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Algérie Farid Bouchène. Vice-président de la Société algérienne de psychiatrie : 800 psychiatres pour tout le pays, c’est insuffisant

El Watan | Algérie | 11/07/2014 | Lire l'article original

Alors que la ministre de la Solidarité nationale s’inquiète d’une augmentation du nombre de personnes atteintes de troubles mentaux, Farid Bouchène, psychiatre, estime que ce nombre est stable, mais que les conditions de prise en charge des malades peuvent être améliorées.

La ministre de la Solidarité nationale a évoqué cette semaine une augmentation du nombre de malades mentaux. Avez-vous constaté un tel fait ?

Non. Le nombre de personnes atteintes de troubles mentaux est plus important, mais c’est une conséquence de la démographie. La proportion reste stable. On ne peut donc pas dire que le phénomène est en augmentation. On a surtout tendance à confondre la maladie mentale et les inadaptés sociaux. Les SDF ne sont pas des malades mentaux. Toutes les personnes dans la rue ne sont pas forcément des malades. Les causes de ces problèmes sociaux sont multiples. Il s’agit du chômage, de la violence, des événements de la décennie noire, du déracinement, du démembrement des familles et de la diminution de la solidarité. Mais il ne faut pas faire d’amalgame. Les gens ont également l’habitude d’associer la violence à la maladie mentale, mais c’est une erreur, chacun de nous peut être violent, cela ne signifie pas être atteint de troubles mentaux.

Lors d’une visite dans un centre médico-pédagogique pour enfants, la ministre s’est étonnée de l’absence de médecins. Le personnel soignant du secteur de la santé mentale est-il en effectif suffisant dans le pays ?

Aujourd’hui, il y a environ 800 psychiatres, tout mode d’exercice confondu sur le territoire national. Il n’y a donc pas assez de personnel soignant. A Laghouat par exemple, il n’y a qu’un seul psychiatre privé et un au sein de l’hôpital pour toute la wilaya. A Ghardaïa, ils sont deux à exercer dans le privé, dont l’un a perdu son cabinet dans les dernières violences, et deux à trois à l’hôpital public. Il n’y a pas suffisamment de places d’internat mais les médecins préfèrent également s’orienter vers d’autres spécialités.

Et dans les hôpitaux ?

En 1962, l’Algérie était pourvue de 3000 lits d’hospitalisation dans le pays. Aujourd’hui, il y en a moins de 1500. C’est insuffisant pour la prise en charge. Certains malades sont censés être hospitalisés, on les retrouve alors dans la rue. Cependant, il y a des améliorations. Chaque wilaya a désormais au moins un psychiatre d’exercice privé et une vingtaine d’hôpitaux psychiatriques sont en construction. Malgré tout, la construction d’hôpitaux n’est pas l’unique solution, car les tendances de la psychiatrie moderne sont de limiter les hospitalisations. Les médecins décident d’une hospitalisation lorsque les patients peuvent représenter un danger, et même dans ces cas, on essaye de réduire la durée du séjour à l’hôpital. Plus le patient est hospitalisé, plus il est marginalisé.

Or notre objectif est de permettre sa réinsertion dans la société. La prise en charge des patients doit d’abord consister à donner un traitement pour endiguer les symptômes, les délires ou les hallucinations par exemple. Ensuite, il faut faire en sorte que le patient continue à prendre son traitement, car les médicaments utilisés en psychiatrie ont souvent des effets secondaires désagréables. Et puis il y a ce que nous appelons la psychothérapie institutionnelle qui consiste en une multiple prise en charge. Il existe ainsi des centres dans les grandes villes du pays dans lesquels un patient peut rencontrer un psychologue, une infirmière, une assistante sociale… Cette étape a pour objectif d’aider le patient à se réinsérer dans la société. Quelqu’un qui souffre d’un cancer, d’une infection, on le soigne. La maladie mentale doit être prise en charge comme les autres maladies.

Il y a une dizaine d’années, les patients hésitaient à consulter un psychiatre, les choses ont-elles évolué ?

Oui, la psychiatrie n’est plus taboue. Il y a 10 ans, je prenais en charge des patients avec de gros troubles mentaux, qui souffraient de délires ou de troubles du comportement. Les gens attendaient que le niveau de souffrance psychique soit très élevé. Aujourd’hui, nous accueillons des patients qui souffrent d’anxiété. Ils consultent d’abord un psychologue, qui les écoute, et quand la souffrance est trop importante, ils viennent nous consulter. C’est également la mode de faire une rokia. Parfois ça marche, parce que la lecture du Coran peut provoquer un sentiment d’apaisement. Mais pas toujours.

On dit souvent que les patients en psychiatrie sont avant tout concernés par un traumatisme conséquent à la décennie noire. Qu’en est-il ?
A la fin des années 1990, 25% de mes consultations avaient un rapport direct ou indirect avec les violences de ces années-là. Aujourd’hui, je n’ai plus que quelques patients qui souffrent de syndrome post-traumatique. Il n’existe aucune étude qui permette de savoir combien d’individus souffrent encore de séquelles psychiques liées à cette période.

Avez-vous constaté des évolutions dans les pathologies dont souffrent les patients ?

Au sein de ma consultation, il y a une augmentation du nombre de patients touchés par des pathologies liées au vieillissement, comme la démence ou la maladie d’Alzheimer. Je prends également en charge plus de troubles anxieux et notamment de phobies et de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Cela est le résultat des aléas de la vie contemporaine, des difficultés sociales, de l’inactivité. Nous sommes dans une période de bouleversements sociaux, ce qui peut provoquer un mal-être. Depuis quelques années, l’un des facteurs de consultation psychiatrique est également l’addiction aux drogues, que ce soit au cannabis, comme aux psychotropes ou aux drogues dures.

Au quotidien, votre travail a-t-il changé ?

Nous devons toujours être à l’écoute des patients, car c’est leur histoire, le contexte de leur souffrance psychique, qui nous permet de savoir comment les soigner. Cela implique d’être un peu psychologue, un peu psychiatre, un peu assistante sociale et même de tenter de faire le lien avec d’autres secteurs pour aider à leur réinsertion. Actuellement, nous tentons de nous former à des sur-spécialités, comme les thérapies cognitivo-comportementales ou la prise en charge des addictologies. Aujourd’hui, nous voulons approfondir les thérapies interpersonnelles qui permettent de prendre en charge la dépression. Ces formations ne sont possibles que grâce aux laboratoires pharmaceutiques.

Les médicaments utilisés dans le traitement de troubles psychiques sont-ils disponibles ?

Les médicaments existent. Il y a même de nombreux génériques. Le seul souci que nous avons est l’absence de sel de lithium, utilisé pour le traitement des troubles bipolaires.

Parcours :

Farid Bouchène, 60 ans, fait ses études à l’hôpital Mustapha Bacha (Alger) et obtient son diplôme de psychiatre en 1983. Après un service civil à El Goléa (Ghardaïa), il exerce en tant que psychiatre privé à Laghouat de 1988 à 2006. Il est actuellement président de l’Association algérienne des psychiatres d’exercice privé et vice-président de la Société algérienne de psychiatrie.

Leila Berrato

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