Revue de presse

Le cancer prend de l'ampleur dans la société algérienne en dépit des plans de lutte et des stratégies de dépistage mises en place par les autorités. Le nombre de nouveaux cas de cancer a connu une nette augmentation. A Oran le cancer fait des ravages où des centaines de nouveaux cas sont enregistrés chaque année.

Le service d'oncologie médicale de l'hôpital 1er-Novembre a enregistrés durant les quatre premiers mois de l'année 154 nouveau cas, 61 chez les hommes et 93 chez les femmes. Le même service a aussi enregistré 5.732 consultations (hommes 2.376, femmes 3356) et 2.170 cures de chimiothérapie, contre 3.392 consultations et 2.118 cures de chimiothérapie durant la même période de l'an passé.

Devant le nombre croissant de malades le service d'oncologie de l'établissement hospitalo-universitaire 1er-Novembre a lancé la semaine passée une unité d'hospitalisation à domicile (HAD) pour prendre en charge des cancéreux incapables de se déplacer, a-t-on appris de la cellule de communication. La mise en service de cette unité permettra de libérer des lits au service d'oncologie qui connaît une grande affluence de patients de toute la région ouest. Avec une moyenne de 5 malades par jour cette unité sera chargée dans un premier temps de prodiguer des soins de support pouvant être effectués en milieu extra-hospitalier, comme les traitements symptomatiques (douleur, troubles de l'alimentation etc.), ainsi que des ponctions. Les patients souffrant d'un cancer à un stade avancé seront également pris en charge pour des soins palliatifs. L'unité est composée d'un médecin généraliste et d'un infirmier. Elle sera renforcée par un deuxième médecin généraliste, d'un psychologue et d'un kinésithérapeute pour augmenter le nombre des prises en charge. L'administration de cures de chimiothérapie par le biais de cette unité, actuellement impossible par manque de moyens et en l'absence d'une réglementation claire par rapport au déplacement des médicaments, est également envisageable à l'avenir. Le service d'oncologie assure aussi des réunions de concertation multidisciplinaire. Il s'agit d'une nouvelle approche adopté par les services concernés. Ensemble, ces médecins étudient les résultats des examens médicaux et décident des options de traitement en fonction du cancer et du patient. Le malade peut aussi assister aux rencontres qui ont pour but de tracer un programme personnalisé de soins adaptés à chaque cas qui permettra de gagner beaucoup de temps et, bien entendu, l'efficacité des traitements en sera améliorée.

En Algérie près de 50.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dont sept types de cancer très dangereux, à savoir le cancer du sein (10.000 nouveaux cas/an) et du col de l'utérus chez la femme, le cancer des poumons et de la prostate chez l'homme, le cancer de l'appareil digestif, du colon et du rectum chez les deux sexes. Selon un rapport sur la santé des Algériens élaboré par le ministère de la Santé, cette situation s'aggravera dans les prochains décennies, en raison du vieillissement de la population qui s'amorce, de la dégradation des conditions environnementales et, enfin, des changements de comportements (tabagisme et habitudes alimentaires. La moyenne d'âge des personnes atteintes du cancer est de 49 ans chez les hommes et 51 chez les femmes, alors que 75% de ces cas commencent le traitement à un stade très avancé de la maladie, ce qui amoindrit les chances de guérison.

J. Boukraa

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