garantir un meilleur accès à la contraception adaptée, et une orientation adéquate en santé reproductive de la femme. Pour ce faire, le collectif compte mener un travail de réflexion, d’analyse, et d’éducation sanitaire.

Très décriées ces dernières années, les pilules classiques continuent pour autant d’être prises par beaucoup de femmes, soit en automédication, soit parce qu’elles sont prescrites par les praticiens. Ce qui pose de nombreuses interrogations. En effet, une panoplie de modes de contraception a vu le jour, mais combien de femmes connaissent la contraception la plus la mieux adaptée à leurs besoins et la plus compatible avec leur état de santé ? On ne peut pas utiliser une pilule sans avis médical. Et encore ! Un bilan médical, conjugué à un bilan hormonal, semble nécessaire pour éviter des accidents aux conséquences parfois irréversibles.

C’est pour tenter de répondre à ces questions, d’apporter un éclairage permanent aux usagères, que ce collectif a été créé. « Analyser et critiquer en vue d’informer sur une contraception de qualité qui respecte toutes les contre-indications connues, et assure un suivi de qualité pour les utilisatrices de ces méthodes devient donc une obligation et un devoir médico-éthiques », dit-on au GEMEC. Dans ce but, les membres du GEMEC s’engagent dans une démarche de recherche, de suivi, d’information et d’analyse, en vue de permettre aux utilisatrices une meilleure maîtrise de leur contraception. « A travers une analyse permanente et approfondie des stratégies en vigueur, ainsi qu’une évaluation continue des comportements et attitudes adoptées dans ce domaine, le GEMEC pourra ainsi avoir une vision claire sur l’évolution des pratiques et nouveautés ». Selon le Pr Houssine Boufettal, Président du GEMEC et enseignant-chercheur à la Faculté de médecine de Casablanca, cette démarche s’inscrit dans une perspective d’actualisation des compétences et d’amélioration des pratiques, et ce conformément aux recommandations internationales.

Enfin, dans une perspective d’échange, le GEMEC fait appel à l’expertise de nombreux spécialistes de la contraception, à leur tête le docteur David Serfaty*, élu Président d’honneur de ce groupe d’étude.

L. Ouazry

(*) : Président de la Société francophone de contraception et président fondateur et honneur de la Société européenne de contraception et Co-Directeur du Diplôme Universitaire de Contraception, à la Faculté de Médecine Lariboisière-Saint- Louis à Paris, le Dr Serfaty a écrit plusieurs ouvrages et communications sur le sujet.